21 | La promise

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C'était une journée ensoleillée qui rayonnait sur la cité prospère de Sparte. Helena se réveilla en sursaut après une nuit agitée par de mauvais rêves. Les jours précédents la hantaient encore. Cyrus, son prétendant, — qui aurait été idéal dans d'autres circonstances — était désireux de revenir à Sparte pour revoir sa bien aimée. Helena qui s'épanchait un peu plus sur son ressenti trouvait que Cyrus avait une voix calme et posée, et il émanait de lui une grande sagesse. Ses cheveux bruns ondulés et sa barbe naissante soulignait la prestance qui se dégageait de son être. Son regard, qui se résumait à de beaux yeux marrons clair ajoutait à son charme une certaine authenticité à sa personne. Il s'exprimait avec clarté et maîtrisait la langue grec presque parfaitement voir même manière poétique. La jeune fille le chassa de ses pensées et se dirigea vers le thermes pour prendre un bain revigorant dont elle espérait que cela lui remettrait les idées en place.

En prenant la direction de l'entrée du temple elle croisa Victorine, qui s'était donnée pour objectif de mener la vie dure à toutes celles qui s'approchaient de son maître Aaron. Depuis sa plus tendre enfance elle s'était amourachée du roi, avec le temps, cet amour se transforma en un désir insatiable de le contrôler. Aaron avait brièvement eût de l'intérêt à son égard qui s'était estompé avec l'arrivée d'Helena.

Malgré le fait qu'elle avait connaissance de la place que le roi lui réservait dans son cœur, Helena se sentait désemparée et totalement impuissante face à la situation : Aaron sera contraint de se marier un jour ou l'autre. De son côté, elle était certaine que ce Cyrus serait son futur époux d'ici peu. Un vacarme alarmant lui parvient. Helena accéléra le pas et se mit à courir. Serait-ce la visite d'une cité alliée ? Des victimes d'une embuscade de Xerxès ? Des citoyens mécontents ?

La grande porte principale du temple fut ouverte par les gardes aux capes pourpres excluant l'hypothèse d'un assaut. Une jeune femme fit alors son apparition suivie de toute une garde royale. Une reine ? Une princesse ? Se demanda Helena qui sentit son cœur s'accélérer. Étrangement, un mauvais pressentiment qui s'empara d'elle lui provoqua de douloureux frissons.

La nouvelle venue était magnifique de par ses longs cheveux noirs rassemblés dans une longue tresse ornées de perles et de fils d'or. De nombreux bijoux ornaient son corps, ne laissant aucune transparence sur sa classe sociale. Pour Helena elle était sans doute riche et importante : sa longue robe aux couleurs typiques de l'orient confirmait sa pensée. Helena ressenti comme un sentiment d'infériorité face à l'imposante femme qu'elle représentait.
À bout de souffle, elle se retrouva confrontée à son regard froid qui lui transperça le corps, lorsqu'elle posa les yeux sur Héléna encore aveuglée par sa beauté. Toujours hébétée, elle ne remarqua pas la présence soudaine d'Aaron qui fit irruption près d'elle.

– Nous parlerons plus tard, lui adressa-t-il sans émotion.

Il ne lui laissa pas le temps de répondre qu'il s'avançait déjà vers la nouvelle venue.

– Je suis la princesse Roxanne de Perse, votre promise, annonça-t-elle tendant sa main vers Aaron qui y déposa un baiser.

Helena s'éloigna, sentant que ses jambes tremblantes ne la soutenait plus. Le jour qu'elle redoutait tant était arrivé. Aaron était destiné à appartenir à une autre. Un horrible schéma naissait dans son esprit, le voyant déjà être son époux, et père de ses enfants. Elle porta sa main sur ses lèvres, retenant le sanglot qui l'etouffait. Suffocante, elle se précipita dans sa chambre à l'abri des regards mais aussi à l'écart de cette vision cauchemardesque.
La trahison d'Aaron, sa future épouse... Les pensées négatives s'entassaient dans son esprit. Héléna pleurait jusqu'à sentir sa gorge, ses yeux et ses joues baignées de larmes se sécher. Elle en avait perdu toute notion du temps. Après tout, qu'y avait-il de mieux à faire ? Sortir de sa chambre au risque de croiser la princesse Roxanne ? Ou même son bien aimé Aaron ? Sûrement pas. Elle était bien assez effondrée comme cela s'imaginant les lèvres d'Aaron contre celle de cette peste lui donnait des nausées.

Le Roi de Sparte (en réecriture)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant