— Vraiment, Orlanda, ne vous sentez pas obligée de m'accompagner partout. Nous irions plus vite chacun de notre côté.
Si Severus avait espéré pouvoir larguer Pikines en arrivant au manoir, il n'a jamais été dans ses intentions à elle, de le laisser faire. Dès leur arrivée, elle s'est greffée à lui telle une tique sur un chien, et depuis une demi-heure, maintenant, elle le suit de pièces en pièces, d'étages en étages, attentive à ce qu'ils croisent, mais aussi et surtout à ce qu'il fait et regarde.
— Cet endroit a été fouillé au moins trois fois par des gens à qui vous faites suffisamment confiance pour ne pas être venu les superviser. Je doute de pouvoir trouver quelque chose qui leur aurait échappé, surtout en pleine nuit. Vous, en revanche, avez des informations qu'ils n'avaient pas. Je vous en prie, Severus, mettez-y du vôtre, ça va faire une heure que l'on déambule dans ce manoir ouvert aux courants d'air. Je vais finir par tomber malade.
Comme pour ponctuer sa plainte, elle choisit cet instant pour éternuer, et Severus lève les yeux au ciel.
— Personne ne vous a demandé de m'accompagner.
— Comme si j'allais vous laisser le combattre seul.
Il soupire, las.
— Nous ignorons sur quoi ou sur qui nous allons tomber.
Elle hausse les épaules et pousse une porte sur leur gauche, qui a miraculeusement survécu à l'incendie. Ce serait le moment idéal pour la planter et partir explorer le reste sans elle, mais Severus est venu dans cette aile du second étage précisément pour cette pièce-là, alors, agacé, il la suit à l'intérieur.
La pièce dans laquelle il pénètre maintenant, accompagné d'Orlanda, est celle à être apparue dans le souvenir le plus ancien. Celui où Lucius gifle le petit garçon après que celui-ci ait perdu à un jeu sans importance contre un autre gamin. La bibliothèque, ou ce qu'il en reste, semble avoir été plutôt épargnée par le feu, mais le sort que lui a réservée l'équipe de recherches l'a laissée dans un état qui n'a rien à envier aux autres pièces de la maison.
Severus en fait rapidement le tour une première fois, à la recherche de quelque chose, n'importe quoi, qui le renseignerait sur la direction à prendre à présent. Mais tout est sens dessus dessous, aucun indice n'a pu survivre au cataclysme provoqué par les amis d'Harry.
Enfin, tout ? Peut-être pas. Les sourcils froncés, notre homme s'avance en direction d'une ouverture pratiquée dans le mur et la pièce qu'elle permet de rejoindre, restée miraculeusement intacte. Il y jette un œil circonspect, croise les bras sur son torse et recule de deux pas.
— C'est étrange, ils ont épargné le... hm, enfin... cet endroit.
D'un mouvement du menton, il désigne la pièce de l'autre côté de l'arche, mais Orlanda, occupée à feuilleter un manuel de magie noire trouvé par terre, ne le voit pas faire. Quand elle referme le grimoire, elle embrasse la pièce d'un regard et grimace.
— Vous trouvez ça épargné, vous ?
— Je ne parle pas de la bibliothèque, soupire Severus. Mais de... ça.
— Ça, quoi ?
— Enfin, vous voyez bien, s'agace-t-il. Ça, là. Cette pièce avec un... vous savez.
Elle le dévisage, confuse, tandis qu'il indique frénétiquement l'arche de mouvements mécontents de la mâchoire.
— Non, je ne vois pas. Un quoi ? Pourquoi parlez-vous de façon cryptique, tout d'un coup ?
De plus en plus excédé et agité, il décroise les bras pour désigner l'espace sur sa droite.
— Ça, là. Vous ne le voyez pas ? râle-t-il. Il est juste derrière l'arche. Vous ne pouvez pas ignorer de quoi il s'agit, vous êtes une sang-mêlé.
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La complainte de la Vouivre (Snarry)
Fanfiction/!\ Ce livre est la suite des larmes du Phénix. Ne le commencez pas sans avoir lu le premier tome, au risque de ne rien comprendre /!\ Le résumé comporte des spoilers sur les larmes du Phénix. Vous voilà prévenus, les gens. Après la Bataille du M...