Chapitre 24.

132 9 0
                                    

Je sort de la cabane un sac sur chaque épaule. Thomas est toujours étendu près de cendres froide du feu, la tête dans le sable.

Je pense à la nourriture qui ne peut pas vraiment être transporté, il faudra voir sur Pack en espérant qu'elle y soit aussi abondante qu'ici. Pour le trajet, qui va durer une journée au plus, il suffit de prévoir et d'en emmener, je décide quand même de vérifier notre réserve pour voir se qui nous reste.

La réserve en question est composée d'une simple glacière enterrée à l'arrière de la cabane juste avant la forêt. Elle est placée dans un troue d'un mètre de profondeur à moitié refermé pour la protéger des animaux et de la chaleur présente sur la plage et dans la cabane durant la journée.

Nos provisions sont composées d'une moitié de noix de coco, de deux mangues et de quatre maigres poissons. Rien de bien consistant en somme. Je décide donc d'aller pêcher quelques poissons suplementaires, juste ce qu'il nous faut pour le voyage de demain.

De retour dans la cabane, j'enfile un maillot de bain à rayures que je me suis approprié depuis le début et revêtit un débardeur marinière par dessus et qui sans le faire après va parfaitement avec.

Notre technique de pêche est très primitif, on s'introduit dans l'eau jusqu'aux cuisses et lorsqu'un poisson passe, on l'empale avec un pieu en bois affûté, ou avec un couteau. Cette technique nécessite une rapidité et une précision extrême mais l'abondance des poissons dans les eaux peu profondes autour de la plage nous permet d'avoir des denrées fraiches à notre faim.

Je prends donc deux coûteux que je coince au niveau de la ceinture et le pieu que j'empoigne fermement dans ma main droite.

Après une demi heure je n'ai attrapé qu'un maleureu poisson pas plus grand que ceux que nous avons déjà. Généralement Thomas s'occupe de la cueillette des fruits, moi des plantes médicinales mais nous avons toujours pêché ensemble c'est pourquoi dès qu'il est réveillé il fini par me rejoindre.

Trop occupée à ma tâche je n'avais pas remarqué qu'il avait ravivé le feu et qu'il avait soigné le petit dernier. Au fur et à mesure des journées de fièvre de Jackson, il a apprit à lui donner tel ou tel infusion apaisante, pommade anti-inflamatoir ou médicaments antalgiques (en dernier recours) comme je lui est appris et conseillé.

Après encore une heure et demie nous avons en notre possession trois nouveaux poissons de taille acceptable ainsi qu'un énorme, don je suis plutôt très fière.

Nous les rangeons dans la réserve après les avoir préparés ainsi que les anciens que nous allons manger dans quelques heures car il est déjà onze heures quarante et que pour ma part, je n'ai rien pris au petit déjeuner.

Pendant que la braise chauffe, Thomas et moi convenons du plan de route pour demain. Nous scultons dans le sable les différentes îles de mémoire, en essayant de respecter les proportions.

On se met d'accord pour contourner l'île en suivant la plage quitte à nager s'il le faut, plutôt que de refaire l'ascension éprouvante de la montagne et par conséquent la descente escarpée sur l'autre versant à travers la forêt encore hostile et méconnu à nos yeux.

La traversée entre les deux îles ne va pas être très compliquée et le, la ou les rescapé-e-s de Pack auront grande joie, je pense à nous voir débarquer.

Après avoir fini de concocter notre plan, je réveil Jackson pour vérifier son état de santé. Je l'aide à sortir de la cabane et le fait s'assoir près du feu qui chauffe de plus en plus. Il n'est pas en état de faire tout le trajet mais peut marcher et rester debout en étant conscient de ses actes sans être sujet à des courts instants de folie dirigé par sa fièvre qui persiste encore.

Cependant je redoute la mer car je ne le sens pas près à nager, et lui non plus. Heureusement Thomas comme moi sommes de très bon nageur au cas où, mais d'après ce qu'on a vu la profondeur ne devrait jamais dépasser les deux mètre de fond.

Après avoir placé les poissons destinés au déjeuner sur une pierre plate au milieu du foyer, je confie leur cuisson à Jackson pendant que je part vers l'eau avec celui qu'il considère désormais comme un grand frère.

Alors que Thomas est penché en deux et moi à genoux au bord de l'eau pour nettoyer les couteaux qui ont servi à dépecer les poissons, je lui fais signe d'arrêter ce qu'il fait. Il laisse son geste en suspens, la main contre la lame et une bonne poignée de sable mouillé dans l'autre pour la frotter.

On se tient tout deux à moitié dans l'eau. Je suis toujours habillée de mon maillot de bain et j'ai préféré garder mon haut bien que mouillé pour éviter les regards déplacés de Thomas.

Ce dernier torse nu, n'a pas retrouvé de bagages lui appartenant et porte donc un caleçon de bain bleu et blanc à fleur d'un inconu probablement décédé, qu'il utilise pour la pêche et pour chaque fois qu'il va dans la mer en général.

Il m'interroge donc sur la raison de l'arrêt de notre activité mais je n'ai pas le temps de lui expliquer qu'il comprend lorsqu'on entend le bourdonnement s'intensifier.

Ce bourdonnement qui se fait entendre depuis presque une heure, si infime que ni moi ni Thomas ni à fais attention. Ce bourdonnement qui prend maintenant une ampleur capitale depuis qu'on arrive à mieux le distinguer. Ce bourdonnement qui se rapproche.

C'est Thomas qui lève les yeux le premier pour identifier l'origine du bruit. Je réagis dans la même seconde et l'imite à mon tour, scrutant le ciel. Il n'y a aucun doute sur ce qui émet ce son, il s'agit bien d'un avion, aucun de nous n'a besoin de le préciser mais la question est où se trouve - t-il ?

 L'île Où On Oubli Où les histoires vivent. Découvrez maintenant