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Je relis le message que je viens de recevoir, abasourdie.

- Alors ? Qu'est-ce qu'il dit ?

Les filles me fixent, avides de connaître la suite des évènements.

- Il me dit qu'il part ce soir, bredouillé-je.

Marion m'arrache le portable des mains et écarquille tout à coups les yeux.

- Quoi ?! Il nous rejoins carrément !

Je m'effondre sur le lit, le visage enfoui dans un oreiller, espérant m'étouffer avec.

- Ma biche, dis moi ce que je dois faire, je suis perdue !

Ma meilleure amie s'assoit à mes côtés et joue avec mes cheveux.

- C'est à toi de prendre la décision, je peux pas choisir à ta place.

- Je comprends rien les filles, c'est qui ce Samir ? demande Nina.

Marion se lève tout à coup et me tire par le bras.

- Bon, venez les filles, on va se poser à la plage pour discuter et bronzer tranquillement. Il n'est même pas 11 heures, tu as encore le temps de lui répondre Julie.

- Tu as raison, allons-y, réponds-je.

Je décide de juste mettre mon maillot, la mer étant à quelques pas du club. Marion fait de même et Nina est déjà prête. Nous partons donc toutes les trois, lunettes de soleil sur le nez et attitude de star. Même si ce ne sont que des apparences...

Une fois arrivées, nous nous installons les unes à côtés des autres, les transats bien collés pour pouvoir parler discrètement.

- Alors ? Dites-moi tout les filles, insiste Nina.

Je lui raconte mon histoire compliquée avec Samir et Robin ainsi que les dernières révélations faites par Sébastien.

- Ah oui... et moi qui me plains avec Jules ! S'exclame-elle.

- Qu'est-ce qu'il y a avec Jules ?! s'enquiert Marion.

- Ah oui, tu n'es pas au courant, je ricane. Monsieur m'a embrassé alors qu'il est avec Nina.

Ma meilleure amie manque de s'étouffer et lance un regard compatissant à notre nouvelle copine.

- Désolée pour toi, tu mérite mieux.

Je repose ma tête et ferme les yeux, savourant le soleil. Mon cerveau ne cesse de tourner et retourner le problème Samir. Mon coeur me dit de le laisser venir mais mon esprit tire la sonnette d'alarme.

- Ce temps fait vraiment du bien, soupire Marion.

Nous restons plusieurs heures à faire les crêpes et à cancaner. En fait Nina est une fille géniale. Ses études en marketing lui prennent tout son temps et elle est venue ici à cause d'un burn-out. C'était ça ou elle arrêtait tout sauf que ses parents n'étaient pas d'accord. Sa famille est tout pour elle et le foot sa passion.

- Ah, vous êtes là !

Je me retourne précipitamment et constate que Carl nous a retrouvé. Sa soeur se jette dans ses bras et il lui dépose un baiser protecteur sur le front. J'aurais aimé avoir un frère, la vie doit être plus simple quand on est deux.

- Alors les filles ? Qu'est-ce que vous complotez ? nous taquine-t-il.

N'ayant plus de transat de libre, il s'assoit sur le sable, en face de nous.

- Tu n'es pas avec les autres ? s'enquiert Nina.

Il soupire et passe sa main dans ses cheveux bruns, gêné.

- Oh tu sais, j'ai pas vraiment les mêmes délires qu'eux. Les vacances m'ont ouvert les yeux là dessus.

Sa soeur ne répond rien mais j'imagine bien ce qu'elle peut penser à cet instant précis. Elle doit être soulagée de ne plus les voir quand ils vont rentrer sur Paris.

- Vous faites les crêpes encore longtemps ?

- Il est quelle heure ? demande Marion.

- 13 heures, bande de larves ! dit-il en riant. On va manger quelque part ?

L'appel de la nourriture est plus fort et nous nous levons pour aller manger au restaurant de la plage. Cela fait comme des tables de pique-nique avec des bancs, et je suis assise à côté de Carl alors que Marion et Nina discutent en face de nous. Nos burgers arrivent, accompagnés de frites et mayonnaise. En temps normal, j'aurais tout avalé en deux secondes mais là, j'ai l'estomac noué et je songe de nouveau à Samir.

- Tu n'as pas l'air dans ton assiette, remarque Carl.

Je me sens en confiance avec lui et Nina va tout lui dire de toute manière, alors je lui explique mon dilemme.

- Je comprends. Mais si tu le laisses venir, ça veut dire qu'il a gagner, non ?

- Comment ça ?

Il passe une jambe par dessus le banc et se positionne face à moi. Ses yeux noisettes brillent de gentillesse, contrairement à ce que son attitude du début pouvait laisser penser.

- Ce que je veux dire, c'est que tu reviens toujours vers ce Samir, d'après ce que tu m'as raconté. Alors pourquoi tu ne l'enverrais pas bouler ? Pour qu'il comprenne qu'il est allé trop loin. Peut-être que ce gars prendrait conscience que tu es importante dans sa vie et il ne refera plus jamais le con.

- Tu as raison...

Il pique une frite avec sa fourchette et me la met sous le nez.

- Allez, mange un peu, tu me fais de la peine.

- On ne vous dérange pas les tourtereaux ? s'exclame Nina.

Elle me lance des éclairs avec les yeux, ce qui déclenche un fou rire.

- Je ne toucherais pas à ton frère adoré, ne t'en fais pas !

Je me replonge dans mon assiette et fais honneur au cuisinier puis nous retournons sur la plage. Nos transats ont disparu alors nous nous installons sur nos serviettes et Carl part nager un peu.

- Il est fou d'aller dans l'eau après manger ! s'inquiète sa soeur.

- Arrête Nina, c'est pas ton fils ! ricane Marion.

Nous restons ainsi une petite demi-heure, presque endormies par toute cette nourriture que nous venons d'ingurgiter, quand soudain des gouttes d'eau glacées atterrissent sur mon visage. Je me redresse en râlant et avant de pouvoir dire quoi que ce soit, Carl me soulève et me jette à l'eau sans ménagement. Je bois la tasse plusieurs fois avant de réussir à ressortir la tête et lui hurle dessus, ce qui accroît son hilarité. J'appuie fortement sur sa tête pour le couler mais il réussit à retourner la situation et l'eau s'infiltre dans mon nez une seconde fois.

- T'es vraiment chiant, putain !

Je fuis vers la plage tout en lui faisant un doigt d'honneur et il nous rejoins quelques minutes plus tard, toujours hilare. Le temps passe ainsi, et quand je commence à avoir froid, je propose à tout le monde de rentrer. Il est 16 heures, nous décidons de nous retrouver vers 20 heures pour sortir. Une fois dans la chambre, je me jette sur le téléphone de Marion et réponds enfin à Samir :

"Je ne veux pas de toi ici, sors de ma vie et oublie-moi !"





JulieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant