Chapitre 35 - Une bonne nouvelle

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Après plusieurs tentatives ratées, nous n'avions pas réussi à raisonner Ethan et à l'amener à ouvrir cette foutue porte. Nous avions alors décidé qu'il était meilleur de renoncer pour l'instant.

- C'est sans espoir, soupira Nolan tout en ouvrant la porte de la maison près à rentrer chez lui.

- C'est ma faute, le rassurais-je dépitée.

Nolan lâcha la poignée de la porte et s'approcha de moi précipitamment.

- Ce n'est pas ta faute! Compris? Tu n'as rien fais à part dire la vérité.

Je détourne le regard, je n'osais même plus le regarder dans les yeux. Il voyait bien que je n'allais pas bien. Il décida alors de me laisser, il me lança un sourire avant de refermer la porte derrière lui.

Je ne savais plus vraiment quoi faire ni comment me comporter avec Ethan. C'était de ma faute s'il était dans un état pareil, et pourtant mes intentions n'étaient pas mauvaises! C'est Tess qui devrait se sentir mal d'avoir fait ce qu'elle a fait, pas moi.

Quelques minutes après que Nolan soit parti, j'entendis un bruit qui me soulagea presque immédiatement; Celui de la porte de la chambre d'Ethan qui s'ouvrit brutalement.

Prête à m'excuser et à m'expliquer j'ouvris brusquement la bouche pour commencer ma phrase qui fut immédiatement coupée par Ethan. 

- Ethan! Je...

- Je ne veux rien savoir.

Il enfile sa veste et sort de la maison sans prendre la peine de me regarder, c'était comme si je n'existais pas pour lui.

Tout se passa tellement vite alors que j'étais debout au milieu de la pièce, spectatrice; L'impression de ne rien maîtriser, de ne plus avoir de ressources intérieures.

Je m'affale sur le canapé, mes mains posées sur mon visage marquant mon impuissance face à la situation. J'entends le bruit de la porte se refermer avec une grande puissance alors que la culpabilité s'emparait de moi.

Je relève la tête et fixe la poignée de la porte, espérant de tout mon cœur le voir revenir, que je puisse m'excuser en moins... Je renonce après quelques secondes et décide de remonter les escaliers pour me rendre dans ma chambre.

Je m'apprêtais à rentrer dans la pièce quand soudain une lueur d'espoir se fit ressentir en moi lorsque j'entendis un frottement puis le cliquetis d'un trousseau de clefs.

La porte d'entrée s'ouvrit et se ferma aussitôt; Un bruit sourd et léger se fit entendre à la fermeture. Puis je sentis croître et décroître le bruit de nombreux pas dans un des couloirs.

Je me retournai, pour courir à nouveau vers l'entrée de la maison tout en espérant que ça soit Ethan.

Mais je fus terriblement déçue sur plus d'un plan, vous saisirez aisément pourquoi; Ce n'était pas Ethan que je vis mais un début de sourire en coin sur le visage de Keith.

Situation me montrant une fois de plus que la vie n'était pas si simple que l'on croit, qu'elle n'est pas si conforme à nos idéaux naïfs...

Je ne pus faire autrement que de marquer ma déception.

- Qu'est-ce qui t'arrive? Me demanda Keith inquiet.

J'hésite a être honnête avec lui...

- Eh... Non rien je vais bien, répondis-je d'un faux sourire.

Il pose alors sa malette sur le canapé du salon, un petit papier blanc à la main gauche, il s'assoit alors autour du comptoir de la cuisine.

- Alors efface-moi cet air triste! J'ai une bonne nouvelle, m'annonça-t-il.

Je pense qu'il n'y a rien de plus réconfortant que la sensation d'entendre cette phrase. Un sourire impatient se dessine sur mon visage, et m'empresse d'aller m'assoir près de lui.

- Laquelle? Lui demandais-je.

- Une de mes amies cherche à embaucher dans le café qui va ouvrir à côté. Certes il n'est pas très grand et elle ne m'a pas donné beaucoup de détails, et j'imagine bien que ce n'est pas forcèment idéal pour toi mais je pense que pour l'instant c'est...

Il n'eut même pas le temps de terminer sa phrase que je me précipitai dans ses bras. Je le serrai aussi fort que je pouvais. Il rigole alors satisfait et me tend le petit papier blanc où était affiché un numéro.

- C'est son numéro.

Je souris et acquiesce de la tête tout en observant la succession de chiffre posée sur le bout de papier. Soudain lorsque je relevai les yeux je remarquai que son air était devenu sérieux et grave.

- Mais... Il y a autre chose, ajouta-t-il.

Je le regardais d'un air inquiet, me demandant où était le problème.

- Un travailleur de moins de 16 ans ne peut pas signer un contrat de travail sans la signature de ses parents, Mais comme tu dois t'en douter, un travailleur entre 16 et 18 ans peut signer seul un contrat, mais également avoir un accord parental écrit, sans quoi elle ne peut pas t'embaucher.

Je me sentais comme une cliente de son cabinet d'avocat, il m'expliqua chaque loi avec tellement de précision et de professionnalisme, c'était vraiment un passionné.

- Elle a alors besoin du consentement de ton tuteur légal, conclu-t-il.

Un tuteur légal? Une sensation de dégoût s'empare de moi lorsque je repense à cette femme, à Corine. Je ne sais même pas où était partie cette folle dingue.

- Je n'ai plus qu'à attendre d'avoir mes 18 ans j'imagine, soupirais-je.

J'étais exaspérée par la situation, fatiguée de ressentir d'avoir une dette envers quelqu'un, fatiguée de la situation avec Ethan, de tout.

- Quand est-ce que c'est? Me demanda-t-il.

- le 24 Décembre, répondis-je.

Il rigole un instant, je ne compris pas tout de suite pourquoi.

- Tu es née le soir de Noël? Me demanda-t-il sincère pensant que c'était une blague.

- Oui, lui souriai-je.

- Ce n'est pas dans très longtemps de toute manière, ne t'inquiète pas Kira, tout va s'arranger.

Je lui souris alors en guise de remerciements alors que dans ma tête je ne pensais qu'à une chose, et cette chose c'était Ethan.

A long way to goOù les histoires vivent. Découvrez maintenant