Chapitre 47 - Belle inconnue

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- Tu es prête pour demain?

Tout en posant la dernière couche de vernis sur son orteil, elle avait prit un air agacé et frustré.

Assise dur le bord de son grand lit, je la regardais appliquer son art, celui qu'elle pratiquait à la perfection et auquel je n'avais aucun attachement personnel quelconque.
Moi et la féminité ça faisait cinquante.

- Je le déteste, lança Fanny avec un regard légèrement perdu.

Sûrement parlait-elle de Dylan, le fils du directeur. Cela faisait effectivement trois jours depuis notre suspension, donc demain nous allions retourner au lycée.

Soudain son chien se redressa d'un coup, la queue s'agitant de plus belle et se jeta sur moi. Et d'un geste de sa maîtresse, il se rapprocha de la jeune fille, et posa son énorme tête sur ses genoux.

- Oh non, je ne parle pas de toi, mon Rufus.

Je souris instinctivement alors qu'elle voyait dans mon regard une inquiétude prononcée.

- Keith ne te parle toujours pas? Me demanda celle-ci.

Je remets alors mes idées en place et lui réponds rapidement.

- Non.

- Ne t'inquiète pas, il va finir par te reparler Kira...

Si seulement elle savait... Si seulement elle savait que même si ça me faisait effectivement mal de ne plus parler à Keith et de l'avoir déçu, c'est la situation d'Ethan qui me faisait le plus mal au coeur.

Et si je n'ai pas encore eu le courage d'expliquer ce qui s'était passé à Keith, je comptais très bien le faire. Ethan ne devrait pas se sentir mal d'avoir défendu une amie...

- On verra bien... Ajoutai-je.

Je remarque que Rufus commence à s'exciter au son de la porte de la chambre qui s'ouvrit, sa douce mère se tenait debout avec un large sourire.

- Les filles? Vous voulez manger quelque chose?

Sa mère était la copie crachée de Fanny; Souriante, toujours accueillante, généreuse... Et je pourrai continuer cette liste sans fin de compliments la concernant.

Je lui souris à mon tour et annonce que je devais rentrer parce qu'il se faisait tard. Je la salut et remercie sa mère pour son hospitalité.

Je marche alors dans le froid de l'hiver qui gerce les sourires en direction de ma maison. Je me surprends alors à considérer cet endroit comme "ma maison"; Il était vrai que c'était chez Keith, l'endroit où je pouvais vivre jusqu'à avoir assez d'argent et rebondir sur mes pattes... Ressaisis-toi Kira! Ne t'attache pas.

Je me tenais bien droite, la tête haute, les yeux sur l'horizon. Je perçois le toit rouge de la maison, alors que j'étais soulagée d'être enfin arrivée. Il est vrai que le chemin entre la maison de Keith et de Fanny était plutôt long.

Soudain un bruit de freins me surpris. Mon regard se positionne à gauche et soudain, je vois une voiture bleue foncé se garer devant le café où Keith avait essayé de me trouver du travail.

Mais ce qui attira mon attention était d'une tout autre nature puisque derrière la vitre étincelante de ce café en pleine rénovation, je reconnus Keith.

A long way to goOù les histoires vivent. Découvrez maintenant