LUCKY

Chapitre 11

Nous arrivâmes enfin devant chez moi. Je déverrouillai la porte et rentrai, puis me dirigeai vers la cuisine pour donner une bouteille d'eau à Cameron, car j'avais une terrible soif. Cameron, quant à lui, se plaignait d'avoir faim pendant le chemin, alors je lui demandai ce qu'il voulait.

— Des raisins, répondit-il.

— Ok, va pour des raisins.

Je pris un bol, y mis des raisins et lui tendis. Nous nous installâmes à l'étage dans ma chambre et allumâmes la télévision. Je m'assis et lui lançai un grain de raisin.

— Arrête de me fixer, dis-je en riant.

— Bébé Emily est fâchée ? demanda-t-il en souriant.

— Je ne suis pas un bébé !

— Aww, *il rigola*. J'aimerais te connaître un peu mieux.

— D'accord, mais c'est toi qui commences.

*Cameron, prenant un raisin :* Combien de petits amis as-tu eus ?

Je fis semblant de compter sur mes doigts. Cameron écarquilla les yeux.

— Je plaisante, je n'en ai jamais eu, *dis-je en haussant les épaules*. À moi, ta date de naissance ?

— 8 septembre, *répondit-il en souriant*.

Nous échangions des questions pendant un moment avant que Cameron ne me lance un défi.

— J'y gagne quoi ? demandai-je, curieuse.

— Ce que tu veux.

— D'accord, si je gagne, j'ai le droit de faire ce que je veux avec ton téléphone pendant une heure.

— Quoi ? s'écria-t-il, me regardant comme si j'étais folle.

— Ok, mais si je gagne, tu me feras un sandwich et un bisou sur la joue.

— Tu te moques de moi ?

*Cameron, avec un sourire :* Non, je suis sérieux.

Il était fier de son offre. Le défi consistait à remplir notre bouche de raisins. Je commençai.

— À toi, *dis-je en mettant un raisin dans ma bouche*.

Nous continuâmes, chacun d'entre nous réussissant à en mettre sept. Cameron commença à rire. J'essayai de continuer, mais il me perturbait. Je me tournai pour essayer de ne pas rire et, en le regardant à nouveau, je remarquai que sa bouche n'était pas pleine. Il prit son téléphone et voulut prendre une photo de moi. Nous finîmes par faire un selfie, et je crachai tout, incapable de contenir mon rire. Cameron continua jusqu'à ce qu'il fasse de même.

— J'ai gagné, à moi le sandwich ! s'exclama-t-il.

Je lui en fis un et le lui donnai. Nous nous étions installés confortablement dans ma chambre.

— Hum, et l'autre partie, c'était que tu devais me faire un bisou sur la joue, rappela-t-il.

— Eh bien, attends, je dois aller aux toilettes.

Je me précipitai vers mes WC, me rendant compte que je devais être rouge comme une tomate. Ce n'était pourtant qu'un bisou sur la joue. Quand je ressortis, je ne trouvai pas Cameron dans ma chambre ; la baie vitrée était ouverte. Je me dirigeai vers le balcon.

— Cameron, ça ne va pas ? Redescends, tu vas te faire mal !

*Cameron, riant :* Allez, Emily, monte aussi !

— Descends de là !

Cameron s'avança vers moi et me tendit la main.

— Tu ne risques rien, je suis là.

Je n'avais pas envie de monter, surtout sur le toit ; une chute peut vite arriver. Il me tira par le bras et me fit asseoir à côté de lui.

— Le ciel est magnifique.

— Oui, je suis d'accord.

— En fait, je plaisantais pour le bisou, *ajouta-t-il en se grattant l'arrière du cou*.

— C'est juste un bisou sur la joue.

— Oui, *il baissa les yeux*.

— Bien.

Il était confus et incertain, ne sachant pas si j'allais le faire. Deux minutes passèrent et, rassemblant le courage nécessaire, je l'embrassai sur la joue. Il fut surpris et me regarda, ses yeux brillaient, reflétant le ciel. Je le vis se rapprocher lentement de mon visage. Je ne bougeai plus, ressentant des papillons dans le ventre. À ce moment-là, beaucoup de pensées me traversèrent l'esprit. Devrais-je l'embrasser ? Remarque, je l'avais déjà embrassé, techniquement. Avant que je ne puisse penser à autre chose, je sentis la main de Cameron sur ma joue.

Son front se posa sur le mien, et je pouvais sentir son haleine de menthe fraîche sur mes lèvres. Il fit une pause, je fermai les yeux.

— Je... je *begayais*.

— Chut, *murmura-t-il*.

Il pressa doucement ses lèvres contre les miennes. Il bougea légèrement et s'écarta un peu de mon visage. Il me regarda dans les yeux et esquissa un sourire.

— Je...

Je ne savais pas quoi dire. J'étais heureuse. Je commençais à développer des sentiments pour lui.

— Emily, je dois te dire quelque chose, *dit-il timidement*.

Merde, allait-il dire ce que je redoutais tant ? Calme-toi.

— Bon, voilà, en fait, tout à l'heure, j'ai triché.

— Quoi ? *répondis-je en riant*.

Il se mit à rire à son tour.

— Je suis contente que tu aies gagné alors.

— Quoi ?

— Rien.

Cameron me prit dans ses bras, et nous restâmes assis tous les deux à regarder les étoiles. J'avais peur, mais je voulais que cette soirée dure longtemps.