Dégoûtée par le fait de devoir attendre 24h de plus avant de partir en direction de pack, j'observe le chemin qui mène à la cascade.
Ballottée sur le dos de Thomas je suis encore éblouie par la beauté de ce sentier entre terre et mer surplombant l'eau. Cependant rien n'est comparable à la vue imprenable du haut de la montagne.
Lorsque Thomas me pose enfin dans la grotte derrière la cascade, je fais à peine deux pas que la douleur m'élance de plus belle, mais je me garde bien de le lui montrer.
Je retire donc rapidement mes vêtements et vais me placer juste sous la chute d'eau.
Le bruit bien qu'assourdissant de la cascade me procure un sentiment rassurant, ce son maintenant familier m'apaise. J'évacue la tension de la journée et sens les courbatures et la douleur de ma jambe partir petit à petit au fil de l'eau qui tombe.
Au bout d'un moment, au vacarme relaxant de la cascade vient s'ajouter le contacte des mains de Thomas sur ma peau.
Exténuée par la journée et celle d'hier, je suis incapable de le repousser et laisse donc ses mains parcourir le haut de mon dos ainsi que mes épaules contractés.
Ses mains puissantes manipulent avec grâce et force mes muscles tendu jusqu'à ce que ceux ci ce relâchent. Au fur et à mesure que Thomas me masse je me mets à chantonner mais contrairement à son habitude il ne se joint pas à moi.
Une fois toute la raideur totalement envolée, on se rhabille et je n'y peux rien, j'observe le torse nu de Thomas. Il croise mon ragard et ne s'étonne même plus car tout comme moi il trouve que les belles choses doivent être observées, et que la beauté mérite d'être vue.
On a eu cette discussion il y a trois jours de ça lorsque l'on est allé se baigner ensemble. On a bien rigolé en faisant cette discussion mais le fond était sérieux. Avant de sortir de l'eau, Thomas avait gardé les yeux rivés sur moi et j'avais fais de même en posant mon regard sur lui. Depuis, on est d'accord sur le fait que les belles choses doivent être observées, et que la beauté mérite d'être vue.
Thomas insiste encore pour me porter jusqu'à la cabane et même si j'ai bien remarqué que le fait de me porter ne l'affaiblissait nullement, cette fois je ne cède pas. Étant remise en forme et plus détendu par notre douche et par le massage de Thomas, ce dernier n'arrive pas à lutter contre mon obstination accentué par ma bonne humeur et ma béatitude, et fini donc par me laisser marcher.
Sur le chemin de la plage on chantonne en sautillant presque comme deux gamins allant à l'école. Thomas a l'aire totalement remis de la morsure de serpent contrairement à moi qui souffre toujours autant de la réouverture de ma plaie. Mais la douleur est moindre fasse à la bonne humeur qui m'envahis en ce de début de soirée.
Quand je pense à la journée qui vient de passer, l'environnement lourd et pesant de tout à l'heure, lorsque je suis tombé et que mon compagnon c'est fait mordre, disparaît presque de ma mémoire. C'est la gaité de ce midi, l'émerveillement de cette après midi et la zenitude d'il y a quelques minutes qui prennent le dessus.
Mon enthousiasme me permet donc de passer outre la douleur pour profiter de la fin de journée avec Thomas et toutes ces découvertes et projets en tête.
Ce mélange d'onde positive est redoublé à l'approche de la cabane lorsque je retrouve Jackson réveillé depuis peu.
Après une rapide vérification de sa santé, je me mets à débité toute notre journée et à lui expliquer notre dessein pour les jours à venir.
Ayant dormis pendant presque cinq jours sans aucune notion du temps, Jackson est un peu perdu au début mais est vraiment heureux d'avoir quelqu'un qui lui parle aussi activement ce qui lui permet de ne pas se rendormir directement.
Durant ces dernières journées il était trop lasse et épuisé pour rester éveillé et entretenir une conversation. Mais en ce moment, malgré sa fièvre qui persiste, il semble bien décidé à rester avec nous pour le dîner que Thomas est en train de préparer.
Il n'est que 7h30 mais nous sommes tout trois affamés et sans obligation sur l'île, on a choisi de manger à l'heure qu'on voulait à nombre de trois repas par jour.
Je porte Jackson à l'extérieur de la cabane car il n'a pas encore tout à fait la force pour ce mouvoir seul. En résumé il a toujours de la fièvre mais elle semble s'être affaibli bien que l'infection de sa blessure soit toujours présente, ce qui le rend encore faible. Mais il semble avoir de l'appétit ce qui est un bon point.
Après avoir ramené du bois pour un feu que Jackson et Thomas sont en train d'allumer, je vais faire un petit tour sur la plage pour ramasser encore quelques branches. Arriver au niveau de la grange je vois des traces tout autour. Des traces d'animaux qui ont essayé d'y entrer, sûrement attirés par l'odeur répugnante de ce qui ce trouve à l'intérieur.
Je regagne alors rapidement la cabane pour m'éloigner de cette horrible odeur en pensant qu'il était vraiment temps de construire la grange et je ne préfère pas savoir ce qui serait arrivé au corps si on ne l'avait pas fait.
Les effluves provenants de la cabane changent du tout au tout avec celles émanant de la grange. Le poisson qu'est en train de faire griller Thomas au dessus du feu embaume les environs et m'ouvre encore plus l'appétit.
Thomas nous astreint à attendre que le poisson soit totalement cuit en dépit de nos d'estomacs affamés. Et je dois bien l'avouer mais il a eu raison de nous faire patienter car c'est le meilleur repas que j'ai mangé de toute ma vie, et je ne dis pas ça car je suis bloqué sur une île déserte avec une nourriture précaire.
Thomas est vraiment un excellent cuisinier. Sur cette île on en oublirai presque que ce n'est pas son métier.

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L'île Où On Oubli
RandomUn crash Deux personnes aptes sur Trois survivants. Ils n'ont rien en commun, lui acteur, elle amnésique après le crash d'un avion. Ils se retrouvent coincés sur une île déserte où ils vont devoir apprendre à survivre. Ensemble ils vont redécouvri...