10 | Jalousie

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C'était de mauvaise humeur que le Roi s'était levé aujourd'hui. Il n'avait adressé la parole à personne, et avait décidé de passer sa journée à s'entraîner pour éviter tout contact avec son entourage.Son propre meilleur ami et sa petite protégée ? Non... Oh et puis ! Qu'est-ce qu'il en a faire ? Héléna n'est plus une enfant depuis quelques temps alors si elle voulait être avec Jev c'était son choix. Aaron devait reconnaître qu'il n'avait pas à se mêler de sa vie, et contrôler ses fréquentations. Mais c'était comme respirer : il ne pouvait pas s'empêcher de le faire.

C'était plus fort que lui. Il ne pouvait pas se permettre de laisser Héléna s'en aller avec n'importe qui et encore moins avec son frère d'armes, non sûrement pas. Il ne survivrait jamais à l'idée qu'elle soit sa femme, et qu'il doive la côtoyer chaque jour, dans les bras d'un autre. Pour Aaron, Héléna sera toujours considérée comme sa soeur. Et même si leur relation pourrait se transformer en autre chose que relation frères-soeurs, Héléna ne sera que son amante. Puisqu'elle n'a pas de sang royal, ni d'empire, il ne pourrait jamais, jamais lui faire subir cela : être son amante. Aucune femme ne mérite un tel sort. Être toujours l'aspirante à devenir la vraie épouse de son bien-aimé. Héléna ne méritait pas cela. Elle méritait bien mieux.

*

Alors que Jev était en train de ranger les équipements, il fût plaqué contre le mur de la salle.

- C'est à toi, ça, non ? Après... Je pourrais me tromper, siffla Aaron en brandissant l'épée de Jev rangée dans son étui.

Jev fût déconcerté. Il fronça les sourcils et une mine dépitée s'afficha sur son visage bronzé.

- Oui, c'est à moi, effectivement. Affirma Jev. 

Aaron lâcha prise. Jev réajusta sa cuirasse, avant de se redresser devant Aaron.

- Cela gêne mon roi ? Demanda Jev plus détendu. Son ton était provocant mais il ne voulait en aucuns cas l'être. Il avait bien trop de respect pour son roi.

- Aucunement. Mais les visites nocturnes me déplaisent fortement. Grogna Aaron. Ses yeux semblaient lancer des éclairs à Jev qui s'inquiétait pour son sort.

- Elles vous déplaisent, quand Héléna est concernée. Clarifia Jev. Il voulait que son roi, son meilleur ami, ouvre les yeux et admette qu'une magnifique jeune femme était amoureuse de lui qui ne voyait rien.

Aaron fronça les sourcils comme intrigué. Jev avait raison : Héléna est une sujet sensible. Mais pourquoi ? Voyant que sa réplique plongea le roi dans de profondes pensées Jev s'éclipsa, jubilant à l'idée que ses paroles aient résonnées dans son esprit.

- Navré mon roi, mais je dois mettre tout en ordre. Si vous le permettez... 

Il adressa un dernier regard à son roi, avant de passer la porte.

*

Flash-back - Plus tôt dans la soirée du banquet.

Après que le banquet ai prit fin, Dillios raccompagna la reine à ses appartements. Elle ne pût s'empêcher de le détailler : grand, une musculature développée, des épaules larges qui faisaient rêver Gorgô. Elle voulait caresser sa clavicule de ses doigts, et étudier ensuite la finesse de ses lèvres dures avant de frôler sa barbe naissante.
Elle dénouerai sa cuirasse, et dévora son corps Spartiate de ses yeux enflammés. Dillios glissera ensuite doucement sa robe à ses pieds avant de...

- Ma reine, Commença Dillios en se stoppant face à elle. Nous y sommes. 

Il jeta un bref regard vers la chambre de la concernée. La reine le détailla un peu plus, et remarqua que ses yeux n'exprimaient pas la même chose que la normale. Après mûre réflexion la reine y décela du désir. Contre toute attente. Dillios confirma sa suspicion, lorsqu'il fît un pas vers elle. Il dépassait la reine d'une tête. Il caressa son bras, avant de toucher sa clavicule.

- Vous étiez digne d'une déesse, ce soir. Chuchota-t-il. Son souffle frôla les oreilles de la reine, elle laissa échapper un frisson.

- Merci, Spartiate. La reine tentait de garder son calme, et son sérieux. Elle souhaitait que son ton soit froid, et hostile. Mais il ne l'était pas. Sa voix tremblait de désir.

- Je vous souhaite une bonne nuit. Dit-il enfin, en pivotant. Sa cape virevolta.

- Dillios.

Il se retourna vers elle.

- Merci de prendre en main mon fils.

Dillios lui sourit avant de disparaître dans les couloirs du temple. Il en avait fallu peu. La reine se répétait que c'était mal mais au fond d'elle, lorsqu'elle apercevait Dillios cela lui était compliqué de rester indifférente et de marbre. Le simple fait qu'il lui ai frôlé la clavicule lui avait provoqué un frisson.

- C'est mal, c'est mal ! Pensa-t-elle. Tu es mariée à Léonidas de Sparte.

Elle avait beau se le répéter, lorsque Dillios apparaissait dans son champ de vision, elle oubliait brièvement tout ce qu'elle s'était promit.

*

Ugo patrouillait dans les rues de Sparte, sous le soleil que les dieux accordaient au peuple. Alors qu'il examinait le déroulement du commerce, quelque chose était bizarre. Il avait comme une mauvais pressentiment.

- Spartiate ! Spartiate ! Entendit-il. Il se retourna avant de tomber sur une jeune fille en détresse.

- Pas mal. Et en détresse en plus, observa-t-il.

Il la suivit vers l'entrée de la cité avant de trouver un spectacle macabre. Les marchands et habitants s'étaient attroupés autour d'un cadavre.

- Écartez-vous. Ordonna-t-il en se faufilant parmi la foule. Qu'est ce que... ?

Son regard se posa sur un cadavre méconnaissable. Ses yeux avaient étés arrachés, et sa peau, mutilée .L'homme était à moitié nu, gisant au sol. Alors qu'il s'apprêtait à questionner la foule sur ce qui venait de se produire, on lui attrapa le pied. C'était l'homme au sol. Ugo s'agenouilla près de lui avant d'être attentif à ce que l'homme allait dire.

- Xerxès, murmura l'homme avant de fermer les yeux pour toujours.

Ugo fronça les sourcils venant d'entendre son nom maudit. Xerxès venait de déclarer la guerre à Sparte.


Le Roi de Sparte (en réecriture)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant