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Je me réveille de bonne heure et de bonne humeur. Regarde mon téléphone un SMS d'Élisabeth.

JE T'APPELLE CE SOIR BISOUS

Après le petit train train, je me met au boulot mais sans trop avoir la tête à ça. Je pense à cet après-midi. Les retrouvailles me perturbent. J'imagine plusieurs scénarios.

1- Il arrive me fait la bises et ne fait que parler de lui, de ses réussites, de ses choix. Il ne me laisse pas en placer une. L'horreur! Il n'était pas égocentrique il n'a pas pu changer à ce point!

2- Au bout de cinq minutes on a plus rien à se dire ni en commun. Merci d'être venu au revoir à jamais.

3- Gros fantasme. J'ouvre la porte on se regarde, il entre m'embrasse sauvagement et nous faisons l'amour dans tous les coins de l'appartement.

Il faut que j'arrête de rêver.

En milieu de matinée, je me connecte à Facebook.
Un message d'Andrew.

-Coucou
Toujours ok pour tout à l'heure?
Si oui envoie moi ton adresse.

Comment ai je pu oublié de lui donner mon adresse. Je lui envoie un message de réponse. Je sens une pointe d'excitation montée. Il faut absolument que je me calme. Sinon il va me prendre pour une folle et fuir en courant.

Le temps passe lentement. J'essaie de passer le temps comme je peux. Me regarde vingt fois dans le miroir.

Finalement, j'entends frapper à la porte. Je respire un grand coup avant d'aller ouvrir.

_ Hey, salut.

Andy se tient devant moi, à quelques mètres, mon coeur s'emballe. Il est devenu un très bel homme. Un grand brun, athlétique, habillé assez classe, veste en cuir marron ouverte sur une chemise blanche, jean et chaussures marron, toujours le même sourire charmeur.

_ Salut entre.

Nous nous faisons la bise.

_ Sympa ton appart

_Merci

Je ne veux pas lui dire direct, que je ne suis pas chez moi.

Nous nous installons sur le canapé avec une tasse de café.

_ Ça me fait drôle de te revoir après toutes ces années. Lui dis je.

_ Oui c'est assez étrange mais c'est cool.

Je lui souris, je me sens bête.

_ Qu'as-tu fais depuis toutes ces années?

_ J'ai voyagé, j'ai bossé à droite à gauche, j'ai même été mon propre patron. Et voilà en gros.
Et toi?

_ Moi... j'ai été jeune fille au pair pendant mes études et puis après j'ai été en couple avec le père des enfants dont je m'occupais. Depuis une semaine je vis ici. Je l'ai quitté, j'ai découvert qu'il me trompait.

_ Oh! Mais ça va tu t'en sors?

_ Ça va pour l'instant. Et puis c'est mieux ainsi, même si je perd côté matériel il n'y a pas que ça qui compte, je dois reprendre l'estime de moi-même et vivre pour moi.

Qu'est ce que je raconte, il va m'envoyer voir un psy. Il faut que je change de conversation.

_ Euh, sinon toi, tu es en couple?
_ Pas en ce moment. J'ai été en couple avec une femme qui avait deux petites filles, c'était compliqué, elle était trop jalouse. Depuis rien en fait je ne cherche pas vraiment. Je m'occupe de moi, j'essaie de me reconstruire une vie ici.

_ Tu vis où?

_Je suis retourné vivre chez ma mère, me dit il en levant les yeux au ciel, tu sais elle avait quelques appartements à louer à côte de chez elle.

_ Ça doit être bizarre?

_ Non ça va. C'est chacun chez soi. Chacun vit sa vie comme il entend.

_ Ça me fait plaisir de te revoir.

Me dit il après un instant de silence. Je sais je te l'ai sans doute déjà dit. Ça m'est arrivé souvent de penser à toi.

_ Moi aussi j'ai souvent pensé à toi.

_ Et puis la vie a fait qu'il s'est passé tellement de choses, surtout depuis le décès de mes grands-parents, je n'avais plus de nouvelles de toi ou de ta famille.

_ Qui te donnait de mes nouvelles? La dernière fois que j'ai eu de tes nouvelles tu partais à l'armée.

Les souvenirs reviennent, à cette époque, on se voyait moins, le père d'Andrew venait de mourir, Andrew s'était totalement refermé sur lui.

_ J'avais des nouvelles... lance t-il avec un petit air mystérieux. Je m'étais engagé mais ce n'était pas mon truc après trois ans je suis parti.

_ Et après qu'est-ce que tu as fait?

_ Après? Et bien je t'en parlerai un autre jour car je dois y aller.

Il se lève et se dirige vers la porte, m'embrasse sur les joues pour me dire au revoir.

_ À bientôt... Oh attends, tu ne voudrais pas me laisser ton numéro de portable, ce sera plus facile pour se joindre. Me dit il avec un grand sourire.

Après lui avoir donner mon téléphone et qu'il m'ait dit qu'il m'enverrai le siens. Je referme la porte avec un nœud à l'estomac, j'avais tellement envie de l'embrasser.

Quelques minutes plus tard, je reçois un SMS.
VRAIMENT TRÈS CONTENT DE T'AVOIR REVU À TRÈS BIENTÔT

Je suis aux anges, surexcitée, je lui répond:
MOI AUSSI À TRÈS BIENTÔT

Je n'arrive pas à y croire, je me sens tellement bien. J'ai l'impression d'être revenu dix-huit ans en arrière. Je repense à notre conversation de tout à l'heure. C'est étonnant que sur certains sujets il soit rester si évasif. Il n'a pas changé enfin si un peu quand même c'est toujours le même avec une grande part de mystère.

Mon téléphone sonne de nouveau, il ne peut déjà plus se passer de moi, me dis je tout sourire.

TU PENSES VRAIMENT QUE C'EST EN ME BLOQUANT QUE TU VAS M'EMPÊCHER DE TE RETROUVER TU N'AS PAS COMPRIS TU ES À MOI
TON JAMES

Ce n'est pas possible, il me poursuit, me harcèle.
La peur a pris le pas sur ma bonne humeur. J'ai l'impression qu'il m'épit, qu'il sait où je suis. C'est insensé, je dois me reprendre.

Je cogite, d'un côté des pensées joyeuses avec Andrew et de l'autre la peur et la haine avec James.

En début de soirée, Élisabeth m'appelle, une heure trente de conversation téléphonique, grand déballage de nos vies, potins et ragots en tout genre.

AMIS ET PLUSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant