Chapitre 6.

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"Merci ma petite infirmière... Maintenant à toi"
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Je le regarde sans comprendre se qu'il veut dire. De son regard presque crétin il me fixe puis garde son regard rivé sur mon mollet. Je l'avais presque oublié celui là.

Thomas s'approche délicatement de moi et me dis avec une tendresse tellement sincère en m'indiquant ma blessure :

"Je peux?"

"Nan laisse je vais le faire" Je lui lance ironiquement avec un sourire amusé par le fait qu'il vienne de m'appeler "petite infirmière" et que là il veuille me soigner.

Je m'assois la jambe gauche repliée, prend le couteau suisse et déchire nettement mon jean en dessous du genou.

Une fois ma blessure à l'aire j'applique de l'alcool à 70 degrés. Ça pique mais c'est efficace (et c'est surtout tous ce que j'ai à part de un faible anticeptique). Une fois la plaie nettoyée il n'y a rien d'autre que je puisse faire, ce n'est qu'une entaille profonde mais sans conséquence.

Je la bande et quand je relève les yeux Thomas me fixe presque ahuri.

"Ouaw c'est impressionnant la rapidité avec laquelle tu as fais ça, on dirait que t'as fais ça toute ta vie"

Tout de suite après il regrette d'avoir dis cela et comme pour s'excuser et me laisser digérer cette pensée, il recule d'un pas. Voyant sa gêne je lui dis en tendant ma main vers lui pour qu'il me relève :

"T'inquiète pas je me souviens pas donc au pire je peux prendre ça que pour un compliment"

Un faible sourire s'affiche sur son visage, soulagé il avance et se penche au dessus de moi. J'attrape son bras valide et il fait de même avec mon bras droit.

Mon poignet s'enroule autour de son avant bras par le dessous et Thomas fait de même en empoignant le mien par le dessus.

Il tire d'un coup sec pour me relever. Je me redresse d'un bon avec une agilité et une souplesse remarquable et me retrouve à à peine 20 centimètres de lui.

Je n'avais pas remarqué à quel point il est grand par rapport à moi. Mon visage arrive sur le haut de son torse, je peux à peine posé ma tête sur son épaule.

Avec l'impression d'être une petite fille, je lève la tête vers son visage et plonge mon regard dans le sien qui me fixe déjà avec une expression envieuse et de respect.

Nos yeux ne se séparent pas une seconde, nos corps se sont rapprochés l'un de l'autre et je peux presque entendre les battements de son coeur qui sont anormalement rapides. Tout comme les miens.

Nos poitrines se soulèvent en même temps au rythme de nos respirations régulières bien qu'imperceptiblement saccadées. Je sens son souffle dans mon cou et ces yeux si intenses qui me perforent jusqu'à l'âme.

On se regard, sans se parler, nos avant bras sont toujours entremêlés, des frissons me parcours la peau au contact de la sienne.
Et c'est comme si le temps c'était arrêté.

À grand regret Thomas s'éloigne un tout petit peu ce qui nous fait immédiatement reprendre nos esprits à tout les deux.

On se détourne l'un de l'autre. Thomas sort deux sandwichs maison emballés dans du papier d'aluminium qu'il avait trouvé dans le sac de quelqu'un.

Il m'en tend un et on s'assoit pour les manger en silence. Un silence comme apaisant pour prolonger le moment qu'on venait de vivre.

On n'en parle pas, car je sais que pour lui comme pour moi c'est gravé dans notre mémoire et si on en parle on pourrai l'abîmer, le déformer.

Alors on reste à manger l'un à côté de l'autre en fixant la mer. De temps à autre on se lance des regards en coin.

Ce moment est notre petit secret. Notre moment à nous.

 L'île Où On Oubli Où les histoires vivent. Découvrez maintenant