Chapitre 16 - Nic

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« Skinny love » - Bon Iver

— Sabine, je t'en prie... "Prends ma main", je chantonne.

Je vois Sabine se diriger vers la porte. Chaque pas qu'elle fait loin de moi serre mon cœur un peu plus. Je dois la rattraper, la retenir, lui parler. Mais avant que je puisse faire un pas, Betty se plante devant moi, comme un mur vivant. Ses yeux brillent de colère, et elle se campe bien sur ses jambes, me bloquant complètement l'accès à la porte. On dirait qu'elle est prête à jouer au football américain, comme si elle avait passé sa vie à repousser les attaquants. Elle ne me lâche pas des yeux, et je sais que je ne peux pas la pousser pour passer. Je reste figé, sentant l'urgence m'étouffer.

Les lèvres de Betty bougent, mais ses paroles sont un bruit de fond lointain. Je m'en fiche. Rien ne compte en cet instant si ce n'est Sabine, qui s'éloigne de moi, qui s'échappe. Je la vois franchir la porte, et un désespoir glacial me saisit. Sabine est partie. Qu'ai-je fait pour en arriver là ? Il faut que je prenne le temps de réfléchir, mais Betty ne me laisse pas une seconde de répit.

— Betty, calme-toi, s'il te plaît, je lui dis, essayant de masquer la panique qui monte en moi.

— Quoi ? Que je me calme ? Non mais, t'as un de ces culots quand même ! Tu te rends compte du bazar que vous avez mis ? Et je ne te parle même pas de ta tête ! Et pourquoi elle est partie, l'autre ?

Sa voix monte d'un cran, coupant court à ma tentative de la raisonner. Je suis obligé de la calmer, mais chaque seconde qui passe, Sabine s'éloigne de moi, peut-être pour toujours.

— Betty, vraiment, calme-toi. On va arranger ça, je te le promets. Mais je dois d'abord aller la retrouver.

Je tente de contourner Betty, mais elle se décale immédiatement, bloquant encore une fois le passage. C'est comme si elle anticipait chacun de mes mouvements. Je suis coincé.

— Certainement pas, mon p'tit bonhomme. Tu vas rester ici et tout arranger ! Je vais aller te la chercher, ta Sabine, moi !

Son ton est sec, presque tranchant. Elle ne plaisante pas, et je sens qu'elle est prête à tout pour me retenir.

— Non ! Je crois qu'il ne vaut mieux pas, vu ton état. Et c'est quelque chose que je dois régler avec elle.

Mon ton est plus ferme, mais à l'intérieur, je suis en train de perdre pied. Chaque seconde me rapproche du point de non-retour. Mon cœur bat de plus en plus vite, et une angoisse sourde commence à m'envahir.

— Qu'est-ce que tu dois régler au juste ?

— Heu...

Ma gorge se serre. Heureusement, elle ne nous a pas vus nous embrasser. Je cherche désespérément une excuse, quelque chose à dire qui pourrait la distraire, mais rien ne me vient. Mon esprit est complètement focalisé sur Sabine.

— Laisse tomber ! Lâche-t-elle. En fait, je m'en fous complètement.

Je retiens un soupir de soulagement. Betty semble moins curieuse que je ne le craignais. Mais ce n'est pas fini.

— Mais c'est avec moi qu'il va falloir que tu règles des choses ! Je te rappelle que je suis ta petite amie, je suis TA priorité !

Elle me défie du regard, son ton est tranchant, presque menaçant. Je hoche la tête mécaniquement, sans vraiment l'écouter. Seule Sabine occupe mon esprit.

— Bien sûr, bien sûr... Mais là, c'est une urgence. Il faut que tu comprennes.

Je lui en demande trop, je le sais. Mais je n'ai pas le choix. Sabine est partie, et avec elle, une partie de moi.

Zac, can I have this dance? [Zac Efron]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant