Chapitre 10

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En se réveillant le lendemain matin, Hermione mit un moment à se rappeler où elle était. La nuit avait été courte et elle eut du mal à ouvrir les yeux. Quand elle fut complètement réveillée, elle réalisa qu'elle était dans les bras de Draco, qui dormait encore paisiblement. Ses traits étaient lissés par le sommeil et Hermione se dit qu'elle ne l'avait jamais vu si apaisé. Elle n'avait pas envie de bouger. Le moment était doux, sa peau était chaude, elle pouvait rester là une éternité. Dans son sommeil, Draco l'attrapa par la taille et la ramena contre lui. Mais, en se réinstallant correctement, elle aperçut l'avant-bras gauche du jeune homme. Hermione n'avait rien remarqué la veille, mais elle ne pouvait plus l'ignorer désormais. Là, encrée sur sa peau, se trouvait la Marque des Ténèbres, symbole des mangemorts. La Gryffondor recula lentement et sortit du lit, abasourdie, comme si elle venait de recevoir un coup sur la tête qui l'avait ramené à la réalité. Harry avait raison depuis le début. Draco était l'un d'entre eux maintenant. C'était ça qui avait changé depuis le début de l'année, c'était ça le fardeau qui pesait sur ses épaules. Sur quoi d'autres Harry avait-il raison ? Draco était-il l'auteur des attaques contre Dumbledore ? Avait-il fait du mal à Katie ? Et à Ron ? Les questions s'accélérèrent dans sa tête, lui donnant le tournis. Elle ramassa ses vêtements au sol et s'habilla à la hâte. Tandis qu'elle cherchait sa cravate, elle entendit sa voix rauque du matin.

- Tu es du genre à filer à l'anglaise dès le lever du jour ? Je ne pensais pas, se moqua Draco.

La jeune fille ne répondit pas et il sentit immédiatement que quelque chose n'allait pas. Il se redressa dans le lit et la regarda.

- Qu'est-ce qu'il y a ?
- Rien, répondit-elle sèchement, sans lever les yeux vers lui.

Elle attrapa la première cravate qu'elle trouva et la noua rapidement à son col. Draco se leva, enroulant le drap autour de sa taille pour ne pas être nu, et s'approcha d'elle. Il tira sur sa cravate pour réduire la distance qui les séparait, comme elle l'avait fait la veille.

- C'est ma cravate que tu portes, murmura-t-il au creux de son oreille. Mais elle te va si bien que tu peux la garder.

Sans un mot, Hermione la retira et s'éloigna de lui pour chercher la sienne. Voyant qu'elle ne posait toujours pas les yeux sur lui, Draco attrapa doucement son poignet, la ramena vers lui et posa deux doigts sous son menton pour lui relever la tête. Elle le regardait enfin.

- Granger, parles moi. J'ai fait quelque chose de mal ?
- Il faut que j'y aille.

Hermione récupéra ses dernières affaires et sortit à la hâte de la Salle sur Demande, le laissant perplexe. Sur le chemin de sa salle commune, la Gryffondor se maudissait intérieurement. Ce qu'elle pouvait être sotte ! Elle se sentait trahie : elle lui avait fait confiance, l'avait défendue corps et âme, tout ça pour ça. Et, par dessus le marché, elle avait couché avec un mangemort. "Bravo Hermione, trop forte", pensa-t-elle avec ironie. Elle courut presque jusqu'à son dortoir. Ginny dormait encore alors elle se recoucha discrètement, les larmes aux yeux.
Hermione fut réveillée peu de temps après par sa meilleure amie.

- Ça va ? lui demanda Ginny. Tu n'as pas dormi ici, pas vrai ?

La brune rattrapa sa couverture et la remonta au-dessus de sa tête.

- Je ne veux pas en parler.

***

Quelques jours plus tard, Hermione se rendit à la bibliothèque pour travailler sur un devoir. Elle récupéra dans les grandes étagères les livres dont elles auraient besoin et s'installa sur une des tables disponibles. Peu de temps après, quelqu'un s'assit près d'elle. Hermione n'y fit pas attention jusqu'à ce que cette personne ne ferme le livre qu'elle était en train d'étudier. La jeune fille n'était clairement pas d'humeur à plaisanter et elle leva la tête pour l'exprimer à son voisin de table. Mais, lorsqu'elle vit qu'il s'agissait de Draco, aucun mot ne sortit de sa bouche.

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