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Nous roulons, je ne sais pas où il m'emmène, Andrew ne veut pas me le dire. Tout ce que je sais c'est qu'après nous irons dîner et qu'ensuite il me racontera la suite.

Nous sortons de la ville pour arriver en campagne. Le paysage m'est familier. Je souris lorsque je comprends où il m'emmène.

_ Pourquoi ce sourire?

_ Je sais où l'on va enfin je pense savoir.

_ Ah et bien dis moi.

_ On va à la ferme de tes grand parents. Mais je croyais qu'elle était vendu depuis longtemps.

_ Non elle nous appartient toujours. La plupart des bâtiments ont été transformé en logement.

J'aquiesce sans dire un mot.

_ Pourquoi tu veux aller là bas?

_ Je ne sais pas. Quand je te parlais tout à l'heure j'ai été pris d'une sorte de nostalgie. Comme une envie de retourner vingt ans en arrière.

Je lui souris. Andrew gare la voiture dans la cour bitumée. C'est étrange d'être là, une sensation étrange, un endroit connu et étranger en même temps.

_ C'est étrange j'ai des souvenirs partout ici. Plus ou moins heureux.

_ Je croyais que tu avais que des bons souvenirs. Me dit Andrew avec un petit sourire en coin.

Il marche vers une grange, notre endroit quand nous étions en vacances. Je le suis.
Il ouvre la porte qui grince. Rien n'a changé. La paille, l'odeur, l'obscurité et les rais de lumière ici et là.

C'est étrange comme je me sens bien ici. Je repense à mon enfance et mon adolescence passées à jouer dans cet endroit.

Andrew entre et je m'adosse à la porte. Soudain un coup de vent et me propulsée sur Andrew.

_ Hé... apparemment cet endroit te rend plutôt nostalgique... D'un moment en particulier. Me dit il en riant.

_ Ce n'est pas pour me déplaire. Poursuit il en me prenant dans ses bras avant de m'embrasser.

Il nous conduit plus loin dans la grange, là où la paille est plus abondante. Nous nous embrassons de plus en plus profondément, ses lèvres parcourent mon cou, mes lobes, mes clavicules. Il me déshabille doucement.
Soudain, son téléphone sonne brièvement sans doute un texto. Il me regarde comme pour me demander l'autorisation. Je lui souris et lui fait non de la tête.

_ Désolé, me dit il en sortant son téléphone de sa poche arrière.

Lorsqu'il regarde son téléphone son visage change d'expression. Il a l'air inquiet presque paniqué.
J'attends un moment avant de lui poser une question.

_ Ça va rien de grave? Tu en fais une tête.... lui dis je en lui caressant la joue

_ Non c'est bon, mais on devrait y aller, si tu veux aller manger et après... il ne finit pas sa phrase et repart vers la porte me seule pour me rhabiller.

Nous montons en voiture en direction d'un restaurant. Le trajet est assez et l'ambiance dans la voiture est pesante. Andrew est agrippé à son volant, ses mâchoires serrées. J'essaie de lui soutirer des informations sur le texto qu'il a reçu mais il refuse de m'en parler.

Le restaurant est à l'extérieur de la ville, au bord de la rivière. C'est agréable et reposant comme endroit. Le bâtiment est assez grand avec une terrasse en bois devant, qu'il faut traverser pour entrer.

Nous sommes accueillis par une serveuse, qui se présente, elle se prénomme Lucy, c'est une femme d'un certain âge petite et rondouillarde, ses cheveux blonds et blancs ramassés en chignon mal fait et son uniforme impeccable, chemise à manche courtes à fines rayures bleues et blanches, une jupe bleue marine au dessus du genou et un petit tablier blanc par dessus mais surtout une gentillesse et une bienveillance inscrites sur son visage mais un certain bagou et un franc parler.

Nous sommes installés près d'une grande fenêtre avec vue sur la rivière. Avant de commencer le dîner Andrew me regarde et me dit

_ Excuses moi pour tout à l'heure, je n'aurais pas dû te laisser comme ça. Mais ce message... m'a totalement perturbé.

_ Tu peux peut-être me dire qui c'était.

_ Je t'en parlerai mais pour l'instant j'aimerais que l'on passe un bon moment. Avant ma grande audition. Il finit sa phrase en me faisant un clin d'œil et un petit sourire.

Je me dis qu'il a raison passons une bonne soirée. Après c'est sûr j'en saurais plus.

Le temps passe vite, la soirée est réussie, nous discutons de tout et de rien. Nous rions beaucoup. Notre serveuse a toujours un petit mot gentil ou pour rire.

Après s'être gentiment bagarré pour savoir qui paie l'addition, où j'ai capitulé. Nous retournons chez lui en voiture. La route est longue et mon stress n'en finit pas de monter, j'ai peur de ce qu'il va me dire.

Quand nous entrons dans son appartement, je m'assois sur son canapé. Andrew me propose quelque chose à boire.

_ Non je ne veux rien boire pour l'instant je veux juste que tu me parles.

_ Ok, ok, mais pendant que je parle ne me coupe pas la parole et ne me pose pas de questions. Laisses moi finir avant d'intervenir.

_ D'accord je t'écoute.

_ Comme je te l'ai déjà dit, j'ai eu une relation difficile avec une femme. Elle voulait me dominer. Au début ça m'amusait. On s'envoyait l'air sans arrêt, c'était juste elle qui disait où et quand. Puis au fur et à mesure, elle a voulu utiliser des sextoys, c'est monter crescendo. Il fallait que j'utilise les vibro ou les gods sur elle. Elle aimait beaucoup le sexe hard, les doubles pénétrations et plus. Dans nos jeux (il mime des guillemets avec ses doigts) elle a introduit des fouets, des menottes. Les mots sont devenus plus crûs plus humiliant. Elle m'a même forcé à me taper quelques unes de ses amies.
Voilà tu sais maintenant... finit il par me dire en soupirant.

_ Non je ne sais pas tout, ta cicatrice c'est quoi? Qu'est-ce qu'elle t'a fait?

_ Après une soirée chez une amie à elle. Ça a mal tourné. Nous sommes arrivé chez son amie vers vingt heures, elles étaient toutes les deux dans un trip où elles me prenaient pour un chien. Je suis resté une partie de la soirée attaché à un radiateur avec une laisse autour du cou et complètement nu. Il fallait que je me comporte comme un chien sinon je me prenais des coups de martinet. Ma dominatrice m'a juste détaché pour que je les saute toutes les deux mais avant cela il a fallu que je me masturbe contre ses cuisses et ensuite j'ai eu le droit de les baiser. Je devais prendre ça comme un privilège. Mais j'en pouvais plus. Et quand j'en prenais une l'autre m'enfoncait un god ou un vibro. Avec insultes et humilation. Quand elles en ont eu marre, nous sommes partis. De retour chez elle, elle a voulu recommencer et à voulu me faire plaisir en me massant avec de la cire de bougie, quand elle fond ça devient de l'huile de massage. Elle a commencé à m'en verser sur le dos, ce qui m'a brûlé.

Il lève son t-shirt et me montre les tâches blanches.

_ Je me suis levé, ça ne lui a pas plu, évidemment. Elle est devenu folle, elle criait, elle m'insultait, elle me disait que je devais faire ce qu'elle voulait. Je lui ai dit que c'était fini que j'arrêtais tout ça, toutes ses conneries. Quand je suis arrivé prêt de la porte pour sortir. Elle m'a sauté dessus avec un couteau et voilà pourquoi cette cicatrice.

Il ne m'a pas regardé de tout le long de son récit. Il me parlait vite, puis très lentement, passait ses mains dans ses cheveux ou à les frotter sur ses cuisses. Quand il finit, il pousse un grand soupir. Le regard perdu, vulnérable et en colère.

Je le regarde, je ne sais pas quoi lui dire. Je ne sais pas si je dois continuer à lui poser des questions.

Andrew se lève, se tourne vers moi. Il me tend la main.

_ Je pense que c'est assez pour aujourd'hui. Si tu as veux en savoir plus, on en reparlera peut-être plus tard. Là j'ai juste besoin de dormir. Tu viens?

Je lui prend la main et nous nous dirigeons vers sa chambre.

_ Merci de m'avoir écouté sans me couper, tu es la première personne a qui j'en parle.

_ Merci à toi de t'être livré.

Il me sourit timidement, on entre dans la chambre.

AMIS ET PLUSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant