Chapitre 2

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Draco ouvrit les yeux et mit un temps avant de réaliser qu'il se trouvait à l'infirmerie de l'école. Il était allongé sur le lit le plus au fond de la pièce et le rideau à sa gauche était tiré, l'empêchant de voir les autres personnes présentes sur les lieux. Il entendit des voix de l'autre côté du rideau et reconnut celle de son professeur, Severus Rogue.

- Pourquoi faire une telle chose ? Pourquoi lancer un cognard sur votre équipier, Goyle ? demanda ce dernier, une pointe d'agacement dans la voix.

Goyle ? Goyle lui avait envoyé un cognard ? Draco ne comprenait rien à ce qui s'était passé.

- Je vous le jure, c'était un accident ! Je n'aurais jamais blessé Draco volontairement !
- Vous êtes renvoyé de l'équipe de quidditch. Et vous viendrez passer quelques heures en détention avec moi. Flint, vous pouvez commencer le recrutement de votre nouveau batteur.

À l'instant où la porte de l'infirmerie se referma après la sortie de Rogue, Draco entendit Marcus chuchoter :

- Si tu dis à qui que ce soit ce qui s'est vraiment passé, je te pourrirai la vie au point où tu regretteras le jour de ta naissance.

La porte claqua une deuxième fois et, après un profond soupir, Goyle quitta également l'infirmerie. Mme Pomfresh tira alors le rideau devant le lit de Draco. Elle eut l'air surprise de le voir réveillé.

- Comment te sens-tu ? s'enquit-elle de lui demander. Tu as fait une sacrée chute.
- Je vais bien, pas la peine de me regarder comme ça. Qu'est-ce qui s'est passé ?
- Tu as été frappé par un cognard dans les côtes. Tu es tombé de ton balai et tu as perdu connaissance sur le terrain. J'attendais que tu te réveilles pour te donner cette potion.

L'infirmière lui tendit une petite fiole contenant un liquide violet, qui semblait attendre sur sa table de chevet depuis un moment. Draco l'attrapa et la sentit avant de reculer brutalement en grimaçant.

- Vous cherchez à m'empoisonner ou quoi ?
- Je cherche à guérir tes côtes probablement fêlées mais si tu préfères avoir mal à chaque inspiration, c'est ton problème.

Draco la dévisagea avant de boire cul sec le contenu de la fiole. Le goût était encore pire que l'odeur mais si ça pouvait le remettre sur pied rapidement, le choix était vite fait. Il voulait sortir de l'infirmerie pour tirer cette histoire au clair. Mme Pomfresh lui expliqua qu'elle préférait le garder sous surveillance juste une nuit pour s'assurer de sa guérison. Draco protesta mais sa douleur prit le dessus et il accepta les calmants que l'infirmière lui tendit, l'endormant presque instantanément.

***

Hermione s'assit en cours de Défense contre les forces du mal, à côté de Harry. Depuis quelques temps, c'était devenu leur habitude, puisque Ron se plaçait toujours près de Lavande Brown. D'après lui, ils ne sortaient pas ensemble, mais tout le monde les avait remarqué flirter. Peut-être qu'il se déciderait enfin à faire le premier pas un de ces jours, se dit Hermione. Avant que le professeur Rogue n'entre dans la salle de classe, chacun allait de sa petite discussion avec son voisin. Beaucoup parlaient du match de l'après-midi qui avait été annulé après l'incident. Hermione put saisir quelques bribes de la conversation des filles assises devant elle. Il s'agissait de deux Serpentards dont elle ne connaissait pas le nom. La première parlait à voix basse et Hermione n'entendit pas ce qu'elles se disaient avant que l'autre ne réponde :

- Goyle aurait fait exprès ? Mais qu'est-ce que tu racontes ?
- Chhhht, sois plus discrète, par Merlin ! D'après ce que j'ai entendu, Malfoy regardait une fille dans les gradins et n'était pas attentif, ce qui n'aurait pas plu à Flint. Il aurait alors dit à Goyle de s'en occuper.
- Mince alors ! Mais qui est-ce qu'il regardait ?
- Je ne sais pas, probablement Parkinson. Quelle chanceuse !

Hermione leva les yeux au ciel. Elle savait que Malfoy avait une réputation de tombeur mais elle ne comprenait vraiment pas pourquoi. Elle se surprit à penser à la veille au soir, à son rire et ses yeux gris pétillants, devant le coucher de soleil.
Non mais qu'est-ce qui lui arrivait ? Pourquoi pensait-elle à Malfoy de la sorte ? Elle secoua la tête pour chasser ces pensées de son esprit. Le professeur Rogue entra alors dans la salle et le silence se fit.

***

A la fin du cours, Hermione sortit de la salle avec Harry et ils tombèrent nez à nez avec Ginny.

- Tiens, ça va vous deux ? demanda-t-elle en souriant. Je voulais justement te parler Hermione !

Harry les laissa entre elles et partit rejoindre la salle commune de Gryffondor. Hermione remarqua le regard qu'il posa sur Ginny et sourit intérieurement. Elle connaissait ses deux amis et sentait bien que quelque chose se tramait entre eux. Ginny la sortit de ses pensées :

- Tu as entendu les rumeurs sur ce qui s'est passé au match ?
- Pourquoi tu me parles de ça ? Malfoy reluquait Parkinson et ça n'a pas plu à Flint, c'est leurs histoires. Depuis quand tu t'intéresses aux rumeurs ? demanda-t-elle, étonnée de cette remarque.
- Mione, Flint n'en a rien à faire de Parkinson. J'ai entendu dire que Malfoy regardait une Gryffondor et c'est ce qui a énervé Flint.
- Une Gryffondor ? Mais...
- Ah, ça y est, tu percutes ?
- Mais Gin', ce n'est pas cohérent ! Je pense que tu te trompes, il doit y avoir une explication très simple.

Malgré le fait qu'elle refusait d'entendre ce que son amie essayait de lui dire, Hermione ne put s'empêcher d'y penser tout le reste de la journée. Le comportement de Draco ces derniers temps étaient effectivement suspect. De plus, elle avait bien croisé son regard durant le match, avant l'incident. Pourquoi la regardait-il ? Qu'avait-il en tête ? Hermione ne pouvait s'empêcher de se sentir anxieuse en pensant à ce qu'il pouvait bien préparer. Leurs relations n'avaient jamais été très amicales. Draco s'était souvent montré insultant envers elle, même si cela ne s'était pas reproduit depuis un moment. Elle était même arrivée jusqu'à le frapper lors de leur troisième année à Poudlard, ce dont elle n'était vraiment pas fière. Il y avait quelque chose d'étrange dans cette histoire mais elle n'avait pas envie de trop y réfléchir. Alors, pour la énième fois de la journée, Hermione fut contrainte de chasser Draco Malfoy de ces pensées.

***

Après le dîner, Hermione et Ginny rejoignirent la salle commune de Gryffondor, où se trouvaient leurs amis. Les discussions fusaient dans tous les sens. Certains jouaient aux échecs sur la grande table, d'autres lisaient dans un coin et un groupe rigolaient au coin du feu. Ce dernier était composé entre autres de Harry, Ron, Lavande, Neville et Luna. Dean Thomas et Seamus Finnigan étaient également présents. Hermione et Ginny s'assirent avec eux, la rousse se posant près de Dean. Hermione aperçut la lueur de jalousie briller dans les yeux de Harry. Lui aussi finirait sûrement par faire le premier pas un jour ou l'autre.
Ils passèrent le reste de la soirée ainsi, à parler de tout et de rien et à rire ensemble. La salle commune se vida progressivement, ne laissant bientôt plus que Harry, Ron et Hermione après que Dean eut proposé à Ginny d'aller regarder les étoiles. La discussion se dirigea vers le match qui avait eu lieu plus tôt dans la journée.

- J'aurais aimé jouer ce match jusqu'au bout, se plaint Ron. Je me débrouillais bien !
- Malfoy est à l'infirmerie, Ronald, lui rappela Hermione.
- Et alors ? On y est pour rien s'ils se battent entre eux.
- Tu ne devrais pas avoir autant de pitié pour lui, surenchérit Harry.
- Pourquoi dis-tu ça comme ça ? demanda-t-elle, surprise par ce manque d'empathie.
- Harry pense que Malfoy est devenu un... Un des leurs, cet été, expliqua Ron.
- Un mangemort ? s'étonna Hermione.
- Chut, pas si fort ! Oui, je n'ai pas encore de preuve mais je sens qu'il y a quelque chose de différent. Il prépare quelque chose, c'est sûr.

La jeune fille marqua une pause, le temps d'assimiler ce que son ami venait de lui confier. Était-ce donc cela que Draco Malfoy cachait ? Serait-ce pour cette raison qu'il avait changé ? Toute cette histoire devenait de plus en plus louche. Hermione n'avait vraiment pas envie d'en entendre plus que ça et décida qu'il était l'heure d'aller dormir. Malfoy avait occupé bien trop de place dans sa journée, à son goût.

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