Assaut

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Dans le silence de la nuit, alors que le sommeil alourdissait les paupières des hommes de Hardwick, Raiatea et ses guerriers se glissèrent dans l'obscurité, leur présence aussi furtive que les ombres. Le moment qu'ils attendaient depuis des semaines était enfin venu. Le plan était clair : d'abord trouver Eleanor et la mettre en sécurité, puis frapper le cœur du campement ennemi.

Les sentinelles avaient signalé l'endroit précis où Eleanor était retenue. Avec une précision implacable, Raiatea et ses hommes se faufilèrent entre les tentes, évitant les rondes légères des gardes. Lorsqu'ils atteignirent la tente d'Eleanor, elle se redressa en sursaut, d'abord effrayée, avant de reconnaître les traits familiers de Raiatea. Elle, retenue prisonnière au cœur du campement ennemi, représentait bien plus qu'une captive. Elle était le lien qui lui donnait force et raison. Sans perdre de temps, il l'aida à se relever, posant une main protectrice sur elle.

« Plus jamais je ne laisserai quiconque te faire du mal. Tu es désormais la femme du chef de l'île Huahine »

Tandis que deux guerriers l'escortaient rapidement hors du camp vers un lieu sûr, Raiatea se tourna vers ses hommes et leur fit un signe discret mais déterminé, le moment était venu.

Ce fut comme si la nuit elle-même explosait. Les cris de guerre indigènes, féroces et glaçants, retentirent soudain dans tout le campement. Les guerriers surgirent, lames à la main, pénétrant dans les tentes pour abattre les hommes blancs dans leur sommeil. Le sang coulait, les cris d'agonie des colons se mêlant aux chants de bataille des indigènes.

Alerté par ce vacarme, Hardwick, accompagné des derniers hommes valides, surgit de sa tente. En découvrant le carnage, il ordonna une retraite précipitée vers la forêt.

« Repliez-vous vers la forêt ! Emportez tout ce que vous pouvez ! »

Dans leur fuite précipitée, les colons tentèrent d'emporter des caisses remplies de ressources qu'ils avaient pillées sur l'île. Mais la forêt, qui avait été soigneusement piégée par les indigènes, devint leur tombeau. Les premiers à s'élancer furent empalés sur des lances dissimulées, leurs hurlements résonnant dans la nuit. D'autres trébuchèrent sur des cordes tendues, s'écrasant lourdement avant qu'une flèche empoisonnée ne mette fin à leur vie. Les pièges, savamment élaborés, transformèrent leur fuite en une course mortelle.

Hardwick lui-même fut blessé, un éclat de lance ayant déchiré son flanc. Hébété et couvert de sang, Le sang coulait abondamment, mais il refusa de s'arrêter. Boitant, chaque pas lui arrachant un cri de douleur, il réussit à éviter les derniers pièges et atteignit la plage. Là, haletant et à bout de forces, il aperçut un navire colonial approchant à l'horizon, Hardwick, haletant et à bout de forces, fut hissé à bord par l'équipage. laissant derrière lui les cris de ses compagnons qui périssaient les uns après les autres.
En découvrant son état, le capitaine ordonna immédiatement de lever l'ancre. Le navire fit demi-tour, laissant derrière lui un champ de ruines.

Raiatea et ses hommes arrivèrent trop tard pour l'intercepter. Sur la plage, ils observèrent le navire s'éloigner dans la pénombre. Mais malgré la fuite de Hardwick, une chose était claire : il était seul. Tous ses hommes avaient péri, et il les avait abandonnés sans hésitation, préférant sauver sa propre peau que de mourir à leurs côtés.

Les indigènes, cependant, ne s'attardèrent pas sur cette victoire incomplète. Ils se retournèrent vers le campement ennemi, désormais en ruines, et vers leur terre sacrée, qu'ils avaient juré de protéger. Le sang versé ce soir-là marqua un tournant décisif. Hardwick avait fui, mais son rêve de conquête avait échoué, réduit à néant par la force et la résilience d'un peuple déterminé à reprendre ce qui leur appartenait.

Pour Raiatea, ce n'était pas seulement une victoire militaire, mais une affirmation de sa place en tant que chef. Ce soir, sous la lumière des étoiles, son peuple voyait en lui plus qu'un leader : il était le gardien de leur espoir, celui qui avait ramené la justice sur leur terre.

Eleanor, désormais en sécurité à ses côtés, lui offrit un sourire faible mais plein de gratitude. En cette nuit de sang et de justice, Raiatea comprit que leur combat n'avait pas seulement été pour leur terre, mais aussi pour préserver ce qui les unissait, ce qui donnait un sens à leur existence : l'amour, la liberté et l'espoir d'un avenir meilleur.

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