Julie

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L'air frais me frappe le visage de plein fouet et je lâche les larmes que je contenais depuis plusieurs minutes. Samir et Robin vendent de la drogue, je suis terriblement déçue... Je sais très bien que le monde ne tourne pas rond mais quand tu apprends que même ton mec fait du business, ça fait mal.

Je déambule dans la petite rue qui longe le bar tout en vidant ma rage, jusqu'à ce que mes yeux ne puissent plus pleurer. Depuis que j'y habite, cette ville n'a plus de secret pour moi alors mes pieds me guident vers mon endroit préféré. C'est la place de la préfecture, elle est magnifique avec cette statut de cheval grandiose accompagnée d'une multitude de jet d'eau. Je m'asseois sur le rebord tout en admirant le ciel étoilé.

- Ju' ?

Marion se tient à quelques mètres de moi, essoufflée et rouge écarlate.

- Qu'est ce que tu fais là ? Tu m'as suivi ?

- Oui, je t'ai vu partir du bar en furie alors j'ai compris que ça n'allait pas, m'explique-t-elle.

Mon amie me rejoint sur le rebord du monument et passe un bras réconfortant autour de mon épaule.

- Raconte moi.

Je lui explique ce que je viens d'apprendre tout en sanglotant et ses yeux s'arrondissent.

- Tu es sérieuse ? C'est des dealers ?

- Sébastien me l'a dit !

- Il ment peut être ? souffle-t-elle.

- Pourquoi mentir là-dessus ? En plus, toutes les preuves se tiennent !

Marion soupire.

- C'est vrai, tu as raison. Qu'est ce que tu vas faire ?

- Je coupe les ponts, c'est fini. Ils n'existent plus à mes yeux.

- On part en vacances ce week end alors ! Cela ne pourra que te faire du bien !s'exclame Marion.

Avec ce qu'il vient d'arriver, mon enthousiasme à l'idée d'être sous les cocotiers à un peu baissé mais je réponds par l'affirmative.

- Allez viens, on rentre.

Une fois rentrées, nous réservons dans un club en Espagne pour deux semaines. Le départ est prévu le samedi à 10h. Je décide de ne prévenir personne et de ne pas emporter mon téléphone avec moi.

- Je suis trop heureuse de partir avec toi ma belle ! m'annonce Marion, surexcitée.

- Ça va être génial ! je surenchérit.

Le reste de la semaine se passe, aujourd'hui samedi et je n'ai aucun message de Samir. Il reste toujours dans un coin de ma tête alors que j'aimerais l'oublier définitivement. Mes nuits durent une éternité car je n'arrive plus à trouver le sommeil sans lui. Je suis en train de comater dans mon lit en regardant nos photos quand Marion débarque en courant dans ma chambre.

- C'est le grand jour !

Voyant ma tête, son sourire s'efface et elle m'arrache mon portable des mains.

- Bon ça suffit ! Tu sors de ton lit et tu te prépare !

Elle a vraiment l'air énervée et quitte la chambre en soufflant. Je comprends sa réaction, elle voudrait que j'arrête de m'apitoyer sur mon sort. Mes jambes me traîne hors de la pièce et je rejoins Marion. Avant que ma bouche ne puisse sortir un mot, elle m'engueule.

- Si c'est pour être une larve toute la durée des vacances, on ne part pas ! m'annonce-t-elle.

- Je te promets de faire des efforts ! Je laisse mon téléphone ici, d'accord ? Mais ne fais pas la tête s'il te plaît !