Partie 25

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Je sentais que les jours allaient passer vite. J'appréhendais le jour du mariage avec angoisse, même si j'étais radieuse, j'avais pensé a toutes sortes de scénarios pour mon mariage, mais je dois dire que la réalité est assez différente des rêves. Et le stress, mon Dieu le stress. C'est infernal. Il était prévu que j'aille chez les parents de Matar pour rencontrer sa mère (tata Aissata Gogo Ly) et Fabi avait suggéré que cela se fasse assez tôt pour que je puisse me concentrer sur mes courses et autres, on décida alors de ne pas attendre à la dernière minute.

Comme on allait direct chez la maman de Matar après le travail aujourd'hui, je décidais de ne pas prendre ma voiture ce matin et optais alors pour un taxi. J'étais en tights noirs avec un tank top noir assortit sur lequel j'avais passé une tunique en chiffon de soie bleu pale avec quelques fleurs rose pale aussi. Je portais de hautes sandales nude assorti à mon Burberry sand tote.

A peine fus je installée dans la voiture que Matar me regarda avec intérêt. J'avais laissé mes cheveux tomber sur mes épaules comme j'avais enlevé mon tissage. Je portais des boucles d'oreilles pendantes qui égayaient mon visage avec ma coiffure assez simple. Je ne l'avais pas vu au déjeuné aujourd'hui. Tous les prétextes sont bons pour Fabi, comme elle dit, chaque minute compte, donc je mange des sandwichs dans la voiture a l'heur de pause alors qu'on circule en ville. Je n'ai pas encore fais un an donc techniquement, je n'ai pas encore un mois de congés, mais comme j'ai fais six mois, je peux prendre 10 jours, en plus la loi Sénégalaise donne trois jours quand on se marie, ce qui si on compte les weekends n'est pas si mal mais je veux profiter de ces jours au max avec Matar, je ne veux pas les épuiser pendant les préparatifs.

-Wow, tu sembles tellement, « grown ».
-Qu'est ce que tu veux dire par la ?
-Je ne sais pas, tu as l'air, hmm, d'une dame.
-Ah donc je ne ressemblais pas à une dame avant ?
-Tu sais bien de quoi je veux parler...don't make me sound harsh, you know I don't mean it like that. (Ne twist pas mes mots, tu sais bien ce que je veux dire).
-T'inquiètes, je te taquine seulement. I know what you meant. Et toi tu es à croquer, tu sais que toi en rouge Bordeaux, ahhh c'est dément !
-Yeah I know...loool dit il un sourire éblouissant aux lèvres. Tu penses que le rouge bordeaux d'aujourd'hui n'est pas calculé ? lool

A ce moment la radio passa la chanson « déjà vu de Beyonce », je commençais alors a chantonner et a danser sur le beat. Matar me lança un regard coquin en riant.
-Tu sais, j'adore ta joie de vivre, ton entrain, tu illumines toute pièce dans laquelle tu te trouves, et ca me rend fou tu sais.
Fabi appela pile à ce moment pour me demander un numéro de téléphone qu'elle a oublié d'enregistrer. Elle me disait qu'elle avait mis la carte de visite derrière ma carte d'identité, dans mon porte monnaie.
-Derrière ma carte d'identité, non mais quand t'es tu même saisie de mon porte monnaie ? lol non Fabi tu vas me tuer wallah.
-Salut moi Fabienne.
-Hey Matar te salut, okay je n'y manquerai pas, je te texte le numéro.
Je raccrochais.
-Oh faite j'allais complètement oublier, ca m'est venu a l'esprit quand tu as parlé de carte d'identité. Faut que tu me remettes ton passeport. Je t'aurais fait la surprise mais il faudrait que l'on dépose le visa auprès d'Emirates. On va a Dubai.
-Ahhhhhhhhhhhhhhhhhh for the honeymoon??? Wait, there is a honeymoon (attends, il y a une lune de miel)??
-Euhh tu penses quoi la? Lol
-Owwwwwwww bae you are the best, among the best of the best. (Tu es le meilleur des meilleurs). I don't know what to say. Isn't it too much, it's lot of money and I just don't want to be you know uhh. (Je ne sais pas quoi dire. C'est beaucoup d'argent et je ne veux pas, uhh tu vois).
-Alors ne dits rien, just sit, relax and enjoy.

Je lui attrape la main pour lui en embrasser l'intérieur.

-Alors après le mariage on passe une nuit a l'hôtel après on quitte le lendemain, comme c'est un vol en fin d'aprèm ? Ca fera même l'occasion.
-Oui quelque chose comme ca. Ca fera l'occasion pour quoi, répondit-il ?
-Pour que l'on puisse remettre le drap (chez nous, quand on se mari, on nous remet un pagne blanc qu'on est sensé mettre pour attester de notre virginité) a ma badiene (sœur de mon père) pour qu'on l'amène chez ma mère.
Je regardais par la fenêtre en parlant de ca, même si je lui tenais toujours la main.
-C'est quoi cette histoire de drap ?
-Ne me dits pas que tu ne connais pas ? Tu es hal pulaar, vous avez des traditions similaires.
-Je connais mais je ne pensais pas que tu y songeais. Non seulement cela nous regarde toi et moi mais en plus je trouve ca plus que dégoutant. Tu t'imagines ? Un drap avec ton sang et mon sperme ? Il n'en est pas question.
Il se prononça d'un ton crachant.
-J'appellerai ta mère sans problèmes, ce qui est normal, et je sais que c'est ce que l'on voit d'habitude mais le reste ? that's bulshit I am so not gonna do it. (C'est du n'importe quoi, je ne le ferais pas).
-Je comprends ta réaction et je ne pense pas que ce soit une conversation qu'on doive avoir dans la voiture en allant chez tes parents. Mais s'il te plait essaie de comprendre. Avant, on le montrait a tous etc mais maintenant c'est différent, ce n'est plus le cas. C'est juste ma ndjeukeh (belle sœur) qui le prend pour le remettre a ma badiene et cette dernière le remet a ma mère, c'est tout. Peut être ta mère aussi le verra, je ne sais pas trop. Mais ca sera juste histoire de deux ou trois personnes au max qui le verront. En plus il y a ma sœur et tout c'est un peu délicat et j'y tiens.
-Et ton frère ? L'a-t-il fait ?
Hmm je soupir car j'ai l'impression que c'est peine perdue.

Chronique d'Aisha - Conféssions Intimes: L'inconnu au regard de braiseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant