LUCKY

Chapitre 5

Mon réveil affichait sept heures. Je me réveillai difficilement, encore fatiguée après la soirée d'hier avec Chelsea, Cameron et Taylor. Ah oui, au fait, Chelsea et moi avions gagné le pari des peluches. Cameron et Taylor étaient repartis avec de petites peluches ridicules, tandis que Chelsea et moi brandissions fièrement de gros trophées en peluche. Mais cette soirée était derrière moi, et aujourd'hui, c'était lundi... il fallait retourner en cours.

Les semaines passaient, et je me rapprochais de plus en plus de Chelsea. À ma grande surprise — ou plutôt, merci Chelsea —, je devenais également très proche de Cameron et Taylor.

En montant dans le bus, j'aperçus Chelsea me faire signe. Je la rejoignis, et nous commençâmes à discuter, mais je remarquai vite qu'elle n'était pas vraiment attentive à ce que je disais. Son regard était tourné vers Taylor, assis un peu plus loin.

— Tu l'aimes bien, non ? lui demandai-je avec un sourire taquin.

— Je ne sais pas trop... il a quelque chose de différent des autres, répondit-elle en évitant mon regard. Et toi, avec Cameron ?

— Moi ? Quoi ?

— J'ai entendu dire que tu étais assise à côté de lui dans... tous tes cours.

— Eh, je n'ai pas choisi de m'asseoir à côté de lui, OK ?

Je me défendais comme je pouvais. Pour moi, Cameron était un très bon ami, rien de plus. Et pour être honnête, je n'avais vraiment pas eu le choix. On dirait que personne d'autre ne pouvait supporter "Monsieur Parfait".

Le bus s'arrêta, et nous nous levâmes pour descendre. Taylor passa devant nous, jetant un regard à Chelsea, qui rougit immédiatement.

— Toi, tu me caches quelque chose, dis-je en la taquinant.

— Hé ! lança Chelsea à Taylor qui s'approchait, sans même prêter attention à ce que je venais de lui dire.

— Salut, les filles ! nous salua-t-il.

Nous avons discuté tous les trois pendant quelques minutes avant que la cloche ne sonne. Je partis avec Taylor rejoindre notre cours d'arts plastiques, tandis que Chelsea se dirigeait vers sa classe. Je m'installai à côté de Cameron, comme d'habitude, et il entama la conversation.

— Alors, je suis un grand artiste, pas vrai Laura ? me lança-t-il avec un sourire prétentieux.

Le prof entra à ce moment-là, coupant court à notre échange. L'objectif du jour : peindre un fruit. Je commençai à dessiner les contours d'une poire et jetai un coup d'œil à la feuille de Cameron. Sa "poire" était complètement déformée, et je devais me mordre les lèvres pour ne pas éclater de rire.

— Oui, c'est sûr, un vrai artiste, dis-je ironiquement.

— Oh, tais-toi ! Ton dessin n'est pas mieux... répondit-il en me donnant un petit coup de coude, sachant très bien que l'art n'était pas sa tasse de thé.

Le professeur fit le tour des tables pour observer nos œuvres. Lorsqu'il arriva à notre table, il s'arrêta devant Cameron.

— Puis-je savoir ce que vous êtes en train de dessiner, Dallas ? demanda-t-il.

— Une poire, pardi ! répondit Cameron fièrement.

À en juger par l'expression du prof, son dessin ne ressemblait à rien de ce qu'il avait imaginé. Sans un mot de plus, il s'éloigna, retournant à son bureau.

— Ta "poire" ressemble plutôt à une aubergine, avouai-je, incapable de me retenir.

— Les vrais artistes sont toujours incompris ! répliqua Cameron, éclatant de rire.

La cloche sonna, et tout le monde se précipita vers la sortie. Je pris mon temps pour ranger mes affaires, et à ma grande surprise, Cameron m'attendait devant la porte. Nous nous rendîmes à nos casiers, et la deuxième cloche sonna, annonçant le prochain cours.

•••

Je retournais à mon casier, accompagnée de Cameron. Une fois mes affaires rangées, je lui dis au revoir et partis à la recherche de Chelsea. Mais après avoir parcouru tout le lycée, je ne la trouvai nulle part.

— Et merde, j'ai loupé le bus, me lamentai-je en me rendant compte que j'avais été trop absorbée par ma recherche. Tant pis, je devrai rentrer à pied.

Je mis mes écouteurs et commençai à marcher. J'étais épuisée par ma journée et, en plus, la distance à parcourir n'était pas des moindres. J'aurais bien aimé demander à mes parents de venir me chercher, mais mon père travaillait et ma mère devait être occupée avec mon frère.

Alors que je marchais, une voiture s'arrêta un peu plus loin devant moi. Mon cœur accéléra immédiatement. Essayant de rester calme, je continuai à marcher, ignorant le véhicule. Pas question de m'approcher de cette voiture, et encore moins d'y monter. Une vague de peur monta en moi, mais je décidai de ne pas regarder qui était à l'intérieur et poursuivis mon chemin, espérant qu'elle ne me suivrait pas...