52 | La guerre

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Note : les images servent d'illustration

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Merci à @LaSabsabdudemon pour ses corrections juste parfaites !

Sparte

Un brave paysan, qui avait fait fortune dans les épices, avait offert à Helena et quelques-uns de ses guerriers l'opportunité de loger dans sa demeure avant qu'ils n'engagent le combat.

Dans le jardin exotique de leur hôte, Helena s'était absorbée dans l'aiguisement de sa lame. Elle sentait étrangement la fin approcher et cette sensation se ressentait sur la lenteur appliquée de son geste. Pourtant, la jeune femme n'aurait jamais présager devoir se battre par ce temps magnifique qui louait les beautés du monde : il faisait très beau, les oiseaux gazouillaient dans le ciel très bleu dépourvu de nuages. La dernière fois qu'elle avait profité d'un aussi bel ensoleillement datait de l'époque où les pieds de Cyrus foulaient encore le sable de la plage. Seul l'Oracle aurait eu le pouvoir de déceler le drame qui allait se produire car elle n'aurait pas été trompée par ce temps qui plairait même aux dieux. Cette intuition personnelle était pour le moins étrange et déroutante car elle était indescriptible. Helena le ressentait du plus profond d'elle-même, ce sentiment qui se resserrait, s'entortillait autour de son cœur. Elle savait qu'aujourd'hui allait être l'objet d'une bataille sanglante dans laquelle Cyrus ne l'épaulerait pas. Samir, assis auprès d'elle, comme la dizaine de soldats qui entouraient leur reine, remarqua son air préoccupé.

— Qu'il-y-a t-il, ma reine ? s'enquit-il en cessant de polir son glaive pour reporter son attention sur elle.

— Un mauvais pressentiment me taraude, je...crois que c'est pour aujourd'hui, dit-elle, indécise et irrémédiablement attirée par l'idée de lever la tête et fixer les cieux.

Samir jeta un bref coup d'œil à ses frères d'armes attentifs aux mots de leur reine, puis il projeta de nouveau son regard sur elle. Ses cheveux blonds étaient toujours tressés d'une longue natte, laissant quelques mèches arborer les contours de son visage. Son armure, à l'exception près de la cuirasse qu'elle ne portait pas, semblait avoir été créée expressément pour elle. Ses phalanges rougies et égratignées témoignaient des heures d'entraînement où elle s'était acharnée sur le mannequin de bois prévu à cet effet. Le visage de la reine était figé par une éternelle tristesse depuis la perte de son mari quand celui-ci n'était pas habité par un air inexpressif. Mais aujourd'hui, Samir vit le doute, l'appréhension et l'inquiétude traverser son faciès. Mais, malgré le trouble que pouvait ressentir leur reine, et même si quelques fois elle semblait prête à sombrer dans la folie, Samir et les Immortels lui vouaient une admiration sans pareil. Jamais ils ne l'abandonneront car, de toutes les femmes qu'ils avaient connu, elle était unique et, surtout, elle était comme eux : prête à faire ce qu'il doit être fait, quand il le faut.

— Dans ce cas, nous sommes prêts, déclara-t-il, déterminé, dans l'espoir qu'elle reprenne confiance.

Les soldats hochèrent à leur tour la tête en signe d'approbation. Malgré cela, la jeune veuve montrait toujours cette incertitude sur ses traits, ce jusqu'à ce qu'une très jeune fille vint à leur rencontre. Instinctivement, ses guerriers dégainèrent leur épée se postant devant elle.

Le Roi de Sparte (en réecriture)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant