Une journée ratée jusqu'au bout (version 2)

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Ma réunion avec mon éditeur avait laissé chez moi une colère et une indignation qui ne voulait pas partir. Quel toupet, d'oser me demander une telle chose, mais surtout quelle stupidité d'avoir fait un tel pari.

Je marchais en direction de mon café favori. Celui-ci était à deux pas de ma maison édition. Le temps aujourd'hui était gris tout comme mon humeur.

En ouvrant la porte, je fus accueilli par Jimmy, un barista qui venait d'arriver il y a quelques semaines et avec qui je m'entendais assez bien. Tous les employés du café nous connaissaient. Marion et moi venions ici quasi toutes les semaines.

Nous adorions l'ambiance très jeune et décalée qui y régnaient. Sans compter que la décoration était tellement originale. Il y avait des dessins faits à la craie partout, certains dessinés par des clients et d'autres par les employés. La majorité des œuvres étaient magnifiques, ce qui n'était pas si étonnant quand on savait que juste à côté se trouvait une université d'art et une école de mode.

Je m'assis à notre table habituelle. Je pris une grande inspiration et la bonne odeur d'arabica me chatouilla les narines. J'avais l'impression de revivre. Je sortis mon ordinateur de mon sac, prête à modifier mon roman sans saveur comme disait cet abruti de Thomas, mais par quoi commencer ? La voix de Jimmy me fit sortir de mes pensées.

- Et voici Lucie, un Chai latte avec du lait d'amande et un soupçon de cannelle en plus. Il déposa la tasse dans laquelle une jolie fleur était dessinée avec la crème.

- Whoua tu as progressé dis-moi !

- Oui, je suis bien d'accord, mais entre nous, c'est la première fois que je teste ce dessin-là. Tu ne m'en veux pas de t'utiliser en tant que bêta-testeur. M'expliqua-t-il avec un clin d'œil.

- Au contraire, je suis honorée. Il rit puis reparti au comptoir.

Je n'étais pas de nature très communicative, mais avec Jimmy, tout semblait si simple. La première fois que nous nous étions rencontrés, il était assez timide, et cela m'avait tout de suite touchée. Marion, elle, trouvait ça amusant et se donnait un malin plaisir à le mettre dans des situations un peu gênantes. Bien sûr, je le défendais du mieux que je pouvais. Je pense que c'était pour ça qu'il m'appréciait, il devait se sentir redevable d'une manière ou d'une autre.

Je fermai les yeux et écoutai la musique house qui passée chez « Café où thé ? ». Certes la blague n'était pas très drôle mais le gérant se rattrapait bien avec son café.

Ma poche gauche de jean se mit à vibrer. Sur l'écran s'affichait l'image d'une femme aux cheveux châtains âgée de la quarantaine qui était accoudée à l'épaule d'un homme de dix ans de moins qu'elle.

- Allo Maman ?

- Ha bah enfin tu me réponds. J'ai essayé de t'appeler deux fois cette après-midi.

- J'étais en réunion avec mon éditeur. Je t'avais prévenu pourtant.

Je pris une gorgée de ma boisson toujours aussi exquise.

- Ha oui, j'ai dû oublier. Je t'appelais pour te dire que l'on a des invités à la maison ce soir.

- Qui ? Je sentais le coup venir, elle allait encore essayer de me caser avec un mec. Ces deux dernières années, elle s'était donné comme but dans la vie de me trouver un petit ami.

- Il s'agit de mon amie Linda. Tu sais on était au lycée ensemble.

- Celle qui venait souvent à la maison avec son fils quand j'étais petite ? Ha non ! Pensais-je c'était reparti, elle allait me faire le coup de l'agence matrimoniale. Rassure-moi maman... continuais-je, tu ne l'as pas invitée avec son fils quand même ?

êtes vous prête à coucher?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant