J'étais assise tout contre tonton Oumar et restais toujours timide et réservée même si je sentais qu'il était quelqu'un de chaleureux. Il me fit un gros bisou bien bruyant sur le front, passa son bras autour de mes épaules et me garda tout contre lui. Je faillis fondre. Je ne savais si je devais bouger, me lever ou si je devais répondre a son étreinte. J'étais comme tétanisée, j'entendais les autres tontons ainsi que mon père discuter, tonton Oumar se rapprocha de mon oreille en me disant :-Mais tiens donc, ah le petit veinard la il a du gout hein ?
Lool je riais, d'un rire calculé, tiey femme quand mariage nous tient, même l'intensité de mon rire je contrôle, car je ne veux pas rire aux éclats et faire fuir mon presque beau père.
Je baisse la tête prise d'une timidité soudaine.
-Tu ne dis rien ? Pourtant on peut changer la donne hein ? La il faut que je te garde pour moi tout seul, on appelle Baba pour lui dire d'aller voir ailleurs, que je te garde pour moi maintenant.
-Baba ? Dis-je d'un air étonné.
-Tu vois, Matar ne t'a même pas dit qu'il portait le nom de père, d'où son surnom. En plus mane mako guena diantal non ? (en plus je suis plus séduisant que lui non) ?
Ca se voit qu'il est de l'ancienne génération, mo waaye kagn la guedja deg « diantal » mane ? Nous jeunes, aurions plutôt dit « thiofé » lolMais néanmoins, il est vraiment trop drôle. Je souriais seulement. Il se redressa un peu pour me laisser un peu d'espace pour que je puisse en faire pareil.
-J'espère que tu passeras me voir des que possible. J'ai entendu beaucoup de bien de toi et mon fils m'a tellement mis la pression pour que je ne traine pas à venir. En tout cas je suis heureux de faire ta connaissance. Je t'attends, comme ca on aura amplement le temps de discuter.
-Oui oui, je passerai te voir inchallah. Merci tonton.
-Okay ma chérie.
Je me relevais alors prenant congés avant de quitter presque sur la pointe des pieds. Je courrais alors directe dans les toilettes sachant que c'était le seul endroit ou on me laissera en paix. Mais, c'était sous-estimer ma mère. J'étais assise a même le sol le visage dans les mains pour me détendre un peu. C'est vraiment trop de pression pour moi, je ne sais pas comment celles qui sont passées par là avant moi ont fait. Et en plus je commence même à perdre du poids, c'est comme si j'avais fondu en l'espace de trois jours et je me demande si ca ne sera pas pire. Ma mère tapa à la porte une deuxième fois.
-Aisha? moo yéne ? lou khew ? Que se passe-t-il.
-Rien maman, je suis dans les toilettes, j'avais envie de pisser.
- Khana sawo kessé da nga yagg kat
Mais qu'est ce qu'elle raconte ?
-Ca fait à peine cinq minutes que je suis dans les toilettes. Ou bien le temps s'est écoulé sans que je ne m'en rende compte, me disais-je ?
-Oui cinq minutes c'est long. Gawal gueneu, les vieux vont partir tu dois dire au revoir.
J'ouvre la porte.
-J'ai déjà pris congés, maman toi aussi.
-Boul mané maman dé, yafi digué séye, yako sombi, naneko. (Ne commences pas avec des excuses, c'est toi qui a voulu te marier, alors faut assumer tout ce qui va avec).
Mais pourquoi a-t-elle l'air ennuyée ? Ndéyessane (la pauvre), elle commence à sentir la pression de son côté aussi, elle faisait la dure mais la elle n'y arrive plus, donc elle s'énerve.
-Waw okay balma. (Désolée). Attends je me lave les mains j'arrive.
Je n'avais même pas fait pipi, mais je voulais juste faire quelque chose, passer le temps pour rencontrer les vieux sur le pas de la porte comme ca, ca ira plus vite.
Et j'avais bien calculé. J'arrivais a leur niveau quand il se levait déjà se faisant des accolades de tête la comme savent le faire les vieux de leur âge. Je saluai donc chacun d'entre eux, lançant un regard furtif à mon père, plus gênée que moi tu meurs. Tonton Oumar me fit encore un gros bisou, je les quittais alors. Cherchant refuge sur le balcon sombre, j'espionnais les vieux qui se dirigeaient vers la sortie, le papa de Matar marchait quelques pas derrière les tontons, en grande discussion avec mon père.
-Mais Alioune vraiment merci, je suis très très content et vraiment faudrait que gnou diapalé xaleyi, seyou xalé mom yomboule. Waw, fétioum liir sou nékhé dafa fek yaye dji diapp si mbagg yi. (Il faudrait vraiment qu'on épaule les enfants, le mariage entre jeunes n'est pas facile. Nous les parents jouons un rôle capital dans la réussite de leurs ménages).
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Chronique d'Aisha - Conféssions Intimes: L'inconnu au regard de braise
RomanceJ'ai connue l'amour à travers un regard de braise......Jamais je n'avais cru qu'une passion innouie m'habitait...j'usqu'à ce que je recontre cet homme....