Chronique d'Aisha - Conféssions Intimes: L'inconnu au regard de braise

Part 9

Non ce n'est pas possible! Matar et Ndeye Astou? Je me sens mal tout à coup. Très mal même! Que dois-je faire? Devrais-je le mettre devant le fait accompli? Les surprendre? Il m'a dit que c'était fini entre eux ! Alors que faisait il avec elle, juste quelques heures après qu'on se soit quittés?
Je mets le pain dans la voiture puis me rapproche discrètement d'eux mais ils étaient tellement obnubilés par leur conversation...je m'accroupis derrière la voiture juste à côté de celle de Matar faisant semblant d'arranger mes tong sandales.

-C'est quoi cette histoire de me suivre comme ça, Ndeye Astou? Arrêtes ce que tu fais!
-Tu n'as pas répondu à ma question la dernière fois qu'on s'est vu. Tu m'as dit qu'on allait en reparler mais depuis j'ai comme l'impression que tu m'évites!
-Je n'avais pas envie de me donner en spectacle, je te connais tu aimes trop les histoires dramatiques! Et tu n'avais aucunement le droit de l'attaquer, donc je voulais juste couper court à ton agressivité, inexpliquée même! Maintenant stp laisses moi passer.
-Non! Pas avant que tu me dises qui elle est pour toi.
Matar soupire de frustration mêlée à de l'impatience. J'arrange mon autre pied pour faire encore plus diversion.
-Ce que toi tu n'es plus pour moi, je perds vraiment patience là pousses toi maintenant!
Elle a une main sur le visage, toujours adossée à la voiture. Quelqu'un s'approche de moi, je me saisis donc d'un mouchoir y verse un peu d'eau de la bouteille que j'avais dans mon sac et commence à me nettoyer le pied (que de ruses pour écouter).
-tu ne peux pas me faire ça tu avais promis de trouver une solution à notre problème. Moi depuis je me remue les méninges pour résoudre ce dilemme alors que toi tu cours après d'autres filles.
-J'ai vraiment essayé d'être patient avec toi. Je ne voulais pas te secouer ou me disputer avec toi. On s'est séparé après mûre réflexion, Ndeye Astou j'ai tourné la page et je te prie d'en faire de même.
-Non c'est trop facile, j'ai trop investi dans cette relation pour laisser les choses couler aussi facilement!!!
Il reste planté devant elle sans rien dire puis contourne la voiture et passe par le côté passager. Il fait rouler le moteur et entame une marche arrière qui prend ndeye Astou de surprise, l'obligeant à ne plus prendre appui sur la portière.
Je jubilai intérieurement, me relevant enfin. Mais pour un court instant comme Matar quittait en trombe ndeye Astou regardait autour d'elle pour mesurer l'ampleur des dégâts et vérifier les curieux autours. Je m'empressais de partir mais juste au moment ou je me retournais je la vis ouvrir de grands yeux. M'aurait-elle reconnue?
Arrivée à la maison, je dinais et sous prétexte d'une semaine qui s'annonçait chargée, je me rendais dans ma chambre. J'étais tellement soulagée, je commençais déjà à paniquer quand je les ai vus ensemble! Mais tout est bien qui finit bien !

Je n'ai vraiment pas l'habitude d'arriver en retard, mais ce matin il y avait un embouteillage fou, un camion est tombé en panne au beau milieu de la route ce qui a dérangé la circulation de manière spectaculaire. Nafi m'appela pour qu'on se retrouve directement au lieu du rendez-vous au lieu de passer au bureau.
Le fait de jouer au « undercover » hier m'a mise un peu dans un état d'esprit assez « mystérieux » aujourd'hui. J'étais en tailleur pantalon « Tahari » noir, chemise Burberry blanche remontée d'une cravate de chez Aldo (female tie), le tout accompagné de Louboutin noir « So Kate » et d'un Céline bleu. Non sérieux, je fais vraiment genre Mariska Hargitay dans Law & Order (mais en un plus féminine quand même)!

J'arrivais avant Nafi, nous avions rendez-vous au Ministère de l'industrie et notre interlocuteur n'était autre que l'attaché du cabinet qui est un analyste financer crédit. Celui-ci avait préparé des résultats de recherches mis à notre disposition par le Centre de Recherche, d'Analyse des Echanges et des Statistiques (CRADES). J'avais vérifié son profil la semaine dernière comme on a eu à échanger à travers de multiples emails, en tout cas, il a l'air très méticuleux et est très réactif cet Ibrahim Barkham Diop !

Ce fût assez difficile de trouver un endroit où se garer sur Peytavin (même à une heure aussi matinale), en plus il faut vraiment s'y faire avec ces laveurs (de voiture) qui pensent que la chaussée leur appartient, il faut littéralement les payer, sinon, basta.