Always love you |EXO|

Chapitre 4

Tao

Impatient de pouvoir aller manger puisque mon estomac cri famine, je cherche rapidement Kris des yeux pour nous dépêcher. Ah bordel, où est passé cet enfoiré ? Je crève la dalle moi, s'il se magne pas un peu le cul, on aura plus de dessert. Trop affamé, je décide malgré tout d'aller me servir un plateau de nourriture et de prendre place sur l'une des tables libres. Tant pis pour lui... La bouche pleine, je regarde autour de moi sans vraiment trop m'attarder. Cependant, de manière inconsciente, je ne peux m'empêcher de rester fixer la table de Chanyeol et de ses autres amis. Je me souviens lorsque nous nous installions tous les quatre à la table du fond. Chaque journée était une nouvelle aventure avec eux, j'avais l'impression d'avoir de l'importance pour ce monde lorsque je me retrouvais entouré de mes meilleurs amis. J'avais le sentiment que rien n'était impossible pour nous. Nous étions jeunes et complètement fous mais j'avais l'infime conviction qu'à quatre, nous réussissions mieux que les autres à nous sortir la tête de l'eau. Kris avait raison...j'ai réellement été blessé lorsque cet idiot a décidé d'arrêter de m'adresser la parole. Je n'ai pas bien compris pourquoi mais j'imagine qu'il était trop abattu, trop amoché pour ce soucier des autres...pour se soucier de ce que je pouvais ressentir.

– « T'as commencé sans moi ? Mais t'es quel genre d'ami exactement, hein ? » s'offusque Kris en prenant place face à moi. Pour me punir, cet idiot vient me voler une frite m'obligeant à venir le frapper. Il n'y a que le mardi que j'ai le droit de manger des frites et lui vient m'en voler une ?

– « T'étais où aussi, hm ? » le fusillais-je du regard. Cet enfoiré m'oblige à l'attendre pour ne pas se retrouver tout seul mais il arrive en retard et c'est de ma faute en plus ? Il n'a vraiment pas changé, ce con.

– « Je devais passer aux toilettes, j'étais trop pressé. » sourit-il mignonnement pour se faire pardonner. Effrayé par son comportement, je reviens le frapper une nouvelle fois pour le faire cesser. J'en ai des frissons dans le dos tellement c'était étrange... Pourquoi est-ce qu'il me fait ça ?

– « J'espère que c'est vrai ce mensonge...mais arrête de faire cette tête, tu me fais peur. » désapprouvais-je alors que ce dernier rit comme un imbécile.

– « Au fait, Tao... Avec qui est-ce que tu traînais ces deux dernières années ? » m'interroge-t-il tandis qu'il prend le soin de nous servir un verre d'eau à chacun. Embarrassé par sa question, je m'immobilise complètement. Est-ce qu'il a deviné que j'étais resté seul pendant tout ce temps ? Que je n'ai jamais réellement eu quelqu'un avec qui manger ?

– « Pourquoi cette question ? » répondis-je pour ne pas attirer son attention.

– « Ben...je me plains pas, au contraire, c'est bien qu'on soit de nouveau ensemble tous les deuxmais...t'étais avec qui quand j'étais aux États-Unis ? Vu que l'autre ne te parlait plus ? » insiste-t-il en plongeant son regard noir dans le mien. J'étais seul. Désespéramment seul. Mais je ne me suis jamais plaint, je ne m'en suis jamais pris à Chanyeol pour les mauvais souvenirs et les mauvais sentiments qu'il créait en moi à chaque fois que je l'entendais rire avec les autres. Je ne t'ai jamais maudits, je ne t'ai jamais haïs pour les longs messages que tu m'envoyais des États-Unis, prétextant que tout allait bien pour toi. Jamais...pas une seule fois. Du moins, pas à voix haute. De toute façon, je n'avais personne à qui confier mon ressenti... C'était le vide total autour de moi. J'avais perdu mes repères, mon repère. Tu n'étais plus là. Et cela a été extrêmement dur de m'en remettre.

– « Hm... Je traînais pas vraiment avec quelqu'un. Tu sais, je suis très sociable alors je me faisais des amis à droite à gauche. » riais-je tout en continuant de me goinfrer. Kris hoche hâtivement la tête avant de s'attaquer lui aussi à son déjeuner, visiblement satisfait par ma réponse. Si j'avais su que les choses tourneraient de cette façon, jamais, je dis bien jamais, je ne vous aurez laissé tomber amoureux d'elle. Peut-être qu'avec un peu plus de chance, nous n'aurions pas fini ainsi...