Chapitre 38 - La photographie

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- Tu faisais quoi dehors à cette heure?

Les bras croisés il me fusillait du regard en prononçant cette phrase d'un ton curieux et énervé. 

Je sursaute et me retourne. Devant moi se tenait Ethan, vêtu de son pyjama à carreaux ridicule mais néanmoins, qui lui allait à la perfection.
Oui, tout lui allait...

Alors que j'essaye de me remémorer les nombreuses tentatives pour le faire sortir de sa chambre, je dois avouer que cela ne m'intéressait plus réellement de m'excuser.

Dans l'état où j'étais, la fatigue eut une emprise incontrôlable sur moi. Mes paupières lourdes je le regarde alors qu'il attend une réponse.

- Ce ne sont pas tes affaires, lui lançai-je simplement.

J'avais détourné le regard et je m'étais empressée de rentrer dans ma chambre, le laissant ainsi en plan, sans les excuses qu'il méritait amplement.

Je ferme la porte derrière moi alors que la silhouette d'Éthan s'effaçait petit à petit.

Tandis que la porte claque doucement mes yeux firent de même alors que je me rendais compte de ce que je venais de dire. J'avais vraiment beaucoup trop bu...

Je réouvre la porte précipitamment espérant qu'il ne soit pas partis et qu'il n'était pas trop tard pour m'excuser.

Mais malheureusement... C'était le cas.

Je m'affale sur le lit, sans avoir pris la peine de retirer mes habilles pour enfiler un pyjama confortable.

Le lendemain matin, je me réveille avec une gueule de bois carabinée. Elle n'était pas un mystère pour moi, mais le fait que je me réveille tranquillement dans ce lit en était un; Pas un seul bruit dans la maison.

La première idée qui me venait, arrosée de café bien serré, était d'aller m'excuser auprès de Keith et surtout Ethan.

Après avoir laver ma tasse, je m'apprêtais à rentrer à nouveau dans ma chambre afin de ranger la pièce et refaire mon lit, mais alors que je m'approchais de la pièce en question, la porte entre-ouverte de la chambre d'Ethan raviva ma curiosité.

Doucement et dangereusement je me rapproche de la pièce, espérant de tout mon coeur qu'Ethan ne rentre pas à la maison plus tôt, lui qui aimait sécher les cours.

J'avance alors pas à pas de sa chambre essayant de garder les yeux ouverts. Peut-être était-ce parce que j'aimais l'interdit, mais rentrer dans cette chambre sans la permission d'Ethan provoquait en moi une sensation de satisfaction malsaine.

Mais que pensais-je y trouver honnêtement?

Je veux dire à part un clair manque d'organisation et une faible capacité à ranger son placard... Ah sans parler d'une odeur nauséabonde, comme celle que vous sentez dans les vestiaires de gym.

Même si une envie de vouloir absolument tout ranger commençait à s'emparer de moi, je me retenus.

Soudain j'aperçois un petit cadre en argent posé sur sa table de nuit. La moitié de la photographie était recouverte d'un de ses T-Shirts bordeaux. Je le retirai et saisis l'objet.

Je reconnais immédiatement sa soeur

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Je reconnais immédiatement sa soeur.

Cela me fit ressentir un petit pincement au coeur de voir un souvenir pareil, qu'il garde précieusement près de lui.

C'est une partie d'Ethan que je n'ai eu que trop peu l'occasion de voir.
Un moment sincère capturé en une seule photographie.

Malgré la position amusante de Sarah qui me fit sourire, dans les yeux d'Ethan je percevais une lueur mystérieuse, insondable, magnétique, et elle était impuissante face à la candeur de sa soeur.

Une lueur qui était absente au jour d'aujourd'hui. Un sourire en coin taquin qui apparaît souvent lorsqu'il me se moque de moi, et en cela la similitude était flagrante.

Alors que la tristesse commençait à monter en moi tandis que dans mes mains se trouvait ce magnifique souvenir, je le repose immédiatement et décide alors de m'en aller.

Mais lorsque je m'apprêtais à sortir, je tombai sur une lettre posée sur une petite commode près de la porte.

Devrais-je l'ouvrir?

Tandis que j'essayais de peser le pour et le contre j'avais déjà entamé la lecture de celle-ci.

" Objet: recherche d'un poste à temps partiel "

Cette lettre à première vue ressemblait à un brouillon, je remarque alors les petites notes d'Ethan disposées autour des mots afin d'améliorer certaines tournures de phrases.

Je ne savais pas qu'il cherchait du travail...

" Madame, Monsieur,

Etudiante, je suis à la recherche d'un emploi à temps partiel afin de pouvoir financer mes études."

Hein? étudiante? Il s'est peut-être trompé, bizarre...

" Il est vrai que mon expérience n'est pas d'un haut niveau, mais je suis déterminée et j'apprends rapidement.

Mon emploi du temps me laisse du temps disponible que je souhaiterais mettre à profit en travaillant, à temps partiel, au poste de serveuse au sein de votre café. Cette occasion présente pour moi l'avantage d'être dans un secteur lié à mes etudes et dans lequel je pourrai être amenée à travailler une fois mes études achevées.

Je reste à votre disposition pour de plus amples informations et j'espère pouvoir vous présenter ma motivation de vive voix lors d'un entretien.

Dans l'attente de vous rencontrer, je vous prie de croire, Madame, Monsieur, à l'expression de mes sincères salutations.

Kira Castillo"

Pardon? Kira?

Je ne comprenais pas pourquoi l'intégralité de la lettre était écrite au féminin, pour à la fin trouver mon prénom écrit en bas de la lettre que je tenais dans mes mains tremblantes.

Avait-il perdu la tête? C'était une lettre de motivation à mon nom. Est-ce qu'il avait décidé de m'aider sans me le faire savoir?

J'avais laisser tomber toute tentative pour essayer de comprendre cette personne et pourtant sans le vouloir je me retrouve sans cesse à essayer de le faire.

- Toujours à fourrer ton nez partout hein?

Je me retourne, j'en avais assez de me retrouver dans la même situation à chaque fois. Ma voix lâche un petit cris involontaire.

- Tu pourrai frapper avant de rentrer, Rigolais-je.

Inutile de préciser qu'Ethan n'était pas d'humeur pour plaisanter, et je le comprends. Mais il n'empêche que j'aimerai des explications pour cette lettre.

- C'est quoi cette lettre? Lui demandais-je d'un ton plus sérieux.

Il s'approche de moi et me retire violemment la lettre des mains.

- Ce n'était certainement mon idée débile! Me lança-t-il violemment.

Il repose le bout de papier sur son lit et m'invite gentiment à sortir de sa précieuse chambre, mais je n'en démords pas.

- C'était l'idée de qui? demandais-je.

La porte se ferma sous mon nez alors qu'il me répondait.

- Keith.

A long way to goOù les histoires vivent. Découvrez maintenant