Part 10

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-Non mais attends une seconde toi, tu ne penses pas t'en tirer comme ça.
Juste à ce moment, Anta arrive.
-Mais qu'est-ce qui se passe ici? Aisha ?
Je retire mon bras de la poigne de Ndeye Astou. A voir nos visages, Anta a certainement compris qu'on n'était pas du tout « amies ».
- Voleuse d'hommes, tu ne t'en sortiras pas comme ça.
- Madame svp, ceci est un bureau, je vous prie de quitter immédiatement nos locaux avant que je n'appelle la sécurité.

Je tremblais de rage contenue et de gêne aussi, comment peut-elle m'accuser de la sorte, devant ma collègue en plus. Anta était campée devant elle, les mains sur les hanches. Ndeye Astou hésitait, elle se disait certainement qu'elle n'avait aucune chance vu qu'on était deux. Elle se détourna et prie l'ascenseur. J'étais plus que secouée. Anta s'approcha de moi et me pris gentiment par le bras.
- Hey ca va ?
- Wé, je suis vraiment désolée Anta, en fait c'est.....bof elle m'a apostrophée juste quand je sortais de l'ascenseur. Je n'allais pas répondre mais elle est allée trop loin.
J'étais tellement énervée que je parlais super vite.
- T'inquiètes, je veux juste savoir si tu vas bien, en ce moment ça se voit que tu as vraiment la rage. On parlera plus tard, essaies de te calmer. J'allais à la boutique, tu veux marcher un peu ? Je crois que cela te fera du bien de prendre un peu d'air.
Elle avait raison, je n'avais vraiment pas envie de retourner au bureau comme ça, tout le monde se rendrait compte qu'il y avait quelque chose qui me tracassait. Nous appelons l'ascenseur et attendons que celui-ci arrive pour nous diriger vers la boutique.

Anta a l'air vraiment sympa, même si je me méfies en général, on ne sais jamais avec les gens. Mais j'apprécie son geste et surtout le fait qu'elle n'ait pas insisté pour en apprendre plus et qu'elle me laisse le temps de me ressaisir. Mais je ne sais vraiment pas si je devais lui dire qui c'était. Elle m'avait dit que Matar était célibataire donc elle n'avait aucune idée de l'identité de Ndeye Astou. Mais il me fallait lui donner une explication car cette dernière m'avait traitée de voleuse d'hommes devant elle, et vraiment je ne veux pas d'une telle réputation. Je décidais donc de lui expliquer vaguement, mais plus tard.

En bas de l'immeuble, je scrutais les alentours mais aucun signe de Ndeye Astou. Anta fit ses emplettes puis me prit un jus d'orange pour me donner un peu de tonus...on s'acheta des « madd » juste à côté, ce qui me rendit plus calme, j'attaquais mes « madd » immédiatement et retournais au bureau plus relaxe discutant de tout et de rien avec Anta.

L'après-midi ne passa pas aussi vite que je l'avais voulu. On était très pris mais j'étais un peu distraite, heureusement que Nafi ne restait pas sur place et bougeait beaucoup sinon elle aurait vraiment remarqué mon manque de concentration. Falillou pensait que mon calme était lié à la tension due au travail, tant mieux, je n'avais vraiment pas envie d'entretenir de discussions mondaines cet-aprèm.

Anta gardait ses distances, mais je sentais de temps à autre qu'elle me jetait un coup d'œil curieux. Je lui avais dit juste au moment de rentrer dans le bureau que je lui parlerais plus tard et que pour le moment j'étais un peu trop bousculée pour m'exprimer correctement. Elle me dit de ne pas m'en faire et que le plus important était que je me sente bien et de ne pas hésiter si j'avais besoin de quoi que ce soit.

Je rentrais à la maison émotionnellement éprouvée, je ne voulais que m'allonger dans mon lit et lire un bon livre pour me vider un peu l'esprit. Que faisais Ndeye Astou là bas ? S'était-elle rendue au bureau de Matar ? C'était très probable, il n'y avait pas d'autres explications. Je mourrais d'envie de savoir pour quelle raison elle est allée le voir, mais je ne pouvais pas poser la question à Matar sans éveiller sa curiosité. Je n'ai même pas l'intention de lui raconter notre petite altercation. Elle cherche certainement à nous embrouiller Matar et moi. Je n'ai vraiment pas confiance en cette mégère, je ferai mieux de surveiller mes arrières.

Chronique d'Aisha - Conféssions Intimes: L'inconnu au regard de braiseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant