V. Défendre enfin son territoire

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Une fois notre petite polémique terminée, nous nous arrêtâmes en plein milieu du trottoir, cherchant le moindre indice autour de nous. Bon, on était mal barrés.

-« Dis Léa, et si le monoprix était fermé le dimanche ?

- Mais non, le matin c’est toujours ouvert… Comment je sais ça moi ?

- J’allai te poser la même question. Là ! Un sac Monoprix ! »

Il semblait comme un enfant qui a gagné une chasse-aux-trésors. Il était tellement mignon. Il me jeta un coup d’œil interrogateur et je me rappelai à l’ordre. Cesse de le dévisager ainsi enfin !

-«  Tu rou…

- Je sais, je rougis ! Et ravale ce sourire tout de suite !

- A vos ordres Madaâame. »

Ne me retenant plus, je lui donnai un coup de mon petit poing dans son épaule divinement musclée. Cela ne servait évidement à rien mais cela me défoulait. Puis je partis dans le sens opposé à celui du petit vieux avec son sac monoprix mi plein. Stéphane me rattrapa par le bras et me déséquilibra assez pour que je tombe contre son torse. Avant même que je puisse me dégager, il me serra dans ses bras. Je commençais à me débattre mais je n’y tenais pas tant que ça. Je cessai alors de gigoter et posai ma joue contre son bras.

-«  Tu vois quand tu veux !

- Oh ne me cherche pas avec ton petit sourire enjôleur. Je connais très bien ce qui se cache sous la surface.

- Un cœur d’or caché dans un physique d’athlète ?

- Non mais quel prétentieux ! exclamai-je sans pouvoir retenir un sourire. Un monstre tu veux dire, non ?

- Bah, qui se ressemble s’assemble. »

Bon ok. 2-0 pour toi. Je me retourne vers toi et te tire une n-ième fois la langue.

« Cesse de me tirer la langue constamment, sinon je viens la chercher. »

Je ris. Et nous partîmes main dans la main dans notre noble quête. Après plusieurs minutes de marche, nous nous trouvâmes enfin devant le monoprix. Je m’arrêtai devant les portes et coupai l’élan de mon compagnon.

-« On a oublié de vérifier si on avait du liquide ! J’ai une carte bancaire, mais je ne souviens plus du code. J’imagine qu’il en est de même pour toi.

- Oui en effet. "

Il sortit son porte-monnaie et je fis de même.

-«  J’ai 32 euros en liquide.

-« Et moi 22. Cela fait 54 euros pour les repas d’une semaine, soit 21 repas pour deux !

- 54euros pour 21 repas, c’est moi ou cela fait vraiment peu.

- Attend. Il y avait dans le frigo trois œufs, du fromage râpé, une boite de lentilles, un sachet de coquillettes… Et moi, j’ai assez de céréales pour la semaine. Par contre, il faudra du lait.

-Ca-y-est, je suis impressionné par ta mémoire. Pour moi, j’ai assez de biscottes pour… disons jusqu’à jeudi.

- Espérons qu’on aura trouvé une solution d’ici là. Cela « plus que » 14 repas, moins une omelette, 13 repas. Et les lentilles pourront faire le légume pour un repas. Cela reste gérable. Mais il faut faire attention quand-même.

- Oui cap’taine ! »

Et nous entrâmes dans le magasin. Nous fîmes attention d’acheter les choses les moins chères possibles, en surveillant le moindre superflu.

Une fois notre sac suffisamment rempli, nous nous retournâmes aux caisses. Une seule était ouverte et il y avait quatre personnes aux caddies bien remplis devant nous. Nous prîmes notre mal en patience. Je regardai autour de moi pour tenter de ramener quelques souvenirs, mais rien à faire. Je laissai mon regard se balader, jusqu’à ce que je remarque un coup d’œil d’une fille dans notre direction. Ou plutôt visant les fesses de mon compagnon. Je lui lançai un regard noir et quand elle s’en aperçut, continua son chemin comme si de rien n’était. Je me collai alors inconsciemment à Stéphane, comme pour protéger mon territoire. Il me lança un coup d’œil mais ne dit rien et passa son bras autour de mes épaules. J'étais (étrangement!) aux anges.

°Ils avancent nos deux tourtereaux^^

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Comme deux étrangersOù les histoires vivent. Découvrez maintenant