XIII. Une nouvelle journée

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°14.334 lectures, 119 votes et 144 commentaires pour une seule journée de Léa et Steph'.

Sachez qu'ils en sont surement très honorés :-p

J'espère faire aussi bien pour la suite mais cela ne tient pas qu'à moi mais aussi  vous.

En espérant que ce chapitre 13 ne me porte pas malheur, je vous souhaite une bonne lecture.

PS : désolée de ce long mois d'absence :s °

« Alice, cours ! Tu es en retard ! »

                        Il avait raison, je devais me presser ! Être en retard à un rendez-vous galant, quel manque de courtoisie !  Je m’attachai les cheveux et me mis à courir pour rattraper le temps perdu. Tic ! Tac ! Le temps passe. L’heure tourne. Tic ! Tac ! Ce même bruit que la minuterie d’une bombe. Tic ! Tac ! Mes jambes n’allaient pas assez vite, j’ai l’impression d’être une tortue. Tic ! Tac ! Pourtant c’est la tortue qui gagne. N’est-ce pas cher Monsieur de La  Fontaine ? Tic ! Tac ! A condition de partir à point. Quelle idiote ! J’ai voulu me maquiller mais le manque d’expérience s’est fait sentir. Je suis désormais en retard.

« Qu’on lui coupe la tête ! »

Une jeune fille, perdue dans la foule. Voilà tout ce que j'étais. Je me sens si petite parmi toute cette masse qui m’entoure, qui m’englobe comme si je faisais partie de leur tout. Elle m’enlace, tantôt me couvant tantôt sur le point de me dévorer. Les gens ne me prêtent pas attention, je suis trop banale. On me bouscule, je me cogne sans le faire exprès. Je passe inaperçue dans cette cohue de gens. Isolée dans la masse, je te cherche du regard, un peu inquiète. Où es-tu mon amour ?  Mais je suis trop petite,  la marée qui m'entoure ne m'offre pour seule vue le mur mouvant de leurs corps. Leur flux m'entraîne, telle une bouteille à la mer, tentant de défier les courants. Mais qui entendrait mon SOS?

Toi peut-être? Je désespère de ne pas te voir au-dessus de cette vague de têtes.  Comme une enfant qui a lâché la main de son père dans un océan sans fin de jambes, je m'efforçais désespérément de ne pas pleurer.

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Les gens se bousculent tout autour, cherchant toujours à aller plus vite. Ils se cognent, ils grognent, et réaccélèrent. Comme un troupeau dans un enclot trop petit. Des moutons, de bêtes moutons dans un enclot trop petit. De bêtes moutons persuadés de contrôler leurs destins.  Moi, je ne suis pas pressé. Je me laissais porter par la foule, ne sachant pas trop où aller. Je regarde tranquillement les visages qui se présentent, sonde les regards souvent hagards de ces gens seuls dans la foule. En bande, en couple ou en solitaire, ils se retrouvent de toute façon isolés dans cette multitude grouillante. Une fourmilière en ébullition après un coup de pied ravageur.  Qu'est-ce que je fiche ici? Je suis dans une foule, sans but, et je dérive tranquillement, me faufilant dès qu’une percée se crée.

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Là! Je te vois enfin! Mais toi, tu ne me vois pas. Tu continues ton chemin l'air perdu. Je me faufile tant bien que mal parmi cette masse indifférente. Tu t'éloignes, porté par la foule, je m’approche mais tu t'éloignes de nouveau, et ainsi, comme un jeu du chat et de la souris, une poursuite commence. Soudain tu t'arrêtes malgré les flux de la foule et regardes autour de toi d'un air hébété. Les gens te bousculent mais tu ne fléchis pas. Peut-être as-tu entendu mon cri muet ? Je t'attrape enfin par le bras, essoufflée par la peur et la course.

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Une main s'est posée sur mon avant-bras, me sortant de ma torpeur. Une jeune fille qui me regarde.

Comme deux étrangersOù les histoires vivent. Découvrez maintenant