Jade
Dans deux minutes, je serais libre. Ce cours est pire que lassant. Mes doigts sont fatigués d'avoir tapé trois heures durant et mon crâne réclame un doliprane de toute urgence. Il semble que mes camarades soient dans le même état que moi et lorsque le professeur nous libère, je range mes affaires en un rien de temps. Je réajuste ma robe et je rejoins Charlie, mon petit ami pour me réfugier dans ses bras par ce froid polaire. Il est venu me chercher ce soir et ça me réjouit grandement.
-Ça va Jade ?
-Je suis exténuée.
-Mon chauffeur nous attend, la voiture est juste là.
-C'est Théodore ?
-Oui.
Nous nous engouffrons dans sa voiture où le chauffage est plus qu'agréable. Je ne suis pas de nature frileuse, mais aujourd'hui, il fait un froid de canard !
-Je vous dépose à votre domicile miss Jade ?
-Oui, s'il vous plaît, Théodore.
Charlie, sûrement déçu que je passe pas le dîner chez lui, ne me décroche pas un mot du voyage et m'embrasse tout juste à la sortie de la voiture. Nous ne sommes pas obligés de passer notre temps ensemble, il ne le comprend pas. Je veux passer une soirée tranquille.
Comme je m'y attendais, aucun membre de ma famille n'est présent, je soupire longuement et me dirige vers la cuisine rapidement. Au moins là-bas, je suis sûre d'y trouver quelqu'un à une heure pareille. En effet, Marilou cuisine et s'active pour que tout soit prêt en temps et en heure. Elle ne m'aperçoit pas immédiatement et je la regarde faire avec amusement.
J'aime cette femme par-dessus tout. Elle a été ma nourrice et celle qui m'a tout appris. J'aime beaucoup passer du temps avec elle et la regarder faire ce qui la passionne depuis des années : la cuisine. Elle a bien tenté de m'apprendre deux ou trois recettes mais sans résultats concluants. Je la laisse terminer le repas et m'éclipse dans ma chambre.
Je croise Émeline et Sarah, nos femmes de ménage et les salue d'un sourire.Je vois tellement peu mes parents que je ne me souviens pas avoir déjeuner avec eux cette semaine, ce sont clairement des fantômes; et mon frère profite encore du nid familial comme il se doit. Monsieur a 25 ans mais ne veut pas partir de cette demeure. Pourtant, il est tout autant absent que ses géniteurs. J'aime dîner avec eux pourtant, je peux revêtir mes plus belles robes, me maquille avec mon plus joli maquillage et passe du bon temps.
C'est ça la vie de parfaits bourgeois parisiens. Je suis différente par la notoriété de ma famille. Je sais aisément en profiter. J'ai tout ce que je veux quand je veux et je suis la mode comme si ma vie en dépendait; j'ai l'argent alors j'en profite. J'ai porté des robes de grands couturiers pour des réceptions, appris à marcher correctement avec des talons et à me tenir comme une jeune femme pour le paraître. Tous ces dictats sont ancrés en moi, c'est une habitude plus qu'une volonté. Je parle comme une dame, me fais conduire comme une princesse et me fais servir comme une star. Je ne connais rien d'autre et l'inconnu me fait peur. Je n'ai pas forcément envie de connaître autre chose que ma vie ici. J'y suis bien et je m'y sens en sécurité. Rien d'autre peut me rassurer que le fait de savoir que mon nom a une influence.
Beaucoup de personnes voudraient ma vie et mon confort, je peux comprendre ce choix mais je n'ai jamais appris à vivre avec moins et il est difficile de m'imaginer ainsi. Je ne veux pas connaître moins, c'est effrayant. Comment fait-on quand nous n'avons pas tout ?
J'ai fréquenté que des établissements de prestige et ai bénéficié des meilleurs enseignements que pouvaient espéré mes parents. Je suis la petite bourgeoise parisienne qui suit la lignée de ses parents. Je n'aurais pas imaginé mieux pour moi-même. Si je veux garder mon mode de vie actuel, je dois travailler. Je ne veux pas profiter de la fortune familiale, des années durant.
Aujourd'hui, je fréquente l'établissement parfait pour devenir interprète. Je n'ai pas suivi la voie que m'avait tracé papa-maman, j'ai choisi toute seule ce que je voulais faire et ça me réussi. Ils ont quasiment choisi mon petit ami, alors les études, non merci ! Ils ont eu de la chance, Charlie me faisait déjà craqué avant qu'ils ne me le proposent sur un plateau doré.
Dans ma chambre, je regarde tout autour de moi. Cette pièce est plus grande que l'appartement de certaines de mes connaissances. J'aime ma chambre, c'est mon petit refuge, là où je peux être sans que personne vienne m'y trouver et m'embêter. Comme chaque jeune fille, j'aime y passer le plus clair de mon temps. Tout m'appartient dans cet environnement et je me sens très bien ainsi. Oui, tout est à moi, c'est à mon nom. Je possède plus que n'importe qui dans cette ville et ça me rend très heureuse. Ça me rassure.
Je vais pour prendre ma douche et remarque que le ménage n'a pas été fait. Je soupire.
-Émeline ! criai-je.
-Oui, miss Jade ?
-Tu n'as pas fait le ménage.
-Excusez-moi, votre père m'a demandé de préparé la réception de ce soir.
-La réception !?
-Oui, des amis viennent.
-Mais, c'est pas vrai ! Merde. Dis à Sarah de venir dans trente minutes pour me coiffer.
-Oui, miss Jade.
***
-Où est ma robe turquoise, Sarah ?
-Je ne sais pas, vous avez regardé de ce côté du dressing ?
-Coiffe moi !
-Oui, oui...
Je vérifie tout et rejoins tout le monde en bas. Il y a déjà beaucoup de personne et je fais le tour de tous, les saluant et affichant mon plus beau sourire. Je fais tout pour qu'on m'aperçoive et montrer la robe que je porte ainsi que les chaussures et bijoux assortis. C'est une réussite et je suis fière de moi.
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Comment trouvez-vous ce prologue ?J'ai écrit une autre histoire. C'est une trilogie : It's only you. Elle est terminée.
Pour l'instant je publierais un chapitre par semaine.
Maty.
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Jade
RomanceJade. Raphaël. Leur rencontre est un pur hasard et n'aurait jamais dû se produire. Pourtant ils sont amenés à se revoir plusieurs fois et leur haine ne fait que les rapprocher involontairement et inconsciemment. Tout les oppose mais il y a une at...