Je t'aime trop pour te le dire (partie 2)

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Chapitre 48 : Je t'aime trop pour te le dire partie 2

Point de vue : omniscient

Lucie ne se sentait pas très à l'aise face au regard insistant d'Enzo. Pourtant, les autres invités avaient eu à peu près la même réaction quand elle était arrivée dans le hall d'entrée et qu'elle avait tendu son manteau à la personne en charge du vestiaire. Marion d'ailleurs n'arrêtait pas de mettre des coups d'épaule à Lucie à chaque fois qu'un invité la regardait, pour lui faire remarquer comment tout le monde la trouvait jolie.

Heureusement, Ethan s'était rendu compte que ça la dérangeait et il avait eu la gentillesse d'emmener Marion saluer Monica et d'autres, pour qu'elle la laisse tranquille. Elle lui était très reconnaissante, mais en même temps elle se retrouvait toute seule pour affronter tous ces regards. 

Quand elle avait descendu les escaliers et qu'elle s'étaient retrouvée dans la salle, elle avait été émerveillée par le décor. On se serait cru dans le royaume de la reine des neiges dans le compte des frères Grimm.

Les murs étaient couverts de draps blancs de nuances différentes qui étaient éclairés par des lumières bleutées. Au plafond, se trouvaient plusieurs lustres en cristal qui ressemblaient à des stalactites taillées. Les mini-toasts étaient posés dans des plats qui s'apparentaient à des blocs de glace, et des vingtaines d'arbres blancs parsemés de lumières étaient entreposés dans toute la salle. Mais ce qui l'avait le plus surprise, c'étaient les photographies d'elles qui étaient placardées partout dans la salle, tantôt en petit format, tantôt en grand sur trois mètres de hauteur. A voir ça, on aurait vraiment pu croire qu'elle était un modèle. 

Résultat, un certain nombre de personnes étaient venues lui parler, au fur et à mesure qu'elle avançait dans la pièce. Certains devaient être célèbres avait-elle pensé, mais pour toute avouer, elle n'en aurait eu aucune idée, le monde de la mode était vraiment très obscur pour elle. Elle espérait juste de ne pas faire de faux pas pouvant se répercuter sur Enzo. Elle ne voulait pas paraître impolie, alors elle écoutait les compliments qu'on lui faisait et remerciait, mais tellement de personne étaient autour d'elle, qu'elle se disait qu'il y avait peu de chance qu'Enzo puisse la reconnaître dans toute cette foule. Pourtant, elle n'espérait que ça, qu'il lui prenne la main et qu'il l'extirpe de cette situation qui l'embarrassait un peu. A peine avait-elle fini de parler avec des invités que d'autres arrivés à leur tour. Peut-être était-ce normal après tout, pensa Lucie. Comme un rituel qu'il était nécessaire de faire quand on était dans le monde de la mode. Elle cherchait une excuse pour partir, quand une main se posa sur sa hanche. Elle eut un tressautement en espérant que ce soit Enzo. Elle se retourna et vit Maxime habillé en smoking lui sourire, avant de s'excuser auprès des invités et d'emporter Lucie loin de tout ce monde. 

- Tu es resplendissante, ma belle. Enzo a vraiment un don. Tu savais qu'il avait refusé que Monica l'aide. Il lui a dit que pour cela ait un réel sens, il fallait qu'elle ne soit créée que par lui. Lucie sentit de la chaleur se répandre dans tout son corps, et elle ne put réprimer un sourire. – Enfin, trêve de bavardage. Il poussa Lucie en direction du balcon, tous en continuant de lui parler. – Tu as l'air d'être épuisée par tout ce monde. Pourquoi ne pas aller sur le balcon, il y a beaucoup moins de gens, tu seras tranquille. Attends-moi là-bas, je te ramène un verre de champagne.

Elle avait à peine franchi le pas de la porte-fenêtre, qu'elle avait reconnu le dos d'Enzo. Il parlait à un groupe de 5 personnes. Sur le coup de la panique, elle s'était cachée dans l'obscurité, espérant qu'il ne la verrait pas. Il avait posé son verre de champagne, pour emprunter un briquet ainsi qu'une cigarette à l'un des invités à qui il parlait. Lucie ne savait pas qu'Enzo fumait, aussi elle ne put se retenir de lui demander « Personne ne t'a jamais dit que fumer tue.»

Aussitôt, qu'il avait entendu sa voix, il avait fait volte-face, la bouche grande ouverte, il l'avait dévisagée de la tête au pied. Lucie aimait ça, c'est la réaction qu'elle avait attendu de sa part. Ça lui donnait de l'espoir. L'espoir de vivre une vie à deux, d'avoir le statut qu'elle voulait tant. De s'assurer qu'il n'appartiendrait qu'à elle. Peut-être était-ce égoïste, mais n'est-ce pas ça, l'amour ? Toujours vouloir plus de celui qu'on aime ? Désirer que chaque pensée, chaque mot, chaque sentiment qu'il ressent soit tourné vers soi , et réciproquement.

Lucie se reprit, elle ne pouvait pas laisser tomber sa garde. Certes, la robe était magnifique, mais ce n'était pas suffisant. Sa première fois chez lui aussi était magique, leur retrouvaille aussi, mais en quelques mots, il avait tout réduit en poussière. Qu'est-ce qui dis que ce ne serait pas la même cette fois. Elle remit une mèche derrière son oreille, et se décida à briser le silence.

- Ça faisait longtemps... Intérieurement, elle regretta. Si c'était pour dire ça elle aurait très bien pu garder le silence.

- Oui, tu as raison... Je suis heureux que tu sois venue ce soir. J'avais peur que tu refuses après...

Elle le coupa. 

- J'ai hésité, mais ne pas porter une telle robe aurait été dommage. Ca a dû te demander énormément de travail. 

Enzo acquiesça de la tête, un léger sourire aux lèvres. Il sentait qu'il avait réussi à lui faire parvenir ses sentiments. « La muse a beaucoup aidé aussi ». Il ne put s'empêcher d'émettre un bref rire en voyant les joues de Lucie s'empourpraient. Ça lui avait manqué de l'embarrasser. Il avait envie de pousser plus loin, mais il sentait que ce n'était pas le moment. Alors il se contenta de lui prendre la main pour la ramener dans la salle d'exposition. Elle résista. « Je veux te montrer quelque chose ». Elle le suivit. 

Il rentrèrent de nouveau dans la grande salle. Il la laissa quelques secondes pour aller voir le fils du propriétaire du lieu, qui lui tendit une clé. Il tapota l'épaule d'Enzo avant de faire un clin d'œil à Lucie qui était quelques mètres plus loin. 

D'un pas précipité, Enzo lui reprit la main pour l'emmener loin du regard des autres, vers une salle vide et sombre. Il se mit derrière elle et lui susurra à l'oreille « fermes tes yeux ». Elle s'exécuta, et sentit une légère pointe d'excitation au niveau du ventre. 

Elle fut autorisée à ouvrir les yeux. Elle découvrit alors un balcon illuminé par de multitudes de guirlandes éparpillées sur le sol et les buissons environnants. On aurait pu croire que des milliers de lucioles s'étaient posées ici, et qu'au moindre pas, elles s'envoleraient. Lucie n'en revenait pas, elle baissa son regard et vit qu'un chemin avait été dessiné avec des fleurs de camélia roses. 

Enzo s'était posté à l'autre bout du chemin. Il tendit sa main avant de lui demander « M'accorderait vous cette danse ? »

êtes vous prête à coucher?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant