Part 21

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J'entendais maman parler à une tante. J'étais rentrée chez moi, fatiguée, les pieds me faisant si mal que j'avais peur qu'ils ne soient enflés. J'avais fait des allez retour incessants à un moment donné. Saluant, conversant, prenant des photos etc. Mais bref, si je me plains maintenant que devrais dire Yacine ? Elle devrait être plus qu'exténuée.
Je vois les chaises empilées sous la tente, des sacs poubelles remplis de sachets et autres. Toutes les lumières étaient allumés même si la fête était finie. Quelques membres de la famille trainaient juste à l'entrée de la maison, arrangeant des sacs, où ils avaient certainement mis leurs habits de rechange.
Je ne rêvais que d'une bonne douche suivie d'une bonne nuit de sommeil. Les quelques personnes qui trainaient encore dans la maison étaient trop occupées à palabrer pour me remarquer. Maman elle, était en pleine discussion, elle me faisait même rire.
-Mansour mome nakaté thiow li thiow li nane (avec tout le bruit qu'il a fait) je ne vais pas à la fête etc. Nakaté yooooo il s'est arrangé pour quitter avec la mariée ?
En l'entendant parler je compris que c'était la fille de tata Ami qui l'en avait informée. Non mais je ne comprends pas ? Elle c'est la mère du gars ou la mère de la fille ? En plus de quoi ce plaint elle ? Croyait elle vraiment que Yacine allait rester ici, pour passer sa lune de miel sur place, à « zéro mètre » des parents ? Alors là, je suis bouche bée. Ça vraiment je ne le pourrais pas. Ça serait vraiment trop, je préfère être à des lustres, pour être plus à l'aise. Déjà que tout le monde s'imagine comment elle va passer sa nuit de noces. Vaudrait mieux s'en tenir aux suppositions et spéculations qu'à autre chose.
Je m'éclipsais vite dans ma chambre pour éviter de potentielles discussions interminables avec ma mère sur ce sujet. Je me douchais donc et sombrait dans un sommeil profond dénudé de rêves, tellement j'étais chaos.

Aujourd'hui je me suis réveillée de bonne heure. Ça fait plus d'une semaine que Mansour s'est marié et on ne l'a plus entendu depuis son fameux coup de fil happy à la mère de Yacine suivi d'un coup de fil à maman.
Je me lève d'habitude de bonne heure pour aller au travail mais mon réveil matinal d'aujourd'hui n'a rien à voir avec mon pragmatisme habituel. Aujourd'hui, je dois rencontrer les sœurs de Matar et je dois avouer que ça me stresse un peu.
Je choisi donc de me mettre en maxi dress woodin avec des Hermes flats et Satchel Céline assortit, un look chic (vu que la robe était pas mal coupée) et assez sobre quand même.
Finissant de me préparer, Matar me fait signe me disant qu'il serait un peu en retard. Je raccrochai à peine quand je suis reçu un appel d'un numéro que je ne reconnaissais pas du tout. J'hésitais d'abord à répondre comme je n'aime pas prendre les numéros que je ne connaissais pas.
-Allo...
-Hey Pumpkin...
Je ne connais qu'une seule personne qui m'appelle comme ça. Et je n'arrive pas à croire qu'il m'appelait. Voilà, c'est mon ex. Apparemment, il était rentré à Dakar. Ce qui m'étonna grave car jamais je n'aurais imaginé qu'il rentre un jour au bercail. On a eu de multiples disputent à ce sujet car je me voyais m'installant à Dakar tôt ou tard.
-Where did you get my number from? (Qui t'a donné mon numéro?)
-Fabi. Je lui ai demandé de ne rien te dire, donc ne sois pas fâchée contre elle.
Non je n'étais pas fâchée contre Fabi. En faite, au début de notre séparation, je lui en voulais, à mort même. Et jamais je n'aurais cru que je dirais ça un jour mais il me laisse indifférente.
-Je ne vais pas me fâcher contre Fabi pour si peu...What do you want ? (Qu'est ce que tu veux) ?
-Ne sois pas si sèche avec moi stp.
-...
-Je suis rentré à Dakar et comme je sais que tu es là depuis, je pensais juste à « reach out to holla at you » (te passer le bonjour). J'espère que tout vas bien pour toi et que tu es bien installée.
-Oui tout va bien alkhamdoulilah
-Pumpkin' Je suis vraiment désolé pour tout ce qui c'est passé. Je comprends que tu m'en veuilles toujours et que tu ne veuilles plus rien à voir avec moi, mais je voulais m'excuser encore une fois.
-Hey, je ne t'en veux plus. Le passé c'est le passé et pour être franche avec toi, j'ai tourné la page. Dieu fait bien les choses, il nous a séparé de cette manière parce que le meilleur était à venir. Après la pluie le beau temps ! Il a fallut qu'on se sépare pour que je comprenne que Dieu nous fait passer des moments difficiles pour nous forger dans la vie et qu'il ne fait rien par hasard. Au contraire je lui en suis reconnaissante.
Je n'ai pas pu résister à l'envie de lui en coller une. N'importe quoi, comment ose t-il faire ce qu'il a fait et penser que je vais me rabaisser à jouer à celle qui est déprime pour lui ? You don't deserve my tears, loser ! (tu ne mérites pas mes larmes, vaux rien).
-Je suis heureux pour toi, en tout cas je te souhaite tout le bonheur du monde.
-Moi aussi...
-Je voulais te dire aussi que j'attends un enfant en ce moment, le bébé sera là dans deux mois inchallah...
[uhh de quoi je me mêle ? ça me regarde ça ?]
-uhh okay. Uuhh félicitation.
-Merci. Dakar est petit au faite et je ne voulais juste pas tomber sur toi comme ça.
-C'est moi.
-Je veux vraiment qu'on mette nos différents de côté. J'appréciais vraiment ce qu'on avait ensemble mais là je me sens un peu perdu. Tout va si vite, même avec cette histoire d'enfant, je me sens piégé.

Chronique d'Aisha - Conféssions Intimes: L'inconnu au regard de braiseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant