54 | Le dernier cadeau de Cyrus

908 73 32
                                    

Bonjour à toutes et à tous, un (très grand) merci à ceux qui continuent de me suivre après toutes ces années. Merci pour vos commentaires bienveillants, vos votes, et votre soutien.

J'ai grandi avec cette fiction, je l'ai commencée à 13 ans, j'en ai désormais 21. Je suis sur le point de la terminer, après 7 ans aha ! Par ailleurs, ce chapitre signe pour moi, un grand tournant dans la fiction. J'espère que vous l'apprécierez autant que j'ai aimé l'écrire, c'est le plus long de l'histoire.

Merci à @LaSabsabdudemon qui prend toujours le temps de tout corriger et qui rend mes chapitres fluides, harmonieux et agréables à lire. Elle fait un travail incroyable sur cette fiction. <3

**

S p a r t e

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.

S p a r t e

Le roi tenait la tête de Xerxès entre ses mains, séparée de son corps. Ce qu'il ressentait, figé sous la pluie déferlante, était indéchiffrable en raison du fait qu'il avait affligé à Xerxès le même sort qu'avait subi son père une décennie plus tôt. Une chaleur mélangée au sentiment de toute puissance s'empara de lui. Le bruit sourd de la pluie, tombant en abondance sur les terres inondées de Sparte et purifiant les braves guerriers souillés par le sang ennemi, agissait comme une nappe de brouillard sur Aaron. Sa poitrine ne cessait de se soulever tant sa respiration était erratique. Le combat qu'il venait de mener n'en était pas la cause car l'évidence se trouvait face à lui : sous l'averse battante, ils se jaugeaient du regard, Helena et lui, tous deux intensément épris de la vision qu'ils se renvoyaient mutuellement. La jeune femme semblait impassible face au jeune homme alors qu'intérieurement elle bouillait comme le Vésuve. Torse nu, et à son apogée, il était magnifique, divin, accompli. Il venait de s'acquitter de ce qu'il avait toujours jugé être sa destinée : tuer Xerxès. Il rengaina son épée dans le silence implacable d'Helena qui ne parvenait pas à détacher son regard de lui. Sa mâchoire se contractait au rythme de son souffle saccadé ; les veines de ses avant-bras étaient aussi visibles que celles qui palpitaient près de sa clavicule.

Les Spartiates ainsi que les Immortels les encerclaient de toute part, privant Helena et le roi d'une brève intimité. Les guerriers aux capes pourpres se mirent à scander furieusement en frappant leur bouclier de leur glaive alors qu'Aaron ne quittait pas la jeune femme des yeux. Elle lui apparaissait comme toute puissante parmi ses guerriers mais surtout très attirante par sa beauté. Depuis l'enfance, Aaron était fou amoureux d'elle et, malgré les années qui s'étaient écoulées loin d'elle, il restait irrémédiablement lié à elle. La jeune veuve surprit le regard illisible d'Aaron figé sur elle. En réalité, celui-ci s'imprégnait de l'instant, de son visage et son armure barbouillés de sang et de boue, des égratignures le long de ses bras et de ses cheveux blonds détachés et trempés, de ses prunelles passablement assombries en raison de l'intempérie mais dont il continuait d'aduler les nuances. Chaque fois qu'il s'y laissait prendre, il tombait toujours un peu plus amoureux d'elle. Son cœur rata un battement lorsqu'il descendit les yeux sur le corps de Roxanne qui gisait sur le sol, son vêtement ivoire maculé de sang. Elle était toujours étendue à même la pierre, inerte aux pieds d'Helena, sa beauté figée dans l'éternité. L'horreur se dessinait sous ses yeux alors que le loufoque de la situation lui apparaissait dans ses moindres détails. Il avait été « ensorcelé », s'était comporté en tyran et une guerre avait éclaté, achevée par la mort de Xerxès. D'un seul coup, cette vérité lui parut trop difficile à digérer. Et surtout, la sensation de paix qui émanait des traits de la morte le sidérait tant qu'il peinait à réaliser qu'elle l'ait un jour manipulé. Pour avoir « vécu » auprès de la défunte, Aaron avait entrevu, dans ses brefs moments de lucidité, la femme blessée qu'elle était au fond. Il avait, à présent, presque pitié d'elle car, finalement, d'autres personnes l'avaient rendue comme cela. Elle lui avait fait voir son enfance et tous les aspects de sa vie. Etrangement, c'était comme si l'existence de Roxanne avait été la sienne car il en était imprégné. Contre toute attente, Aaron souleva son corps dans ses bras. Sa tête bascula en arrière et un de ses bras se balança dans le vide. Ses guerriers s'attroupèrent derrière lui ; il en était de même pour ceux d'Helena. Ugo fit son apparition derrière Aaron et esquissa un léger sourire en direction de la guerrière.

Le Roi de Sparte (en réecriture)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant