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Alors, résumons ma vie de merde : Ma meilleure amie me déteste, mon mec m'a plaqué, je ne parle plus à ma mère et je suis au bord d'une forêt en compagnie d'un connard ! Des larmes commencent à inonder mes joues quand je me refais le film de cette soirée dans ma tête.

Tu l'as bien cherché ma grande...

Marion m'avait prévenue mais je suis allé beaucoup trop loin !

- Euh... ça va ? me demande Samir.

Mais pourquoi il me parle celui-là ? Qu'est ce que ça peut lui foutre à cette pauvre merde ?!

- Ferme-la... je murmure.

- Quoi ?

J'ai tellement de rage envers lui, que je pourrais l'assassiner maintenant.

- FERME-LA !

Les yeux écarquillés et bouche bée, il semble pétrifié par ma colère.

- Tout est de ta faute !

J'éclate à nouveau en sanglots et je m'assois par terre, vidée de toutes forces après avoir hurlé. Samir n'insiste pas et sors son téléphone de sa poche.

- Putain... grommelle-t-il.

- Quoi ?! J'abois.

- J'ai pas de réseau. Donne ton phone, je vais appeler un pote pour qu'il vienne nous chercher.

Dans mon esprit, ça fait tilt. Mon téléphone ! Je l'ai donné à Robin juste avant de rentrer en boîte pour qu'il le garde dans sa poche car j'étais en robe ! Et mes clefs sont dans la voiture de Marion ! Voyant mon changement de tête, il soupire exagérément.

- Putain !

Génial, on est deux gros cons perdus sur une route sans téléphone et je dois supporter ce mec plus que mon mental ne le peut.

- Pas le choix, Julie, il faut marcher !

Je lui lance un regard noir et montre mes escarpins avec talons de 12 centimètres.

- Tu te fous de moi là ?!

- Et bah reste là et bonne continuation ! Dit-il en s'éloignant.

Je reste clouée sur place en voyant qu'il m'abandonne seule, à la merci du premier psychopathe ou sanglier qui pourrait venir. Tout en pleurant, j'enlève mes chaussures et pose mes pieds sur le gravier glacé en grimaçant.

Je ne mettrais plus jamais de talons !

La panique m'envahit quand je me rends compte que tout est sombre autour de moi, et que je n'arrive plus à distinguer les formes. Je n'entends que de très légers bruits de pas, sûrement ceux de Samir. Ma fierté me pousse à avancer seule, sans appeler celui qui vient de me laisser lâchement. Mon corps souffre de ma tension, j'ai mal au dos et au cou, mon coeur cogne dans ma poitrine et j'ai les mains moites. Des papillons argentés s'installent sous mes yeux et c'est à ce moment là que tout devient noir.

- Julie ? Eh, réveille toi !

J'entrouvre les paupières et distingue le visage inquiet de Samir. Mon corps est par terre, je suis glacée car peu habillée et ma tête repose sur les genoux de ce salaud.

- Qu'est-ce qu'il s'est passé ?

- J'ai fais demi tour pour te chercher mais je t'ai vu à terre ! Tu m'as fait peur, idiote !

Il éteint la lampe torche sur son téléphone et m'empêche de me redresser.

- Reste allongée, reprends tes esprits tranquillement. Tu as trop bu.

JulieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant