Lorsque Mme Pomfresh les vit arriver, elle écarquilla les yeux. Hermione avait la mâchoire qui commençait à se tuméfier et Draco avait pris plusieurs coups au visage. L'infirmière soupira et les installa sur un lit, l'un à côté de l'autre. Sans poser de questions, elle utilisa un sortilège de guérison sur les deux élèves. Les marques s'effacèrent sur leurs visages mais Hermione sentait toujours la douleur irradier de sa mâchoire au reste de son visage. Mme Pomfresh lui tendit une poche de glace pour la soulager puis retourna dans son office. Draco gardait le silence, plongé dans ses pensées.
- Dis quelque chose, demanda Hermione. S'il te plaît.
Il ouvrit la bouche, cherchant quelque chose à dire mais rien ne vint. Il se sentait terriblement coupable.
- Dis moi que ce n'est pas toi qui lui as dit tout ça, insista Hermione. Tu ne lui as pas dit que je le trouvais ennuyant ou que je ne ressentais rien pour lui ? Ou que j'étais venue te voir ?
Draco ne put retenir un sourire moqueur.
- Tu ne ressens rien pour Nott ?
- C'est pas ce que j'ai dit.
- Si cet abruti a été capable de le voir, c'est que c'est assez clair.
- Tu veux bien arrêter de l'insulter, s'il te plaît ? soupira-t-elle.Cependant, Draco n'avait pas tort. Theodore avait ressenti la distance de Hermione, il l'avait compris par lui-même. Mais, quelqu'un avait entendu sa discussion avec Ginny et l'avait dit au Serpentard, sinon il n'aurait jamais utilisé ses propres mots.
- Ce week-end, j'ai... Je me suis battu avec Blaise, avoua Draco. J'étais en colère et je me suis défoulé sur lui. Nott est venu me voir pour me demander pourquoi. Je lui ai dit de mieux placer sa curiosité et de... De te demander où tu étais samedi soir.
- Quoi ? Mais, pourquoi tu as fait ça ?Le Serpentard ne répondit pas.
- Malfoy, pourquoi ?
- Parce que je suis jaloux, voilà, lâcha-t-il, frustré. Je n'ai pas envie de te voir avec quelqu'un d'autre.
- Alors que, toi, tu peux voir Parkinson.
- Ça n'a rien à voir !
- En quoi est-ce différent ?Draco regarda par la fenêtre pour éviter son regard. Comment lui expliquer les différences entre leurs situations ? Pansy n'était qu'une distraction, il se servait d'elle quand il en avait besoin et, même si cela faisait de lui un être répréhensible, il ne ressentait rien pour la Serpentard. Theodore, lui, était fou de Hermione et leur relation avait quelque chose de plus sérieux, qui éloignait Draco de la jeune femme. Mais, c'était égoïste et de mauvaise foi, il en était conscient.
- Maintenant, qu'est-ce qu'on fait ? demanda-t-il.
- Je ne sais pas. Je ne verrais plus Theo, alors je suppose que tu as gagné.
- Tu es blessée, je n'ai rien gagné du tout. Si je recroise ce...
- Tu ne vas rien faire. Je vais bien et ce n'était qu'un accident.
- Et quand il était ravi de te faire peur, c'était un accident ?Hermione ne comprenait toujours pas ce qui était passé par la tête de Theodore ni d'où provenait ce changement soudain de comportement. Elle ne pensait pas avoir un jour peur de lui, et pourtant.
- Tu n'étais pas obligé de le frapper...
- Je t'ai déjà laissé tomber une fois, pas deux.
- Quoi ?
- J'ai laissé Bellatrix te...Draco la regarda droit dans les yeux avant de poursuivre.
- Plus personne ne te fera de mal, je te le jure.
***
Durant les semaines qui suivirent, Hermione ressentit le besoin de prendre du recul sur toute cette situation et préféra se concentrer sur ses cours. Elle chercha longuement à comprendre comment Theodore avait pu connaître le contenu de ses discussions avec Ginny. Visiblement, un Gryffondor aurait utilisé un des objets de farces et attrapes des frères Weasley pour entendre dans la chambre de Hermione. Depuis, la jeune femme avait protégé son intimité par un sortilège insonorisant. Ginny soupçonnait un groupe de filles de sixième année qui se mêlait toujours de tout et qui avait pu jouer les fouines après avoir vu Hermione avec Theodore. Rien de bien méchant, à première vue. Hermione n'avait pas cherché plus loin. Elle avait passé le plus clair de son temps à travailler, à s'occuper des premières années et à passer du temps avec ses amis. Elle s'était tenu à distance des Serpentards, ayant besoin de calme. Elle savait qu'elle devrait s'expliquer un jour ou l'autre avec Theodore mais elle ne se sentait pas encore prête. Quant à Draco, Hermione n'avait aucune idée de ce qu'elle devait faire. Le jeune homme avait essayé de la revoir mais elle l'avait évité, lui aussi.
Le printemps s'était déjà bien installé sur le château de Poudlard. L'air s'était réchauffé, le soleil brillait dans un ciel presque sans nuage. Les arbres avaient fleuri et le parc verdoyait. L'année scolaire toucherait bientôt à sa fin et les examens approchaient à grand pas. Hermione avait passé une énième journée enfermée à la bibliothèque pour réviser. En début d'après-midi, elle s'octroya une pause et alla prendre le soleil. Elle se promena d'abord dans la cour, avant de marcher sur les ponts bordés d'arches du château. Elle s'arrêta un instant pour admirer la vue. Quelqu'un s'approcha d'elle discrètement.
- Est-ce que... Je peux venir avec toi ?
Hermione se tourna et découvrit Theodore, qui gardait ses distances. Elle acquiesça et il vint s'appuyer sur le muret à ses côtés.
- Ça va ta mâchoire ? demanda-t-il maladroitement.
Elle hocha la tête une nouvelle fois, sans prononcer un mot. La violence dont il avait fait preuve la dernière fois qu'elle l'avait vu ne quittait pas son esprit.
- Je voulais te présenter des excuses, poursuivit Theodore, face à son silence. Je m'en veux, je ne sais pas pourquoi j'ai agi comme ça. Je suis vraiment désolé...
Hermione haussa les épaules. Que pouvait-elle bien répondre, de toute façon ?
- D'accord, je te laisse, capitula-t-il.
Theodore commença à s'éloigner mais, après quelques pas, se retourna.
- Je sais que j'ai tout gâché mais, entre nous, je n'aurais jamais eu ma chance, pas vrai ?
- Je n'en sais rien, Theodore, répondit enfin Hermione.
- Il a toujours été dans ta tête et j'ai bien l'impression que tu ne laisseras cette place à personne d'autre.La Gryffondor se tourna pour lui faire face, l'air désolé. Theodore avait raison, elle le savait.
- J'ai été ravi de te connaître et de partager ce peu de temps avec toi, Hermione. Prends soin de toi, sois heureuse, dit-il avant de s'éloigner.
- Toi aussi, Theodore, répondit Hermione, presque pour elle-même.***
Plus tard dans la soirée, Hermione était assise à la table des Gryffondors, dans la Grande Salle, et dînait avec ses amis. Alors qu'elle discutait avec Ginny, elle vit du coin de l'œil quelqu'un s'asseoir à sa droite. En tournant la tête, elle tomba nez à nez avec Draco.
- Salut toi, ça faisait longtemps, déclara-t-il.
Elle ne put réprimer le sourire qui se dessinait sur son visage. Elle s'était sentie anxieuse de le revoir et avait repoussé ce moment mais, maintenant qu'il se trouvait près d'elle, elle devait reconnaître qu'il lui avait manqué. Draco s'installa plus confortablement sur le banc, accolant son bras au sien.
- Qu'est-ce qu'il te voulait, Nott ? demanda-t-il.
- Tu m'espionnes ? répliqua Hermione, d'un air malicieux.Un sourire narquois apparut sur le visage du Serpentard.
- Ça te dirait d'aller faire un tour ?
Hermione sentit Ginny lui pincer discrètement le bras. Lorsqu'elle se tourna vers elle, son amie lui fit de grands yeux pour l'inciter à le suivre. Hermione laissa échapper un petit rire et se leva du banc après Draco. La Gryffondor sentit les regards sur eux tandis qu'ils remontaient l'allée jusqu'à la grande porte et, alors que de nombreux murmures se faisaient entendre, Draco lui tendit son bras.
- Donnons leur le spectacle qu'ils attendent.
En riant, la jeune femme prit son bras et ils sortirent ainsi de la Grande Salle.
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Always
FanfictionDepuis le début de sa sixième année à l'école de sorcellerie de Poudlard, Hermione Granger avait remarqué le changement de comportement de Draco Malfoy. Cependant, elle n'aurait jamais pensé qu'il commencerait à s'intéresser à elle. Ni qu'il lui fer...