Chapitre 6

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Je continuai à marcher, mais la voiture s'arrêta à mon niveau. Une fenêtre s'abaissa, révélant un visage familier. C'était Cameron. Un soulagement immédiat m'envahit.

— Tu veux que je te ramène ? me proposa-t-il.

— Oh, non, je ne veux pas vous déranger ! répondis-je, en jetant un regard vers son père qui était au volant.

— Tu es sûre ? Regarde le ciel, on dirait qu'il va bientôt pleuvoir, dit-il en levant les yeux.

— Allez, monte, y a pas de souci ! ajouta son père d'un ton chaleureux.

— Eh bien, puisque vous insistez...

Je finis par ouvrir la portière arrière et me glisser dans la voiture. À ma grande surprise, Cameron descendit pour me rejoindre à l'arrière. Son père alluma la radio et la voiture reprit sa route.

— Alors, comment ça va depuis tout à l'heure ? demanda Cameron.

— Franchement, j'ai eu peur quand j'ai vu la voiture s'arrêter... avouai-je.

— Désolé, ce n'était pas l'intention, dit-il avec un sourire.

— T'inquiète, j'ai survécu, plaisantai-je en riant.

Un silence s'installa, mais Cameron le rompit rapidement.

— Tu sais, Laura, ça fait déjà un mois qu'on se connaît, et on n'a toujours pas échangé nos numéros de téléphone.

Je ne m'attendais pas à ça.

— Oh, vraiment ? Eh bien, je ne donne pas mon numéro comme ça, tu sais. Ça se mérite ! plaisantai-je en prenant un air faussement supérieur.

La voiture s'arrêta soudainement. Je jetai un coup d'œil dehors : nous étions devant un centre commercial.

— J'espère que tu n'étais pas pressée de rentrer chez toi, Laura ? demanda son père en souriant.

— Non, ça va, ne vous inquiétez pas !

— Parfait, alors ! Pas de bêtises, les enfants ! dit-il avec un clin d'œil avant de sortir de la voiture.

Nous restâmes seuls dans la voiture. Cameron semblait un peu embarrassé.

— Désolé pour mon père... murmura-t-il.

— Pourquoi t'excuser ? Il est sympa !

— Oui, enfin... dès que je suis avec une fille, il en fait des tonnes, tu vois, répondit-il en agitant les mains de manière exagérée.

Il se pencha alors pour changer la station de radio, et "Last Night" de The Vamps commença à jouer.

— Oh non, pas cette chanson... je déteste, gémis-je.

Avec un sourire malicieux, Cameron augmenta le volume et se mit à chanter à tue-tête. Je levai les yeux au ciel, me bouchant les oreilles, mais je pouvais encore l'entendre. Pour ne rien arranger, il commença à se dandiner sur son siège, ce qui me fit éclater de rire.

— Je sais que tu adores cette chanson, me taquina-t-il.

— Pas du tout, alors arrête, s'il te plaît ! je le suppliai.

— Hein ? Tu peux répéter ? fit-il mine de ne pas entendre, toujours en chantant.

— Cameron, arrête, ça me fait mal à la tête !

— Oh, tu m'as appelé "Cameron" ! répliqua-t-il avec un sourire satisfait. C'est bien mon nom, non ?

— Oui, mais je pourrais aussi t'appeler... voyons... "Philibert", ça te va bien ! plaisantai-je.

Nous éclatâmes de rire juste au moment où son père revint. Il me demanda, amusé, si Cameron ne m'avait pas trop embêtée. Je racontai tout ce qui s'était passé, et il rigola tout le trajet du retour. Bientôt, nous arrivâmes devant chez moi.

— Et voilà, Laura, on est arrivés ! annonça son père.

Je sortis de la voiture, suivie de Cameron, et j'ouvris ma porte d'entrée.

— Merci pour le trajet, c'était sympa, le remerciai-je avec un sourire.

— Ouais, c'était plutôt cool... dit Cameron en se frottant la nuque, un peu gêné.

— Bonne soirée, Cameron ! dis-je en me retournant pour rentrer chez moi.

Alors que je commençais à fermer la porte, quelque chose la bloqua. C'était le pied de Cameron.

— Dis... est-ce que je pourrais avoir ton numéro, s'il te plaît ?

— Hmm... je ne sais pas. Faut voir, répondis-je en jouant la carte du suspense.

— Allez, s'il te plaît, Laura ! insista-t-il en me suppliant.

Je le regardai un moment avant de dire :

— Bon, donne-moi le tien, et si l'envie me prend, je t'enverrai un message. Ça te va ?

Sans perdre une seconde, Cameron sortit un petit bout de papier de sa poche, comme s'il avait tout prévu. Il me le tendit, visiblement satisfait. Puis il repartit vers la voiture, tout sourire, tandis que je fermai la porte derrière moi.

Quelques minutes plus tard, on sonna à la porte. Il était 20h. Ça ne pouvait pas être ma mère, elle n'était pas censée rentrer si tôt. Par précaution, je pris la batte de base-ball de mon frère avant d'ouvrir. En voyant Cameron, je soupirai de soulagement.

— Tu m'as fait peur ! lui dis-je.

— Désolé... ce n'était pas mon intention.

— C'est la deuxième fois de la journée que tu me fais flipper, remarquai-je en riant. Mais tu n'étais pas censé être parti avec ton père ?

— J'ai négocié avec lui pour rester un peu.

— Négocié quoi ? demandai-je, curieuse.

— Je me demandais si ça te dérangerait qu'on passe un peu de temps ensemble... ?

— Je crois que je n'ai pas trop le choix, plaisantai-je.

Mais en voyant son expression changer, je réalisai que ma blague n'avait pas eu l'effet escompté.

— Non, t'inquiète, ça me va. D'ailleurs, j'allais préparer le dîner. Tu veux m'aider ?

— Bonne idée, mais je ne suis pas un grand chef, hein !

— Pas de souci, je fais juste des pâtes. Ça te va ?

— Les pâtes, c'est la vie !

Je ris, puis Cameron enfila un tablier.

— Hé, Cameron, regarde par ici et souris ! dis-je en sortant mon téléphone pour prendre une photo de lui.

Il se retourna juste à temps pour que je prenne la photo. En voyant ça, il se mit à me courir après.

— Si tu ne me donnes pas ton téléphone tout de suite, tu vas le regretter ! lança-t-il en riant.

Il m'attrapa, et nous tombâmes sur le canapé.

— Alors, tu me donnes ton téléphone ou on reste comme ça ? dit-il avec un sourire narquois.

Je déverrouillai mon téléphone pour lui montrer que j'avais bien supprimé la photo. Satisfait, il m'aida à me relever.

— Bon, et si on préparait ces fameuses pâtes ?

— C'est parti ! m'exclamai-je en me dirigeant vers la cuisine.

LUCKYOù les histoires vivent. Découvrez maintenant