~Jessie~- Rien c'est le barda là dedans, il faut bien que j'ai une pièce en mauvais état. Me justifiais-je.
- Pourquoi ne veux-tu pas me la montrer ?
Merde Elsa ne m'oblige pas user de ma grosse voix pour te faire fuir. Parce que c'est ce qui arrivera si j'ouvre sur mon univers à la noirceur dont tu ne rêves surement pas de connaitre.
- Parce que celle-ci est spéciale. Elle est emprunt à des souvenirs douloureux. Je ne crois pas que mon atelier t'intéresserait.
Et là, je vis dans son regard que j'avais attisé son appétit sans faille. Pour moi, cette pièce représentait le coeur de mon monde assombrit par la désolation qui avait défraichit depuis un soir de juillet. Pour Elsa c'était la boite de Pandore qui était difficile de résister. Je voyais clair dans ses yeux suppliants et pétillants d'une lueur que je reconnaissais entre mille. Elle allait me demander jusqu'à ce que je craque devant ses prunelles hypnotiques. Que je détestais quand elle abusait de son pouvoir surnaturel sur moi
- Je t'en prie Jessie, montre moi cette pièce ! M'implora t-elle de ses yeux de biche.
- Tu en n'as pas assez vu ? Il n'y a rien qui puisse valoir le coup d'être regardé à l'intérieur.
- Tu sais qu'au plus tu dis ça au plus je suis curieuse.
- Et c'est un vilain défaut Mlle Kingston ! Haussais-je le ton.
Elle continua avec une petite moue tristounette pour m'attendrir. Je la détestais en cet instant car elle ne me faisait pas que m'obliger à me dévoiler, elle ouvrait une partie de mon âme éparpiller dans ce bazar sans nom. Je sous pesais le pour et le contre de cet impact qu'aurait sur nous deux et cédais dans un remord non dissimulé.
- Bon tu as gagné, je rends les armes. Je ne sais pas comment tu fais mais je te cède trop facilement. Mon filleul y arrive toujours, tu pourras lui serrer la main quand vous vous rencontrerez un jour.
Avec hésitation, je me poussais en lui laissant le soin de l'entrouvrir. Comment me suis-je laisser convaincre à rentrer dans cette pièce charger en émotion. Je la connaissais par coeur pourtant, elle ne verrait que des sculptures, des tableaux et des poteries disposaient en vrac sur des tréteaux dans mon atelier. Sauf que pour moi la réelle torture se trouvait au bout de la pièce. Chaque lieux de mon duplex reflétait une facette différente de mon âme. Celle-ci était certainement la plus triste et tourmentée par mon chagrin.
- Tu vois, je te l'avais bien dit que cette pièce ne devait pas être vu. J'y vais seulement quand je n'ai pas beaucoup le moral.
Le « o » que je voyais apparaitre sur ses lèvres confirmées ce que je pensais. Elle croyait pertinemment qu'elle avait découvert le trésor caché des templiers. Or tout ce que j'y retrouvais ce n'était que des objets dont ma souffrance était imprégnée.
- Enfin, je te vois pour la première fois. Toutes ces facettes cachées sont là devant mes yeux.
J'abaissais les paupières pour réprimer toute ma frustration. Je n'aimais pas me dévoiler autant devant qui que ce soit. Elsa fit le tour en contournant les objets qui trainaient de-ci de-là. Pour sortir au plus vite, je proposais à boire à mon invité un brin trop indiscrète à mon goût.
- Oui, je veux bien une eau gazeuse.
Revenue le plus lentement possible, je m'approchais de l'antre de mes démons. Dans un bruit de fracas sur le sol, Elsa se retourna saisit. Je venais de renverser les verres sur le bas de la porte.
- Qu'est-ce... Qu'est-ce que tu fais ? Qui t'a dit de toucher à mes affaires ? En voyant Elsa tenir l'un de mes tableaux. Sort de la tout de suite ! Dis-je furibonde auprès de la fouineuse.
- Je suis désolé Jessie, je ne voulais pas te mettre en colère. Se défendit-elle en déposant l'objet du délit.
- Et bien tu as réussi ! Je t'ai ouverte toutes les portes de chez moi et toi comme toujours tu dois fouiller plus loin. Tu ne peux pas te contenter de ce que je te donne. Tu veux tous tout de suite. Je n'aurais jamais dû t'emmener ici. Tu cherches quoi au juste Elsa ? Hein ? Peut être que la styliste de renom à un cadavre dans le placard. Et bien désolé pour le FBI, je n'en ai pas ! Pourquoi un tel intérêt pour mes secrets c'est pour écrire l'un de tes fichus bouquins.
A bout de souffle, je ressemblais à un taureau qu'on avait mis en colère. Les narines frémissantes avec les yeux exorbités qui me sortaient de la tête. Mon dragon intérieur était si près de péter un cable qu'Elsa eut un mouvement de recule. Mais elle ne se démonta pas face à mon comportement effrayant. Elle savait que je l'utilisais pour impressionner mes adversaires or ça ne marchait pas avec elle.
- Je ne te permets pas de critiquer mon livre. Je t'ai montré ce que j'écrivais parce que je te faisais confiance. Et puis moi aussi, je me suis mise à nue devant toi. Je n'ai jamais fait voir mon livre à personne. Je ne pensais pas que de découvrir des toiles de cette femme te mettrait dans un état pareil. Si c'est ton ex excuse-moi mais c'est plutôt mal sein de les garder.
- J'hallucine ! Me tirais-je une mèche de cheveux en arrière. Tu ne sais pas de quoi tu parles, tu présume un truc pareil à propos de mon ex. Tu crois que parce que j'ai fait deux cures à cause d'elle que je la peins pour soulager mes angoisses. Mais tu ne me connais pas, tu ne sais rien de mon enfer quotidien. Maintenant sort d'ici, je voudrais être seule. Aboyais-je les joues rouges vives.
- Je te rappelle que tu m'as prise en moto. Mais ne t'en fait pas, je vais appeler un taxi.
- Non, laisse tomber, je te reconduis illico presto chez toi !
Je ne voulais pas qu'elle rentre alors qu'un fou furieux pourrait. Stop ! J'imaginais toujours le pire.
- Je peux me débrouiller toute seule. Lança Elsa pleine d'amertume avec des éclairs dans les yeux.
Putain de fierté mal placé, elle fera ce que je lui dis de faire pour son propre intérêt.
- Je te reconduis, ne discute pas à cette heure-ci les rues ne sont pas fréquentables.
A contre cœur, l'agent littéraire accepta d'être reconduite chez elle. Le pied à peine posait à terre que je redémarrais en trombe. J'étais si furieuse que j'allais faire un tour à mon refuge.
- Pourquoi cette fille voulait tout savoir à mon sujet ? Dis-je tout haut en pleurant. Que cherche t-elle ? On ne pourra jamais s'aimer avec cette barrière entre nous. Implorais-je le ciel.
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Copyright 2015-2016 par Eryn Tholiem. Tous droits réservés
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Une autre saison
RomansaUne femme pressée, un café, une bousculade, deux vies à jamais bouleversées. Une histoire somme toute banale à croire au début. À vous de juger ce qu'il en est et laissez-vous emporter par le tourbillon de la vie d'Elsa et de Jessie. Un amour imposs...