Jade

Chapitre 8

En média : Elena

Raphaël

Ma semaine s'annonce terriblement chargée mais j'ai plus que hâte. Je vais encore apprendre de nombreuses choses et j'ai soif de découvrir de nouvelles méthodes et techniques.
Lorsque je reçois la réponse de Jade, je souris et la lis directement. Elle est d'accord et c'est franchement chouette. Je ne sais pas ce qu'il m'a pris de lui dire qu'elle était jolie. C'est vrai, bien évidemment, mais je ne voulais pas lui dire comme ça. Mais elle m'a souris en réponse et je crois l'avoir vu rougir légèrement.

Nous sommes réellement partis du mauvais pieds tous les deux et il serait bien plus bénéfique de réorganiser une rencontre pour mieux faire connaissance. Nous n'avons fait que s'envoyer des pics. Mais grâce à elle, au moins, j'ai pu toucher un billet de 100 euros pour la première fois dans ma vie.
Un chauffeur, mais qui a un chauffeur aujourd'hui encore ? Je crois vraiment halluciné quand je suis avec elle. J'aimerais bien savoir qui est son père pour qu'elle possède tous ces privilèges.

Mon sac sur le dos, je file à l'arrêt de bus et me fond dans cette foule de passagers si peu expressifs. Je mets ma musique et patiente jusqu'à mon arrêt.
Dans les vestiaires de l'hôpital, je retrouve mon meilleur ami, Nino qui enfile sa blouse. Il est encore absorbé par son téléphone et ne m'entend pas. Il m'aperçoit finalement et je lui souris.

-Ça va ?

-Oui et toi ?

-Bien, dis-je. Semaine de garde.

-Outch ! Je suis content de l'avoir fait !

-Je me prépare psychologiquement.

-Il faut, je crois. La mienne a été exténuante, dit Nino.

Dans les couloirs pour rejoindre les urgences, il me parle de son patient de la veille avec lequel il a eu une querelle. Ça me rappelle ma première rencontre avec Jade et ça me fait rire. Nino n'en sait rien. Enfin, je lui ai parlé de Jade comme la pire des patiente que je n'ai jamais eu, mais pas du fait que je l'ai revu. Il risquerait de me prendre pour un fou et voudrait probablement m'interner. Si notre amitié doit continuer alors je le ferais.

-Tu es bien pensif, Raph.

-Un peu ce matin.

-Tu as fait quoi de ton repos, hier ?

-J'ai profité de ma mère et d'Elena. Je ne les vois presque plus. Elena est affreuse en ce moment avec notre mère, j'ai dû la recadrer un peu.

-C'est l'adolescence.

-Ou le fichu caractère ? dis-je.

-Aussi. Bon, c'est parti. Bonne journée, si on ne se recroise pas.

-À toi aussi.

Je vais voir les dossiers en attente et attaque ma journée sur les chapeaux de roues. Déjà des urgences primordiales et une salle d'attente pleine à craquer. Mon référent me guide et m'épaule tout au long de la journée et me conseille sur de nombreux éléments me donnant des astuces et techniques à lui pour exercer au mieux, mon futur métier. Je ne pouvais pas espérer mieux comme référent.

J'enchaine les maux de ventre, les entorses et blessures en tout genre. J'en vois de toutes les couleurs avec ces individus loufoques. Pourtant ça me plait et je ne me verrais pas dans un autre environnement que celui-ci. La médecine est une vocation, une passion et j'y suis accrochée comme une sangsue.

Ma passion débordante pour la médecine m'a fait devenir major de ma promotion quatre fois et j'espère bien que pour cette sixième année, je le serais également. Je veux rendre fière ma mère. Je me suis battu pour rentrer en médecine, en travaillant comme un forcené et j'ai réussi. Oui, j'ai eu ce que je voulais. Je suis loin d'avoir terminé mes études mais peu de personne réussisse sans redoublement et c'est une fierté aussi pour moi.