Serait-ce la fin ?

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Chapitre 29 : serait-ce la fin ?

J'allais au tabac du coin et achetais un paquet cigarette. J'avais arrêté déjà depuis 2 ans, mais c'était le seul moyen pour moi de décompresser en ce moment précis. Au départ, je m'étais mis à fumer, car mon père avait horreur de la cigarette, et je voyais le tabac comme un outil pour le mettre en rogne, mais au fur et mesure, c'était devenu mon échappatoire, mon moment pour évacuer la pression que mon patriarche me mettait. J'avais arrêté de fumer à la période où j'étais retourné chez ma mère, après que mon père est « abandonné tout espoir de faire de moi, un héritier digne de ce nom ».

Je me dirigeais vers un groupe de filles qui faisait leur pose cigarette, pour leur demander du feu. Une petite blonde se précipita pour me tendre le sien en rougissant légèrement. Avant, je lui aurais fait un clin d'œil, et j'aurais entamé la conversation, mais aujourd'hui je me contentai d'allumer ma gauloise et de repartir dans mon coin pour être tranquille.

J'avais oublié quel effet pouvait avoir la cigarette, quand je prenais la première bouffé, quand j'expirais la fumée. C'est comme si ma mauvaise humeur s'en allait avec. Pourtant, une simple cigarette ne suffirait pas. Je pris mon téléphone et envoyai un message à Lucie.

Enzo : ça te dit, de passer chez moi pour passer un moment tranquille en tête-à-tête. Aujourd'hui, j'ai pris mon jour de repos.

Lucie : Je ne sais pas si j'ai la tête à ça. Je ne suis pas encore changée et je suis fatiguée.

Enzo : Qu'est-ce qui ne va pas ? On pourrait en parler tous les deux autour d'un repas. Je viens te chercher maintenant, t'es où ? Chez toi ?

La réponse de Lucie tarda et j'avais déjà pris la voiture, certain qu'elle serait chez elle, mais elle était dans le métro, à côté de l'agence. Elle sortit de la bouche de métro, le visage gonflé et rougi par les larmes. Elle monta dans la voiture, sans me regarder et se contenta de m'ordonner de rouler. Pendant tous le voyage, j'essayais de savoir ce qu'il s'était passé, mais elle ne disait mot. Est-ce que son éditeur avait tenté quelque chose ? Je jure celui-là s'il avait quoi que ce soit à faire dans l'histoire, je le tabasserai.

Plusieurs fois, elle jeta des coups d'œil vers moi, mais se détourna aussi tôt. Je ne l'avais jamais vu comme ça. Son poing serré sur la poignée de la voiture, comme si elle était prête à sortir à tous moment.

Alors que je venais de me garer devant l'immeuble, elle s'adressa à moi.

- Finalement, je ne peux pas faire ça. Elle sortit précipitamment de la voiture.

Je me précipitai hors du siège conducteur et la rattrapai par le poignet. Son comportement était étrange.

- Mais qu'est-ce qui ne va pas chez toi aujourd'hui ? Tu peux m'expliquer ? Mon ton devait être plus abrupt que je ne le pensais, car je la sentis tressaillir.

- C'est toi et ton attitude envers moi, le problème ! Me jeta-t-elle au visage.

- Comment ça ? Je n'ai jamais rien fait qui puisse expliquer que tu es un tel comportement envers moi. J'ai été doux, attentionné. Je t'ai même aidé avec ton bouquin, comme on avait convenu.

- Tu ne vois rien qui puisse te mettre la puce à l'oreille, à chaque fois qu'on se parle ce n'est que ça, le sexe. Notre relation ne tourne qu'autour de ça ! Tu en parles comme si c'était une vulgaire tâche que tu as à remplir. Tu ne m'as même pas dit pour toi et Bess, ni même pour toutes les autres d'ailleurs.

- Quoi ! Tu vas faire ta jalouse maintenant ? Si je ne l'ai pas dit c'est que ce n'était pas utile et de toute façon en quoi ça te concerne.

Elle pinça ses lèvres, en me regardant fixement. Elle tentait de se libérer de mon emprise, mais je ne comptais par la relâcher de sitôt. Je savais très bien qu'à la minute même où je la lâcherai, elle prendrait la fuite. Ce n'était pas possible, après la matinée que j'avais eue, je n'avais qu'une idée, aller la voir, pour pouvoir tout oublier dans ses bras. À aucun moment, je ne me serais attendu à un tel scénario.

- en quoi ça me concerne ? Je t'ai pratiquement déballé toute ma vie la dernière fois, mais moi, je ne devrais rien demander.

Écoute, je ne t'ai jamais forcé à tout me raconter, c'est toi qui la fait de ton plein gré. Et puis ce matin, tu étais tout sucre tout miel prêt à remettre le couvert et là tu me regardes comme la pire ordure. J'ai eu une journée particulièrement difficile, je te signale. Et tout ce que je voulais c'était passer du bon temps avec toi.

Argh, j'avais senti que je n'avais pas employé le bon terme au moment où c'était sorti de ma bouche. Elle me fixa offusquée. Son regard se peina. Sa voix était presque brisée quand elle me répondit.

- Je ne suis pas un jouet ! Je suis un humain avec des sentiments, et je ne veux pas souffrir. J'ai besoin de sentir que je ne suis pas un simple passe-temps. J'ai besoin de savoir ta vie, ce que tu as fait quand tu es parti quand nous étions petits. Tes conquêtes aussi nombreuses, soit elle. J'ai besoin de sentir que tu tiens à moi ! Alors qu'est-ce que tu vois en moi ?

Je la fixais décontenancé, je ne savais pas quoi répondre. Son regard était comme suppliant, ses joues s'étaient teintées de rouge à cause de sa déclaration. Pourtant, je ne savais pas quoi répondre, je restais là, la bouche ouverte, devant elle. J'avais accepté bon nombre de déclarations amoureuses, car je savais que même si j'acceptais de sortir avec elles, dès que cela n'irait plus je pourrais simplement rompre et passer à une autre. C'était sûrement douloureux pour elle, mais moi ça me protégeait. De toute façon, j'avais toujours considérait que si elle voulait sortir avec moi c'était plus pour mon visage que pour mon caractère. Mais pour Lucie, je n'y avais jamais pensé, c'était diffèrent. D'une manière, j'appréhendais une potentielle relation avec elle.

- Je suis désolé Lucie, mais il n'a jamais était question d'une quelconque relation amoureuse entre nous.

- Bien. Dans ce cas tout est dit. Elle me serra la main comme si nous n'avions était que de simple associé, puis elle me tourna le dos et partit en direction de la bouche de métro la plus proche. Je la regardais partir, impuissant, incapable de lui donner ce qu'elle attendait de moi. Parfois, je voyais ses épaules tressauter et sa main se diriger vers son visage, sans nul doute pour essuyer les larmes qui devaient couler sur ses joues.  

êtes vous prête à coucher?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant