- Non, votre mari n'est pas décédé, dit-elle d'une voix affolée, comme si elle s'en voulait de m'avoir fait pensé ça.
Un énorme soulagement arrive. Elle m'accompagne à la chambre, prenant son temps, comme si elle avait du mal à me dire quelque chose.
- Son état est stable mais j'ai entendu dire qu'il voudrait en finir, ajoute-t-elle en s'en aller voyant arriver des infirmières.J'en conclus rapidement qu'elle a dû écouter aux portes pour me dire ça. Je déteste lorsqu'une personne fait sa commère, qu'elle écoute ce que les professionnelles disent entre eux mais actuellement, je ne lui en veux pas. Elle m'en a sûrement parlé parce que Paul ne m'aurait rien dit. Il aurait gardé ça pour lui, ayant peur que je refuse qu'il parte ou ayant peur que je ne le soutienne pas.
J'entre dans la chambre et Paul est toujours allongé. Il a l'air d'avoir maigri, ce qui est complètement faux vu que ça ne fait même pas 15h que nous nous sommes séparés. En revanche, il a l'air d'être plus faible qu'hier.
- Je t'avais dit de ne plus venir me voir, dit-il en me voyant m'approcher de lui.Sa voix est si faible, comme si il avait la voix cassée à cause du froid, mais je sais très bien que ça n'a rien avoir. Je m'assois sur un lit afin d'être le plus près de lui que possible. Il m'ignore. Je pense qu'il a honte de lui, honte que je puisse le voir dans cet état mais en tant que femme d'un médecin, j'en ai vu des patients allongés sur un lit d'hôpital, leurs restant quelques jours à vivre. Ce n'est peut-être pas la même chose vu que je connais Paul, mais ça me choque moins que si je n'en avais pas encore vu.
- Je ne peux pas te laisser seul dans cette épreuve là, lui répondis-je en lui prenant la main.
- Va-t-en. Laisse-moi seul.
- Hors de question. On est marié pour le meilleur, comme pour le pire.
- Je sais que tu ne m'aimes pas. Ça se voit, dit-il en respirant fortement, prenant soin de s'arrêter quelques secondes presque à chaque mot. J'ai tout fait pour que tu m'aimes réellement mais ça n'est jamais arrivé. Tu tiens à moi, je ne dis pas le contraire, mais ce n'est pas de l'amour. Juste de l'affection.A chaque fois qu'il parle, il s'épuise un peu plus. Ses mots m'ont blessé. Je me suis mise à sa place. Il a dû souffrir pendant toutes ses années à essayer de me séduire sans succès. Malgré ça, il est resté près de moi. J'aurais dû partir bien avant. Je suis stupide.
- Mais je ne t'en veux pas, ajoute-t-il. Ce n'est pas de ta faute.
- Paul, je...
- Chut. Je vais partir.
- La secrétaire m'a dit que tu voulais en finir.
- C'est vrai. Le médecin va bientôt arriver. Il va m'aider à en finir rapidement.Les larmes coulent sans que je ne m'en rende compte. Il pose sa main sur la mienne, en me tirant légèrement afin que je m'allonge un peu sur lui.
Paul pleure, caressant la peau de la jeune fille avec le peu de force qu'il lui reste. Il le serre comme il peut afin de lui dire adieu. Ça n'a jamais été son point fort de dire au revoir à l'un de ses patients mais lorsqu'il s'agit de ses proches, c'est encore pire. Elle pleure et il ne peut rien faire pour sécher ses larmes.
- Je pars maintenant pour souffrir moins, dit-il en relâchant son étreinte.Je me redresse et essuie mes larmes, voulant montrer à Paul que je resterai forte.
- Tu vas partir de cet hôpital, rentrer à la maison et continuer ta vie, continue-t-il. Promets-moi qu'après ma mort, tu vivras la vie que tu as toujours voulu avoir, que tu sortiras avec l'homme qui te fera vibrer.
- Je te le promets. Mais je veux rester près de toi.Paul n'a pas eu le temps de me répondre que le médecin arrive. Je lui dis clairement que je veux restée avec eux pour ce moment et après avoir insisté, ils finissent par accepter. Le médecin installe tout et lorsque Paul tient la seringue, près à injecter le produit, des frissons me parcourent tout le long. Je sais que c'est la fin.
- Adieu mon amour et n'oublie pas les promesses que tu m'as fait, me dit-il.Sa voix me glace presque le sang. Il appuie sur la seringue et le produit s'introduit dans son corps, fermant les yeux petit à petit.
Je sors de cet hôpital, les yeux remplis de larmes. Je baisse la tête, sentant le vent frais caresser mon visage qui me fait du bien.
- Savannah, entendé-je.Je lève ma tête et vois Justin. Deux sensations s'offrent à moi. Je suis heureuse de le voir dans ce moment difficile, je sais qu'il me soutiendra, que sa présence me fait du bien mais sa présence me fait aussi drôle à cause du baiser que nous avons échangé hier. Je reste donc planté là comme une idiote, ne sachant pas si je dois le prendre dans mes bras ou le fuir. Il s'approche de moi assez rapide, avec une expression de visage triste en me voyant pleurer. Il me prend dans ses bras, me serrant fortement. Je ferme les yeux et me sens bien. J'ai l'impression d'être sur un nuage. J'oublie notre baiser de la veille et le serre à mon tour. Justin pose sa tête dans mon cou et son souffle me donne des frissons. Nous restons ainsi pendant plusieurs minutes sans parler, juste à être dans les bras l'un de l'autre. Il finit par se retirer, posant ses mains sur mes joues, effaçant chaque larme qui coule. Il passe son bras autour de mes épaules et m'emmène loin de cet endroit. Il ne parle toujours pas, probablement parce qu'il n'y a rien à dire. Il s'assoit sur l'herbe, dans un parc et je fais pareil. Il me regarde avec tristesse.
- Paul, il... il est mort, pleuré-je en me plongeant dans ses bras.
VOUS LISEZ
Oublie-moi.
FanfictionJustin Bieber n'est pas connu dans cette histoire. Histoire datant de 2015.