XXIV. Menace latente

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°Mes vacances se finissent, je serai de nouveau lente dans mes publications. Je m'en excuse d'avance et espère que vous profiterez quand même de mon histoire.

Bonne lecture°

«Et sinon, qu’as-tu trouvé d’intéressant sur l’ordinateur?

«Dans les fichiers, j’ai trouvé pas mal de documents de gestion, management et des résumés de problèmes dans certaines entreprises, d’où j’en ai déduis que c’est mon métier. J’ai fait quelques recherches internet sur nous deux et devine ce que j’ai trouvé.

- Comment veux-tu que je le sache? Allez! Dis.

- Sur moi, il n’y a rien: je suis inconnu sur internet, mais toi, premièrement tu as bien étudié à Paris Sup’ Bio comme tu l’avais deviné, mais tu as même grâce à eux déposé un brevet. Une histoire de cristallisation régulière et contrôlée de molécules dont je n’ai même pas réussi à retenir le nom. Je ne sais pas en quoi cela nous aidera dans notre vie de tous les jours, mais peut-être que cela te rappelle des souvenirs.

- Je ne sais pas… Il me semble que oui. Dans le hall de Parsi Sup’Bio, il y avait des cadres photo dorés sur le grand mur.»

Tandis que je décrivais mon souvenir à voix haute, je me voyais traverser l’immense et lumineux hall d’honneur. Je regardais autour de moi en ouvrant des grands yeux, captant le moindre détail de cette scène inédite qui aurait dû me sembler banale. Ce hall, je l’avais traversé tous les jours pendant les cinq ans de ma formation d’ingénieur, et pourtant, je le redécouvrais aujourd’hui, comme pour la première fois, à travers mes souvenirs.

«J’avais toujours admiré ces cadres réservés aux meilleurs élèves de l’école. Ceux qui avaient intégré des équipes honorables, ceux qui avaient obtenu un brevet ou une récompense autre. Je m’étais promis qu’un jour j’y apparaitrai. C’est triste, j’en ai rêvé pendant cinq ans, et maintenant je ne me souviens même pas de la photo dans le cadre portant mon nom.

- Je te la montrerai, tu y es très belle, rayonnante même. Tu sers la main à un homme en blouse du même âge que toi, un certain Philip Stoss, qui a déposé le brevet avec toi.»

J’aurais dû remarquer qu’il avait mémorisé le nom de ce gars inconnu alors qu’il n’avait même pas retenu le nom des molécules de mon brevet. Mais j’étais occupé à rappeler à moi les souvenirs de cet ancien temps qui me paraissait si lointain.

«Philip Stoss… Je ne vois même pas qui c’est… Steph’, il faut que j’aille à mon appartement! Je pourrais me souvenir de tellement de choses! Cet univers familier ne me laissera pas indifférente, j’en suis sûre. J’aurai peut-être enfin des réponses.

- Tu sais où c’est?

- A Chatenay, la ville limitrophe au sud-ouest de Sceaux. Tu m’y accompagnes, s’il te plaît?

- Pas de problème. Demain après-midi?

- Pourquoi attendre si longtemps? Pourquoi pas ce soir? On peut dormir là-bas.

- Pour deux raisons: la première est que tu n’es pas encore totalement rétablie. Il est hors de question que tu retombes malade. La deuxième est que j’ai un rendez-vous avec mon passé demain matin moi aussi, et comprends que c’est important pour moi»

J’aurai pu comprendre sans doute si j’avais su de quoi il parlait

«Un rendez-vous?

- Tu te souviens, je t’ai dit que j’étais allé me balader ce matin, histoire de m’aérer un peu? Eh bien, j’ai rencontré un gars, Robin, dans la rue qui m’a reconnu. Il aurait un truc à moi à me rendre je crois. J’ai fait semblant de le reconnaitre et je lui ai demandé des nouvelles de lui. Apparemment, on fait de la photographie ensemble et il a une bonne nouvelle à m’annoncer. Il a téléphoné après déjeuner et m’a dit qu’il passerait.»

Comme deux étrangersOù les histoires vivent. Découvrez maintenant