Bloody Heart

Chapitre 18 : Gardien et protecteur

- Et comment ? Vous avez passé près d'un siècle à le rechercher sans succès, rétorque Dan d'un ton accusateur et je réalise que le vieux vampire n'est pas aussi serein qu'il le fait croire. Lui aussi a peur, et son apparente tranquillité n'est qu'une illusion destinée à donner le change pour celui qu'il protège.

Cette aveu de faiblesse me le rend étrangement plus sympathique et je décide de ne pas tenir compte de son comportement hostile.

J'espère que Paul me donnera un bon point pour la démonstration de diplomatie.

-  En surveillant toutes les nouvelles transformations, ou plus simplement tous les nouveaux arrivants au Sanguinaire, j'explique. En toute logique, la plupart des nouveaux-nés sont probablement son oeuvre. Ce n'est qu'une question de temps avant qu'il ne décide à nouveau d'agrandir notre grande famille.

- Nous pouvons les interroger, ajoute Paul. Glaner des informations auprès de...

- J'imaginais une stratégie plus solide, le coupe Dan en bougonnant. Si tant est qu'à vous deux vous parveniez à tous les surveiller, je doute que vous puissiez vous protéger d'un vampire aussi puissant.

- Nous sommes quatre, pas deux, je corrige en agitant quatre doigts. La grande blonde à qui vous avez donné votre adresse dans le bar, et la soeur de Paul nous aiderons aussi.

"Moi aussi je peux aider." Propose soudain Dylan pourtant silencieux -Dieu merci- jusque là.

L'intervention de l'adolescent parait surprendre Dan cependant que d'un regard d'avertissement il nous met au défi d'approuver son idée. Exceptionnellement, je me dévoue pour endosser le rôle de l'adulte moralisateur :

- Tu es trop jeune pour entrer, trainer dans les bars. Et même si officiellement ta carte d'identité prétendra le contraire, tu auras toujours l'apparence de quelqu'un de seize ans. Même dans cinquante ans. Autrement dit, tu ne nous es d'aucune utilité.

À ces mots, le fragile garçon se transforme en véritable tornade. Sous la colère ses canines s'allongent, prêtent à mordre, tandis qu'il s'écrit :

- J'ai autant le droit que vous de le chercher, personne n'a le droit de m'en empêcher ! Je n'attendrais pas en espérant que vous le retrouviez avant qu'il ne le fasse !

- C'est trop dangereux, Dylan, tonne Dan en frappant du poing sur le plan de travail, si fort que toute la structure tremble. Je t'interdis de sortir d'ici !

- Comme si j'avais encore quelque chose à perdre, siffle celui-ci. Je n'ai plus d'amis, plus de famille et plus personne ne s'inquiétera jamais de me voir disparaître !

Sauf Dan, imbécile.

Il suffit de voir son expression pour le comprendre.

Aucun lien de parenté, aucune affinité particulière ne les lie. Aucune obligation l'un envers l'autre. Et pourtant je ne doute pas une seule seconde que Dan tienne à Dylan comme à un membre de sa propre famille.

- Très bien, finit par abdiquer Dan, mais s'il t'arrive quoi que ce soit, je...

- Il ne lui arrivera rien, lui assure Paul. Nous ne laisserons personne lui faire du mal, vous avez ma parole.

La promesse de mon meilleur ami semble calmer Dan, qui lui adresse un hochement de tête solennel avant de reporter son regard bleu acier vers moi, l'air d'attendre que je m'assermente à mon tour gardien et protecteur de son petit protégé.

Très peu pour moi, merci.

- A bientôt Dylan, je lance à la place, désireux d'échapper enfin à ses prunelles inquisitrices et de clore la conversation. Surtout n'oublie pas de toujours ouvrir la carotide, c'est plus simple et plus rapide que d'arracher l'aorte.

Ma recommandation, pourtant avisée, est étonnamment mal accueillie et je m'empresse de tourner les talons tandis que mon meilleur ami fait ses propres adieux.

Délivré de l'atmosphère oppressante qui régnait chez Dan, je savoure le retour à l'air libre avec l'enthousiasme d'un prisonnier à sa sortie de prison. J'adresse même un petit signe au molosse toujours couché dans l'herbe.

- Je déteste me vanter, dis-je une fois que Paul m'a rejoint, mais j'avais raison. Depuis le début. Encore une fois.

- J'aurais préféré que tu aies tort, me répond-il avec un sourire amer. Notre espèce est limitée en partie grâce au caractère aléatoire des transformations. S'il le souhaite, et ça à l'air d'être le cas, ton créateur peut cibler uniquement ceux apte à être transformés...

- Et créer des petits monstres au gré de ses envies, je termine à sa place. Hmm, je crains que le maire de Blue Springs ne doive renoncer à décrire sa ville comme un véritable havre de paix.

- Les humains ne sont pas les seuls à être en danger Alec, rétorque-t-il d'un ton soucieux. Tu as entendu Dylan comme moi, mais pour une raison qu'on ignore il a également décidé de vous retrouver.

- Peut-être qu'il veut faire connaissance. Ou nous tuer. Une deuxième fois.

- Je suis sérieux Alec, tu dois être vigilant.

J'acquiesce, plus pour lui faire plaisir que pour manifester mon accord et son visage se détend un peu. Un vent de nostalgie m'accable en l'écoutant pérorer tout le long du chemin sur la menace que représente mon Créateur. Je m'étais habitué à être le méchant vampire...

Mais on dirait que je viens d'être détrôné.

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Coucou tout le monde,

J'ai presque honte de reposter un chapitre après toutes ces semaines d'absence, j'espère que vous me pardonnez (un peu). A partir d'aujourd'hui je recommence à publier régulièrement. Etant donné mon (non-)sens de l'organisation, je vais m'en tenir à un chapitre par semaine !

Enfin bref, bref, j'espère que ce chapitre vous a plus même s'il apporte pas nécessairement plus d'informations. Promis encore une fois les suivants seront plus mouvementés...notamment #alertepetitspoiler le Chapitre 20. :D

Et merci à vous d'avoir -contrairement à moi- continué à commenter, voter et lire Bloody Heart ça me fait très trèèèès plaisir.

Je sais que certains d'entre vous s'interrogent sur certains points comme le fait qu'Alec affirme avec certitude que Dylan et lui aient le même créateur, un tout petit peu de patience et vous découvrirez pourquoi, promis! ;)

Elsa-de-retour-sur-Wattpad ❤️