Part 17

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Je mourrais d'envie de demander une explication à Fabi. Apparemment, le clin d'œil voulait dire qu'elle savait que c'était bel et bien Matar. Je lui ai parlé de lui over and over again, mais je ne savais pas qu'elle le connaissait. D'où est ce qu'elle le connaissait ? Mais bref, on aura bien sûr l'occasion d'en parler plus tard. Peu importe comment elle l'a déniché, l'important c'était qu'il soit là et je lui étais reconnaissante et je ne tenais plus sur place!
Seulement, j'osais à peine regarder de son côté, car j'appréhendais un peu sa réaction, il s'approchait toujours et je le voyais du coin de l'œil. Je fûs subitement prise d'une timidité qui m'était jusqu'à présent inconnue. Il arriva enfin à mon niveau, je me rendis compte alors qu'il était avec deux autres personnes, Barry et un autre que je ne connaissais pas et qui se dirigeait vers Fabi pour la saluer. Matar n'avait d'yeux que pour moi, j'osais enfin lui jeter un autre coup d'œil soutenant son regard.
Il était à croquer, « literally yummy and so fucking scrumptious. His sexiness is insanely and madly extreme". J'en eus des sueurs froides. Il était en « suit » d'une couleur que je n'arrivais pas à distinguer...j'hésitais entre noir, bleu de nuit ou même marron...il avait une chemise d'un blanc immaculé qui ressortait la profondeur de son regard. Il était super élégant et on ressentait un charisme naturel qui émanait de lui, effaçant les hommes à ses côtés et lui coûtant les regards appuyés et éprouvés de la gente féminine présente dans les locaux.
Matar est doté d'une confiance naturelle (naturally confident). Il a une self-esteem qui le rend ostensiblement attractif et désirable, à le regarder, il donne l'impression d'un « male dominant » dans le couple. Ce qui est loin de me déplaire en tout cas. Son regard respire l'intelligence et le succès.
"Success at work, whatever it is, conveys you have the skills to "get things done," and an achiever means a winner. Matar machallah is most definitely a winner."

Et sa voix....oh Gosh...Parlons un peu de sa voix, « he's got a deep voice and talks slowly », cette voix suave qui me donne envie de l'entendre le matin me chuchotant des mots doux à l'oreille....Que ne donnerai-je pour entendre cette voix tous les matins à mon réveil ? Il est calme et garde toujours son sans froid, même quand il est éprouvé. Je peux lire la douleur dans son regard, mais je ne pense pas y avoir déjà vu la panique.
En plus, il est de nature calme et posé, toujours cool. Il n'a pas trop de tiques (à part se lécher les lèvres ou se mordre légèrement la lèvre inférieure quand il réfléchit), ne dodeline pas de la tête et ne tire pas sur ses vêtements à tout bout de champs non plus...La plupart du temps, il évite les gestes superflus et intrinsèques genre gigoter avec ses cheveux ou hochant sans cesse de sa tête. Il n'a pas l'habitude d'hésiter ou de perdre ses mots quand il parle. Non Matar est sûr de lui et exprime sa pensée sans broncher. Il a aussi un « unfliching eye contact » qui donne l'impression de voir jusque dans mon âme. On se dévore du regard avec une intensité prometteuse, ce regard qui exprime ses sentiments les plus profonds, même quand il est ennuyé. Son regard a la capacité de littéralement me caresser de la tête aux pieds, tellement il est profond, et de m'emporter vers les rives d'un amour passionné qu'on ressent l'un pour l'autre. Comme si les mots ne suffisaient pas pour exprimer toute cette attirance qu'on a l'un envers l'autre.
On me disait souvent que « le mystère » augmentait l'attirance, mais j'y crois de plus en plus avec Matar. Il a un côté énigmatique, un peu mystérieux, que je n'arrive pas encore à cerner, qui le rend encore plus craquant....à croire qu'on ne tombe que pour les « hommes avec un côté un peu énigmatique ». J'ai lu une fois dans le « journal of sex and marital therapy », que les femmes qui sont souvent attirées par les hommes un peu mystérieux et énigmatiques sont souvent très réceptives en matière de sexe...on verra bien quand le moment sera venu, mdr ! L'expression de son visage n'aide pas trop, il n'a pas le visage fermé mais il a souvent un air plutôt sérieux avec un regard pétillant d'énergie qui contraste avec les émotions sur son visage comme un oxymore dans un poème de Molière. Parlant de son de corps, il n'est pas « outrageusement musclé » genre Dwayne « the Rock » Johnson, non...même s'il parait assez impressionnant à mes côtés (ma taille n'aidant pas non plus). Mais il est bien bâtit quand même, «tout » étant machallah proportionnel chez lui.
Finalement, il sait ce qu'il veut et il est excitant. « He definitely knows how to keep me hot ». Machallah, je ne pense pas avoir oublié un trait de caractère ou une partie de son anatomie qui ne le rende pas si fascinant (you know what i mean...). Il est juste Matar ! Et je dois rendre grâce à Dieu d'avoir mis cet homme sur mon chemin...
Revenant à lui....Il se glissa avec légèreté et habileté, comme le sportif qu'il est, sur le divan, juste à côté de moi. Passant un bras autour de mes épaules, il me caressa la nuque et se baissa pour poser ses lèvres derrière le lobe de mon oreille gauche. Un frisson me parcourut car surprise de sa réaction et mes orteils se recroquevillèrent dans mes chaussures. Il m'a tellement manqué, tellement. Glissant sa main le long de mon bras, il alla nicher cette dernière à la naissance de mes reins. Je passais mon bras gauche dans sa veste et saisissait sa chemise à pleine main. J'entendis Barry rire derrière moi...
-Fils, heureusement qu'on a insisté pour que tu viennes hein...get a room waaayyy et laisses nous saluer aisha au moins...
Il ne daigna même pas répondre. S'approchant encore plus de moi, jusqu'à ce que son buste soit collé à mon sein gauche, cuisse contre cuisse, sa jambe droite enlaçant ma gauche dans un enchevêtrement compliqué.
-Tu m'as manqué babe...
Je n'arrivais pas à croire qu'il ait dit ça. Je passais ma tête sur sa veste ne voulant pas tâcher sa chemise blanche.
-Tu m'as manqué aussi babe...Je suis tellement désolée, je ne voulais pas que tu...
Mais avant que je ne termine ma phrase...Il m'enlaçait encore plus tendrement, prononçant un petit «chutt » ...pas maintenant, je veux juste que tu sois relaxe, laisses moi savourer la joie de te revoir et la surprise de la soirée. Je t'ai observé pendant quelques minutes depuis que j'ai posé les pieds dans la boîte, je n'arrivais pas à détacher mon regard de toi...Et tu danses si bien, bouges avec sexiness et grâce. Et quand cet homme s'est approché de toi, je pensais que tu étais venu avec lui, j'allais m'en aller quand je t'ai vu le repousser....
-Mon Dieu comme tu es jaloux...Je ne t'avais pas vu...je ne savais même pas que tu venais. Je chuchotais dans son cou et lui me parlait dans l'oreille, le mordillant de temps à autre, envoyant des décharges électriques partout dans mon corps.
Je n'ai jamais été exhibitionniste, je n'ai jamais aimé les démonstrations de la sorte en publique. Je me demandais si les gens qui s'enlaçaient comme ça dans la rue n'habitaient pas la même maison ou s'ils ne pouvaient pas rentrer chez eux ou se trouver un endroit pour se peloter. Mais ce soir c'était mon tour, aujourd'hui je comprends ce qui peut animer quelqu'un, ce qui peut être à l'origine d'un tel besoin, primitif et impossible à appréhender ou à reporter à plus tard. Je m'en foutais royalement qu'on nous regarde, je voulais juste que ce moment s'éternise.
Il continuait à me tenir dans ses bras et plus rien ne comptait. Tout ce qui se trouvait autour de nous était sans valeur. Je sentais deux personnes nous rejoindre pour s'assoir à nos côtés. Il en profita alors me saisir par la taille et me faire passer par-dessus sa jambe. Je me retrouvais alors assise sur l'autre flanc du divan, les fesses sur ce dernier, les cuisses par-dessus sa cuisse. Je sentais la chaire d'en dessous de mon genou épouser les contours de son membre qui tressautait dû à la légère pression. La joue pressée contre lui, les bras dans sa veste, il me caressait la nuque, je fermais les yeux respirant son parfum à pleins poumons, prêtant finalement attention à l'ambiance du moment.
J'entendais une voix douce chanter, je ne connais pas la chanson et ne reconnait pas le chanteur non plus mais si je devrais décrire la chanson aujourd'hui, les sons et rythmes se rapprocheraient de la chanson « earn it » dans Fifty Shades. La chanson avait un « beat » naturellement sensuel et doublé de forces émotionnelles impressionnantes. Avec des lignes de piano et avec des cordes de guitares percutantes, ces airs donnaient à la chanson de la substance clairsemée d'une grandeur étonnante. J'en restais bouche bée, et apparemment Matar aussi était tout aussi ému que moi. Je sentais les battements de son cœur contre ma joue et lui, avait passé bon bras à travers ma poitrine étalant sa main sur mon cœur.
Ce fût un instant de bonheur total. De partage et d'échange muet. La musique et les paroles constituaient un choix naturel pour marquer cet instant entre Matar et moi, l'air était électrique, chargé de séduction et les paroles, sexuellement crus et chargeant.
J'ouvrais les yeux après ce qui semblait une éternité, je ne sais pas si je me suis assoupie (malgré le bruit assourdissant) ni pendant combien de temps cela dura...je perds le fil du temps en étant dans les bras de mon babe. Je voyais Fabi qui m'observait, assise avec le mystérieux inconnu qui est venu avec Matar, elle me sourit et je pouvais voir qu'elle était vraiment heureuse pour moi, je lui en devais vraiment une. Je lui souris en retour. Matar était en conversation avec Barry, je tentais alors de lever ma tête de son épaule quand il resserra son étreinte sur moi.
-Je t'ai réveillé ? Me chuchota t-il à l'oreille.
-Je ne me suis même pas rendue compte que je m'étais assoupie, malgré la musique...sorry babe, ce n'est pas que je m'ennuie mais je me sens trop bien dans tes bras. J'ai dormi longtemps ?
-Juste une quinzaine de minutes, tu peux dormir autant que tu veux....je levais alors la tête vers lui, il en profitant pour me faire un smack rapide. Je tendais alors le cou pour jeter un coup d'œil à Barry pour le saluer enfin.
-Alors « femme », comment fais tu pour vivre avec cet homme des cavernes ? Il n'est même pas assez civilisé pour te laisser saluer les gens en bonne et due forme ? Non ? Il faut qu'il te « séquestre dans ses bras comme ça ». Je riais de sa taquinerie quand je sentie la tête de Matar bouger légèrement. Juste quand je suivais son mouvement je vis une fille passer juste à côté de là où on était assis avec un « potentiel arrière » qui m'aurait fait jurer qu'elle était une « Kardashian ». Je ressentie une pointe de jalousie me disant que Matar était peu être entrain de la reluquer. Je me relevais avec peine comme il me tenait toujours, sortant mes bras de sa veste. Il suivit mon regard et compris tout à coup à quoi était dû mon changement d'humeur.
-C'est toi que j'aime, tu n'a pas à t'en faire, je cherchais juste à voir si ton verre était vide pour te prendre à boire encore.
Je ne disais rien et garder seulement les lèvres pincées.
-En plus tu es « à ma taille », « ma pointure »
Je ne dis rien, mais ne résista pas quand il posa sa main sur ma cuisse et m'en caressa l'intérieur.

Je finissais mon « diabolo menthe » quelques minutes plus tard. Je me détachais enfin de Matar, pour faire un tour aux toilettes, ayant subitement froid. Je mourrai d'envie de le serrer dans mes bras et de l'embrasser à pleine bouche, comme elles m'ont manquées ses lèvres si sensuelles. De retour, je le voyais debout devant notre coin légèrement appuyé sur le côté extérieur du divan, il tenait un verre d'eau dans sa main gauche et surfais sur son téléphone de la main droite. Je m'arrêtais juste devant lui quand il me détailla de la tête aux pieds avant de plonger son regard dans le mien. Il introduit son téléphone dans la poche intérieure de sa veste, me tendit le verre d'eau. J'en pris une gorgée ou deux. Les yeux dans les yeux, je lui rendis ce dernier, et il le fit passer par-dessus la rampe pour le poser sur la table. M'attirant dans ses bras, il me retourna, de sorte que je me retrouvais les fesses justes au niveau de sa ceinture, la tête contre son cœur, nos bras et mains entrelacés. J'ondulais sensuellement contre lui dans une dance langoureuse et paresseuse et nous restâmes comme ça pendant des lustres.
Quand if fût le moment de rentrer, je rentrais dans la voiture de Matar comme je n'avais pas amené la mienne. Le mystérieux inconnu, Habib, était l'ami de Matar qui travaillait à l'Apix avec ma mère. Il s'avère qu'il était aussi ami avec Fabi. Voilà peut être comment Fabi a tout orchestré. Je la prenais dans mes bras lui faisant un gros câlin et lui faisant promettre de m'appeler dès le lendemain pour m'expliquer comment elle s'était débrouillée.
Matar me tenait la main et conduisait d'une main, je la serrais de toutes mes forces. Nous ne disions mots et étions juste entrain de savourer l'intimité dont on bénéficiait en ce moment. On arriva enfin vers chez moi, mais il dépassa ma maison pour se garer vers un terrain occupé par des mécaniciens. Eteignant les lumières de la voiture, l'habitacle devint totalement sombre, le quartier était calme et désert. Matar me fit passer sur ses cuisses détachant nos deux ceintures en même temps. J'atterrissais à peine sur ses cuisses quand il m'embrassa à pleine bouche. Enfin je goutais à ses lèvres, ces lèvres qui m'avaient tellement manquées.


Chronique d'Aisha - Conféssions Intimes: L'inconnu au regard de braiseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant