Le lendemain matin, Hermione se réveilla seule dans son lit. Une odeur de brûlé s'engouffra dans sa chambre et la jeune femme se leva en panique. Elle descendit les escaliers en courant et déboula dans la cuisine, d'où provenait une épaisse fumée. Hermione lança un sort pour la dissiper et trouva Ron, derrière les fourneaux, une poêle à la main. Il la regarda avec un air désolé.
- Je voulais faire des pancakes, pour m'excuser de mon comportement. Ginny est venue me passer un savon hier, alors je voulais me rattraper.
- En cramant la maison ? s'exclama Hermione. Bien joué, Ronald !La jeune femme entendit un rire derrière eux et vit Draco, appuyé contre l'encadrement de la porte. Hermione s'apprêtait à lui dire que ce n'était pas le moment lorsqu'ils entendirent Harry et Ginny se disputer dans le salon.
- Mais tu n'as que dix-sept ans ! s'impatienta Ginny.
- Ça ne compte pas vraiment, après tout ce qu'on a vécu, répondit Harry, plus calmement.Ginny entra dans la cuisine pour trouver du soutien.
- Mione, dis-lui qu'on ne devient pas Auror à dix-sept ans !
- Auror ? répéta-t-elle.Les Aurors étaient la branche de sorciers du Ministère de la Magie chargés de la sécurité du monde magique.
- Si ce que Malfoy a dit est vrai, on ne sortira jamais de cette guerre si personne ne fait rien, expliqua Harry. Je ne veux pas me cacher, je veux être utile. Ron est d'accord avec moi, il veut en faire de même.
Ginny lâcha une exclamation et se retourna vers son frère.
- Attends que je dise ça à maman, dit-elle en quittant la pièce.
- Eh ben ! Il y a de l'ambiance chez vous, ricana Draco.Hermione haussa les épaules et préféra remonter dans sa chambre. Elle n'avait plus envie de se mêler de leurs disputes. C'était toujours pareil avec eux, quelqu'un avait toujours quelque chose à redire sur ce que les autres faisaient ou voulaient faire. La jeune femme savait très bien que Ron et Harry n'en ferait qu'à leurs têtes, malgré ce que Ginny pouvait penser, alors à quoi bon se disputer ? Elle s'assit sur son lit et reprit son livre mais, à peine avait-elle commencé à lire, que quelqu'un toqua à sa porte. Draco entra et referma la porte derrière lui. Il vint s'asseoir en face d'elle, sans lui demander son accord. Hermione s'apprêtait à lui faire la remarque mais elle s'abstint quand elle vit son air sérieux.
- Je voulais seulement te remercier.
- Oh, ce n'est rien.
- Je crois que tu ne comprends pas. Personne n'a jamais fait tout ça pour moi. Je ne sais même pas comment te rendre la pareille.
- Je vais te surprendre mais tu n'as pas de dette envers moi. Certaines personnes rendent service aux autres sans rien attendre en retour.Draco lui sourit. Il aimait sa douceur et sa bienveillance. Il attrapa sa main dans la sienne et resta ainsi un moment.
- Tu me manques, Granger. Même si ça me fait mal de l'admettre.
- On avait un accord, non ?Le jeune homme soupira. Effectivement, ils s'étaient mis d'accord. Après leur année à Poudlard, toute cette histoire était finie. Aucun des deux n'en avait envie mais ils comprenaient tous les deux les enjeux. Malgré tout, Draco avait pris le risque de s'ouvrir à elle et elle l'avait repoussé. Son égo prit le dessus et il lâcha sa main. Hermione se racla la gorge, gênée.
- Et toi, qu'est-ce que tu comptes faire ensuite ?
- J'en sais rien.
- Je me disais que... Enfin... J'aimerais retourner à Poudlard, pour valider mes ASPIC et je me disais que... Peut-être que tu reviendrais aussi.Draco se leva et lui adressa son éternel sourire narquois.
- Tu essaies de m'attirer dans tes filets, Granger ?
***
La nuit suivante, Hermione se réveilla une nouvelle fois en sueurs. Pour changer, elle avait rêvé d'elle au manoir Malfoy, torturée par Bellatrix Lestrange. Pour une fois, elle n'avait pas crié et personne n'avait été réveillé. Elle décida de sortir de son lit pour aller prendre un verre d'eau. En arrivant en bas des escaliers, Hermione entendit du bruit dans le salon. Elle entra discrètement dans la pièce et tomba nez à nez avec Draco, assis dans le canapé, uniquement éclairé par la lumière de la pleine lune.
- Tout va bien ? lui demanda-t-elle, étonnée de le voir réveillé.
En s'approchant, ses yeux s'habituèrent à l'obscurité et elle put le distinguer plus clairement. Ses yeux semblaient bouffis et il essuya brutalement ses joues, en évitant soigneusement son regard. Hermione ne sut comment réagir. En baissant les yeux, elle aperçut son avant-bras, plein de sang. Elle écarquilla les yeux et attrapa un mouchoir sur la table basse, qu'elle appuya sur la plaie dans la précipitation. Draco la repoussa.
- Ne touche pas à ça.
- Mais qu'est-ce que tu as fait ?
- Je ne t'ai pas demandé ton avis.Les larmes montèrent dans les yeux d'Hermione. Draco la regarda enfin.
- Tu ne peux pas sauver tout le monde.
- Je le sais bien ! s'énerva-t-elle, se sentant impuissante. Tu sais combien de mes amis j'ai vu mourir ? Tu as vu ce que j'ai enduré ? Je n'ai même pas pu me sauver moi-même !Draco baissa les yeux et épongea sa plaie.
- Je ne t'ai pas sauvé non plus, répondit-il. Je n'ai pas arrêté Bellatrix, j'aurais pu m'interposer.
- Tu sais bien que non. Tu nous aurais mis tous les deux en danger.
- Tu ne m'en veux pas ?
- Je t'en ai voulu un moment avant de comprendre que tu n'y pouvais rien.Le jeune homme n'osait plus la regarder. Il avait l'impression de ne lui causer que du tort alors qu'elle était si patiente et attentionnée avec lui. Draco réalisa qu'elle avait raison de le tenir à distance : il ne lui ferait que plus de mal. Il pressa un peu plus le mouchoir contre sa plaie.
- Tu veux bien me laisser voir ? demanda Hermione. Je peux essayer de...
- Non. Je ne veux pas que tu y touches.Hermione se releva en s'excusant. Cela faisait longtemps qu'il n'avait pas été aussi agressif envers elle.
- Granger, tu veux bien me montrer ta cicatrice ? dit-il prudemment.
Elle hésita un moment, avant de s'asseoir à côté de lui sur le canapé. Elle releva délicatement la manche de son t-shirt et lui tendit son bras. Draco l'attrapa délicatement et le rapprocha de lui. Il était abasourdi par ce qu'il y vit. Le mot "Sang-de-bourbe" gravé dans sa chair était encore bien visible. Les lettres étaient boursouflées, cicatrisant tant bien que mal. Draco savait bien que sa tante lui avait fait atrocement mal mais il ne pensait pas qu'elle avait enfoncé sa lame si profondément dans la peau d'Hermione. Il passa son pouce délicatement sur les cicatrices, faisant tressaillir la jeune femme.
- Ça nous fait un point commun, dit-elle avec un petit sourire.
Draco ne répondit pas et approcha son bras de son visage, avant de déposer ses lèvres sur sa cicatrice.
- Je t'ai fait une promesse. Je compte bien la tenir.
Hermione ferma les yeux. La tendresse dont il faisait preuve avec elle lui avait manqué.
- Laisse-moi soigner tes plaies, murmura-t-elle.
- J'ai dit non, Granger. Ne fais pas ta tête de mule.Elle laissa tomber sa tête sur l'épaule de Draco.
- Tu as l'air épuisé, chuchota-t-il.
- Je n'ai pas eu une nuit paisible depuis presque un an.
- Depuis que je ne suis plus dans ton lit ? demanda-t-il, narquois.Hermione le surprit en hochant la tête.
- Tu veux bien passer la nuit avec moi ?
Draco sourit.
- Évidemment.
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Always
FanfictionDepuis le début de sa sixième année à l'école de sorcellerie de Poudlard, Hermione Granger avait remarqué le changement de comportement de Draco Malfoy. Cependant, elle n'aurait jamais pensé qu'il commencerait à s'intéresser à elle. Ni qu'il lui fer...