Scène 22 : De découverte en découverte

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~Elsa~

Le lendemain Jessie alla courir avec Ricky le long de la plage. A leur retour, nous étions tous réveillés et prenions notre petit déjeuner ensemble en finissant par nous demander ce que nous pourrions bien faire de notre journée. Pour en discuter, mes amis et moi étions installés dans le grand salon à côté de l'entrée. Connaissant les environs, Jessie nous proposa de visiter le phare de Montauk en fin de journée pour qu'il y est moins de monde. Le plan de la journée étant établit, la styliste se dirigea vers le couloir de l'entrée.

- Je fais une course et je reviens. Dit Jessie en s'avançant vers la porte.

- Tu vas où comme ça? Lui demandais-je.

- Faire une course. Dit elle vaguement.

- Tu veux que je vienne avec toi?

- Non, je n'en ai vraiment pas pour longtemps. Tient voici la clé de la bibliothèque personnelle de mon ami. Tu pourras jeter un oeil si tu veux en mon absence. Normalement, on ne devrait pas y aller car le propriétaire n'aime pas trop qu'on farfouille dans ses livres. Mais bon vu que c'est toi, je te fais confiance.

- Je serais d'une grande prudence avec les livres.

- J'y compte bien, je n'ai pas envie qu'il me tombe dessus à la sortie. S'amusa t-elle. A toute à l'heure miss curieuse.

Jessie se précipita dans sa berline noir en me laissant avec la clé. Et s'amusa dans l'habitacle de me voir m'empressait de rentrer pour découvrir la bibliothèque. La pièce se situait au rez de chaussé au fond du couloir, elle faisait toute une longueur de la villa. Les yeux émerveillaient par le style victorien de cette salle de lecture me laissa sans voix. Une odeur âcre dégageait de cette pièce qui ne devait pas voir le jour souvent. J'ouvris les tentures baroques ainsi que la baie vitré pour aérer. A ma gauche des étagères recouverts de livres originaux ne faisaient aucun doute sur la passion du propriétaire pour les bouquins. Du bout des doigts, j'effleurais les reliures de cuirs anciens en imaginant passer des heures ici. Sur ma droite, j'aurais tout le loisir de m'affaler et de peut être travailler sur le bureau en acajou pour peaufiner mon œuvre de fiction. Je me ressaisis aussitôt en pensant que je n'étais pas chez moi. Je pouvais simplement admirer cette bibliothèque avec envie rien d'autre. Alors, je profitais de cette heure pour en faire le tour et ainsi dénicher un livre sur lequel je pourrais me prélasser cette après midi. J'arrêtais mon choix sur un classique de Flaubert en version original française. Par chance, j'avais appris la langue de Molière dans mes années d'études. Je m'en sortirais dans cette lecture qui me ressemblait. Madame Bovary et moi avions des points en communs, nous étions toutes deux de grandes romantiques et semblaient vivre une vie monotone auprès des hommes. Tout ce que nous désirions c'était de vivre des aventures qui nous sortiraient de notre ennui. Passant devant un fauteuil deux places, je touchais sur son sommet le bois sculpté en arabesque. M'installant confortablement, je pressais les accoudoirs rembourrés sous un velours moelleux puis commença à lire. Au cour de ma lecture, je me rendis compte que je vivais peut être une vie moins monotone que je le pensais. Jessie en était la cause à se changement ce qui me fit sourire en pensant à cette tornade.

*
De retour pour le diner du midi, l'artiste se faufila jusqu'à sa chambre discrètement avec des sacs. Jessie avait ramené aussi notre repas digne d'un grand chef étoilé qu'avait récupéré Paul à son arrivée.

Dans l'après midi, Ariane et moi voulurent profiter du soleil de plomb en ce mois de juin pour se baigner. Bobby et Rick nous rejoignirent dans la piscine en sautant à pied joint pour nous éclabousser.

Une autre saisonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant