Chapitre 11 - Un dîner inattendu

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Le bruit d'un moteur à l'extérieur du chalet me tire de mes pensées. En regardant par la fenêtre, j'aperçois Lucas descendant de sa camionnette, tenant une petite silhouette emmitouflée dans un manteau rose. Lila, blottie contre lui, a l'air fatiguée. Ses joues sont légèrement rouges, et elle frotte ses yeux d'un geste las.

Je me précipite pour ouvrir la porte avant qu'il ne frappe.

— Je suis désolé, commence-t-il, son ton de gêne. Lila a attrapé un petit rhume, et je n'avais personne pour la garder aujourd'hui. Je peux repartir si ça te dérange, mais je voulais vraiment avancer sur la salle de bain.

Je regarde la petite fille, qui repose sa tête sur l'épaule de son père, un pouce en bouche. Ses paupières papillonnent, et je ne peux pas résister.

— Non, entrez, dis-je rapidement. Elle peut rester avec moi pendant que tu travailles.

Un sourire reconnaissant illumine son visage.

— Merci, Claire.

Lucas entre, retire le manteau de Lila ainsi que ses chaussures, avant d'aller l'asseoir sur le canapé. Je m'approche pour déposer un plaid sur les genoux de la petite tandis que Lucas lui apporte de quoi s'occuper. Des jouets, du coloriage et un livre. Il l'embrasse sur le front avant de me sourire et de s'éloigner dans le couloir avec sa mallette à outils pour commencer les travaux. Je m'installe dans le salon près de Lila. Elle est recroquevillée, serrant un petit lapin en peluche.

— Tu veux qu'on fasse quelque chose ? lui demandé-je doucement.

Elle relève la tête, ses yeux bruns brillent.

— Quoi ? demande-t-elle d'une petite voix enrouée.

Je lui propose plusieurs activités qu'elle refuse toutes, certainement fatiguée par son rhume. Cependant, lorsque je propose de lui mettre un dessin animé, je suis surprise qu'elle refuse même cela. C'était ma dernière carte !

Une de mes mains vient se déposer sur mon front en sueur. Qu'allons nous faire en attendant que son père revienne ? Certainement pas nous regarder dans le blanc des yeux.

Je ne suis pas douée avec les enfants... J'ai sûrement perdu mon instinct maternel ce jour-là...

J'ai tellement de choses à faire, je ne peux pas attendre sans rien faire toute la journée... Mon regard se pose sur la commode à côté du mur. Si seulement je ne l'avais pas vidé il y a deux jours, j'aurais eu de quoi m'occuper sans quitter Lila des yeux...

— Pourquoi papa ici ? demande-t-elle soudain.

— Ton papa m'aide à rénover le chalet de ma grand-mère.

— Elle est où ? dit-elle entre son pouce.

— Partie en voyage, dis-je instinctivement.

— Revient quand ? continue-t-elle avec difficulté.

— Je crois qu'elle ne compte pas revenir, elle est bien où elle est désormais, annoncé-je avec douleur autant que légèreté tandis qu'une idée me vient en tête. Elle a besoin d'affaires, tu pourrais m'aider à faire le trie ? proposai-je.

Elle hoche la tête avec enthousiasme, se redressant presque aussitôt pour sauter sur ses pieds. Je lui tends la main, qu'elle attrape sans lâcher son lapin, ses dents toujours accrochées à son pouce. Ses petits pas résonnent doucement sur le plancher, et son regard curieux balaie chaque recoin du couloir, regardant autour d'elle avec précaution. Lorsque nous arrivons devant la porte de la chambre, je me sens un peu plus légère que l'autre jour. Peut-être est-ce la présence de Lila qui me fait me sentir ainsi, mais je me sens prête à entrer et faire le tri.

Un noël sous les floconsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant