A long way to go

Chapitre 8 - Son offre

Quand je me retourne j'ai du mal à reconnaître la personne mais je vois qu'il me sourit.

C'était lui, il était venu finalement. Comment s'appelait-il deja? Keith.

Il s'approche alors doucement et comme si je n'étais pas là il regarde l'infirmière droit dans les yeux, sûr de lui.

- Elle a dit qu'elle s'appelait Kira, rajouta-t-il pour la seconde fois, peut-être que ce n'était pas claire?

Moi je restais plantée là, pas un mot, les bras tenant mon sac le plus fort possible, comme si je regardais un film.

Il se baisse pour lui murmurer quelque chose à l'oreille et je n'entends rien de leur conversation. La femme à l'accueil en tremblait presque face à Keith. Ce dernier faisait preuve d'affirmation et de force de caractère.

Elle lui donne des papiers, il prend un stylo et me tend les documents que je commence à remplir instinctivement.

Alors que je m'apprêtais à rendre le formulaire, je vois qu'il passe sa carte de crédit dans la machine posée sur le bureau de l'accueil. Mais je ne veux pas qu'il me paye mon hospitalisation! Je n'accepte pas la charité.

Le pire dans tout cela, c'est que je n'arrivais pas a dire ce que je pensais c'était comme la suite logique d'événements. Comme si, c'était normal. La femme de l'accueil prend la alors la parole rapidement.

- Voilà, Tu peux partir Kira.

Elle me fait un grand sourire hypocrite que je lui rends bien évidemment .

Ça y'est, je suis libre de partir! Je reste quand même surprise qu'il ait payé... Même si quelque part c'est sa faute si j'y suis allée.

Il s'approche alors de moi et pousse ma chaise roulante. Je prends une grande respiration, puisque je n'avais aucun contrôle.

- Je vous rembourserai, lui dis-je d'un air confiant.

Il sourit et ferme doucement les yeux puis reprend.

- Est-ce que tu as pensé à monp offre?

- Ehh... Je ne...

- Je comprends... Oui je sais, venir vivre avec un inconnu, ce n'est certainement pas ta première option. Est-ce qu'un membre de ta famille va venir s'occuper de toi?

- ...Oui.

Mentir était devenu comme mon mode de vie. Il me regarde longtemps.

- J'ai une tante... Continuai-je.

J'avais le ton froid et confiant , il ne devait pas savoir que je mentais. 
Pourquoi est-ce que je lui ai dis ça ?

- D'accord, alors je t'emmène.

- Ce n'est pas la peine. Elle va sûrement venir de me chercher d'une minute à l'autre.

- J'insiste, dit-il rapidement.

Je restais silencieuse, pas un mot, comment est-ce que je vais sortir de ce pétrin?

Il m'accompagne alors jusqu'à sa voiture, m'ouvre la porte et m'aide à me lever. Je me sentais mieux et mes côtes me faisaient moins mal.

Il démarre la voiture, et pendant ce temps j'essayais de trouver une solution, il n'allait pas me lâcher avant d'être sûr que j'avais une famille, une maison... tout ce que je n'avais pas.

Je reste silencieuse près de lui, pas un bruit, rien que le son du moteur de la voiture.

- Alors, où est-ce que je t'emmène ?

keith tourne alors sa tête vers moi et la repositionne vite sur la route.

Je lui montre du doigt où aller, comme si je le savais, je regarde plusieurs maisons défiler, je n'avais qu'à en choisir une, lui dire de me déposer la, attendre qu'il parte puis trouver une solution.

- C'est là! lui affirmais-je.

Il me dépose alors devant les grands escaliers d'une grande maison vraiment sublime.

- Voilà... eh, merci pour tout en tout cas.

- Je t'en pris c'est la moindre des choses.

Je descends alors, mon sac a dos sur mon épaule. Et je fixe les escaliers de la maison puis me dirige vers la grande porte, je pris pour qu'il soit parti d'ici là. J'entends alors le bruit des roues de la voiture qui démarre.

Dieu merci il est parti...

Je redescends, puis je regarde à droite et à gauche pour être sûr qu'il soit vraiment parti. Je commence alors à marcher sans savoir où j'allais. Je commence à marcher de plus en plus vite, je tourne alors à l'angle de la maison puis je me retrouve nez à nez avec quelqu'un.

Merde!

- Alors alors...

Je pousse un soufflement de frayeur.

- Laisses-moi tranquille, dis à Enrico qu'il aura son argent dans pas longtemps.

- C'est bien ça le problème princesse, Enrico n'a pas le temps.

Je sens très très mal la situation. Il s'agrippe à mon bras.

- Tu me fais mal! Lâche moi.

Je ferme les yeux longtemps espérant que ce n'est qu'un cauchemars et que j'allais me réveiller. Mon coeur battant de plus en plus fort je priais pour une chance, un événement, quelque chose qui pourrait l'arrêter. Soudain un bruit m'interpella, j'ouvre alors les yeux. C'était une voix forte et poignante.

- Enlèves tes sales pâtes de son bras.

Et j'entends alors un gros bruit, je vois keith devant moi et Mandez à terre. Je pousse un petit crie alors que se dressait cette scène devant moi. Keith reprend sa respiration, son coup de poing était bien appliqué, puisqu'il mit Mandez à terre, inconscient.

- Je m'en doutais, dit Keith tout en m'observant.

Je ne réponds pas, les yeux plongés au sol.

- Viens, continua-t-il dans un soupire.

Je ne savais plus quoi faire, il avait tout compris et il m'a suivi. Ce n'est pas le genre à laisser tomber. Je vois Mandez allongé par terre et même si l'envie de l'achever me traversa l'esprit un instant, je décide de suivre Keith.

j'aurais pu lui donner l'adresse de ma famille d'accueil, mais je suis certaine que Corine n'en avait plus rien à faire de moi.

Qu'est-ce que je vais faire?

Il m'emmène jusqu'à sa voiture puis démarre. On roule pendant 10 minutes sans aucun bruit.

- Juste... Laisses-moi sur le bord de la route, je me débrouillerai.

- Si c'est ce que tu veux, dit-il soudainement.

Quoi? Il allait juste laissez tomber, comme ça? Je sais que c'est stupide de ma part mais une partie de moi pensait vraiment qu'il allait encore insister.

Il freine alors subitement, mon corps se projette en avant tandis que ma ceinture me retient et replace mon dos sur le siège en cuire de sa voiture.
Je ne sais pas pourquoi mais je n'arrivais plus a m'en détacher, comme si je voulais rester.

Il me fixe un moment.

- Alors? me demanda-t-il.

Un long moment de silence passe et je le regarde. Ses yeux verts me transperçaient l'âme comme un couteau électrique. La voiture est immobile. Je ne sais pas ce que je dois faire. Je devrai sortir je sais mais...

- Je te le redemande: "Est-ce que tu veux rester ou sortir de la voiture?"

Je baisse alors le regard et ferme les yeux... je ne sais plus quoi faire. Je pense qu'il a compris que je considère réellement son offre .