Chapitre 38

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— Pour les SEAL, je les ai perdus de vue, ils sont montés dans un camion juste après qu'on a été séparés. J'ignore s'ils vont bien. Moi, j'ai juste eu le temps de voler une voiture... Ce dont je ne suis pas forcément fier. Ensuite je me suis caché dedans pour la nuit, parce que dehors c'était beaucoup trop bordélique pour que je m'y risque. Pas forcément des malades, mais une quantité ahurissante d'émeutes. Les gens étaient... Fous. Ils ont braqué une phamarcie tout près de là où je m'étais caché, et j'ai bien cru que l'un d'entre eux allait braquer ma voiture aussi. Heureusement, j'ai pris un vieux modèle, pas trop grand, quelque chose que personne n'a envie de voler.

Je pensai à la Bugatti et me surpris à espérer que je pourrais quitter cet endroit avec. La perspective que quelqu'un essaie de s'en emparer attisait mes envies de violence.

— C'est une bonne idée, lâcha Lolly avec un hochement de tête. Nous allons bientôt prendre la route, dans ce cas.

— Pour aller ? Au labo ?

Lolly répondit précipitament et je surpris un échange de regards appuyé entre eux.

— Non ! Non. Peter doit retrouver ses amis. Ils ont trouvé refuge pas très loin d'ici, nous allons d'abord l'y déposer.

— Peter ? Je croyais que c'était Jon, votre prénom. C'est ce qui était marqué sur votre veste pendant l'intervention.

— Jon Lucky, c'est un nom de famille composé, grommelai-je. Vous n'avez pas ça, en France ?

— Pas vraiment. Mais on aime bien les particules, on s'appelle "quelque chose de la quelque chose", par exemple.

— Fascinant.

Lolly dut noter mon agacement, et peut-être en déduire qu'il y avait un peu de jalousie dans l'air, car elle me regardait à présent avec un léger sourire. Je vidai ma tasse d'un trait et me levai.

— Je vais voir si nous pouvons récupérer quelques trucs utiles dans cette maison. J'aimerais assez qu'on parte dans trente minutes maximum.

Je n'attendis pas leur réponse pour disparaître dans la maison.

Lorsque je les retrouvai en bas, ils avaient préparé un sac chacun et m'attendaient. De mon côté, j'avais trouvé un sac à dos et quelques affaires dans la chambre principale. J'avais notamment embarqué un pull, des chaussettes - car il n'y avait rien de plus néfaste que de marcher les pieds mouillés, et ce n'était pas le moment de tomber malade - un foulard, plusieurs bracelets de cuir que Monsieur semblait affectionner, des briquets, quelques médicaments, des bandages, de l'eau...

Lolly, de son côté, portait de la nourriture. Elle avait embarqué quelques boîtes de conserve et du fromage. Je me demandai si le fromage était vraiment nécessaire mais n'osai pas l'interrompre dans son élan, d'autant plus qu'une nantie de son envergure n'avait pas dû se retrouver souvent en pleine cambrousse.

— J'ai pris du papier alu, nota Vincent. Ça peut être utile si l'on veut faire cuire quelque chose plus rapidement, ou s'isoler du froid. Et j'ai pris de quoi fabriquer un réchaud, je ne suis pas sûr du résultat, mais ça vaudra peut-être le coup d'essayer.

— C'est-à-dire ?

— Une boîte de conserve pour faire le réservoir, de l'alcool et du torchon pour faire le combustible. Vous croyez que ça pourrait fonctionner ?

Je dus lui reconnaître une certaine inventivité.

— Ça peut, répondis-je, il suffira de faire quelques trous avec un couteau et de tester. Emmenez plutôt des canettes que des boîtes de conserve, je pense que ça sera encore plus efficace. Le métal est plus fin.

Z - Où tout commenceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant