Un bruit de clef dans la serrure et une angoisse étreignant mon cœur. Je me blottis dans le lit et mon cœur se serra d’autant plus. J’étais seule, le lit était vide à mes côtés.
« Stéphane ? » murmurai-je, sans aucune puissance dans ma voix.
Encore engourdie de sommeil, je me relevai sur mes coudes et attira la couverture à ma poitrine. Que se passait-il ? Je tentai à nouveau, un peu inquiète cette fois.
« Stéphane ?
- Tu es réveillée mon cœur ? »
Stéphane était là, torse nu. Il revenait de je-ne-savais-où. Mon cerveau encore brumeux semblait vouloir prendre son temps pour analyser la situation.
« Stéphane ? Que…
- Rendors-toi mon cœur. Tu as besoin de sommeil.
- Tu… tu sens la bière à plein nez.
- Oui, un abruti m’a aspergé quand l’équipe a marqué.
- L’équipe ?
- Je suis sorti au bar avec Robin. Y’avait match.
- Tu as bu ?
- Juste une bière.
- Okay… Quelle heure est-il ?
- Minuit, l’heure de la magie. »
Encore dans le coltard, sa remarque me fit rire.
« Je vais prendre une douche, j’en ai jusqu’aux cheveux. Rendors-toi. »
Je fermai les yeux un instant et les réouvrant, le corps de Steph se collait à mon dos, chaud et encore un peu humide.
« Hmm…, appréciai-je.
- Tu n’es pas rendormie ?
- J’avais envie d’un câlin.
- Vos désirs sont des ordres ma jolie. »
Il me serra contre son torse et son odeur parvient à mes narines.
« Steph’, et si on n’attendait pas ta cuisine ?
- Léa, le moment est mal choisi, on a besoin de dormir tous les deux.
- Si tu le dis. »
Je n’insistai pas, désireuse de me rendormir, comme aspirée par mon matelas. Mais cependant une alarme se mit à clignoter dans un coin de ma tête. Mon inconscient avait dû noter un détail qui m’échappait. Mais me savant peu douée pour la diplomatie dans un moment pareil, je jouai à un autre jeu :
« Bah voyons. Je crois surtout que ta tête te tourmente. Laisse-moi calmer tes pensées, je t’assure que tu vas dormir comme un bébé après. »
Moins peureuse que je n’aurai cru, je laissai ma main glisser entre nous, caresser son torse et descendre vers son caleçon.
« Léa, je t’en prie, je ne me sens pas d’humeur.
- Qu’y a-t’il ? » demandai-je en m’interrompant, contente qu’il introduise lui-même le problème.
Je le sentis soupirer et secouer doucement la tête.
« Rien d’important.
- Mais tu en as parlé à Robin, n’est-ce pas ?
- Léa…
- Ne t’embête pas pour moi. Dormons. »
Je décidai de cacher mon incompréhension et me blottis un peu plus contre lui. Je tentai de me persuader qu’il était juste fatigué, qu’il avait juste besoin de dormir et que tout irait mieux demain. Je retins mon chagrin et fermai les paupières.
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Comme deux étrangers
RomanceSe réveiller comme une fleur à côté d'un jeune homme et se rendre compte qu'on est amnésique. Peut-on compter sur lui pour ramener nos souvenirs?