Je suis à peine réveillée quand la sonnette retentit avec insistance. Si seulement Lucas ne l'avait pas réparé... Mes paupières sont encore lourdes de sommeil alors que je râle en m'extirpant de sous ma couette, jetant un coup d'œil rapide à l'horloge : 7h00. Qui peut bien être là à cette heure ? Lucas ? Une pointe d'excitation me traverse à cette pensée, mais elle s'éteint rapidement quand je me rappelle que Lucas n'arrive jamais sans prévenir.
Traînant mes pieds jusqu'à la porte, j'ouvre sans réfléchir, mes cheveux en bataille et vêtue de mon vieux pull et d'un pantalon de pyjama trop large. Et là, devant moi, se tiennent mes parents. Mes cousins, eux aussi, sont là.
— Claire, ma chérie ! s'exclame ma mère, me scrutant de la tête aux pieds. Mais enfin, tu pourrais te montrer un peu plus présentable ! Tu savais que nous viendrions.
— Bonjour à vous aussi, marmonné-je, à peine réveillée et déjà envahie par cette vague de reproches et d'énergies négatives.
— Ce n'est pas une manière de recevoir ta famille, intervient mon père en pénétrant dans l'entrée comme si c'était chez lui.
J'ouvre la bouche pour répondre, mais je me retiens. À quoi bon ? La discussion tourne toujours de la même façon avec eux. Et puis, je savais qu'ils venaient, certes, mais comment aurais-je pu savoir qu'ils débarqueraient sans prévenir, à l'aube ? Je soupire discrètement en les invitant à s'asseoir au salon, refermant mon pull autour de moi, gênée. Mes cousins regardent autour d'eux avec des expressions de jugement à peine cachés. Je serre les dents. Une belle matinée qui commence.
— Ton oncle et ta tante étaient derrière nous, je ne sais pas ce qui les as retenus...
Ah parce qu'il y en a d'autres ?
Bon sang, moi qui pensais devoir supporter mes parents, voilà qu'ils viennent accompagner de leurs doubles et leurs diaboliques mini eux...
Les deux ados déambulent dans le salon et je devine déjà ce qu'ils cherchent.
— Le code wifi est sur un post-it sur le frigo, je leur annonce alors qu'ils accourent déjà hors du salon.
Je propose un café à mes parents tandis qu'ils installent leurs affaires dans un coin du salon. Ma mère, adepte de cette boisson me demande déjà pourquoi je ne lui ai pas proposé plus tôt, alors je n'attends pas la réponse de mon père et me dirige dans la cuisine.
Je soupire en atteignant la cuisine, mes épaules déjà lourdes de cette réunion familiale qui s'annonce interminable... Pourquoi avais-je imaginé, même une seconde, que tout cela se déroulerait autrement ? Entre mes parents, leurs commentaires incessants, et les deux adolescents qui ne quittent jamais leurs écrans, je sens déjà ma patience atteindre ses limites.
J'allume la cafetière, attrape les tasses et prépare le café. Tout est prêt en quelques minutes, mais je prends mon temps, profitant du calme de la cuisine avant de devoir retourner au champ de bataille qu'est mon salon.
Lorsque je reviens avec un plateau chargé, ma mère a déjà repéré un cadre photo sur la cheminée. Je pose les tasses sur la table avec un peu trop de force, attirant l'attention de tout le monde. Les adolescents reviennent, la tête plongée dans leurs téléphones.
— Le wifi marche pas, lâche l'un d'eux, visiblement consterné comme si le monde venait de s'écrouler.
— C'est probablement ton téléphone, dis-je sans même lever les yeux. Réessaie.
Ils repartent dans un soupir dramatique, et je me concentre sur mes parents. Mon père s'installe sur le canapé, observant silencieusement les lieux. Il finit par parler d'une voix grave :
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Un noël sous les flocons
RomanceClaire, une citadine accomplie, revient dans sa petite ville natale de Winterbrook pour vendre le vieux chalet qu'elle a hérité de sa grand-mère. Bien décidée à ne pas s'attarder, elle retrouve cependant la chaleur du village, ses souvenirs d'enfanc...