WOLVES - La prophétie du Grand Loup

Chapitre 1

Le 15 août. C'est ce qui est entouré sur le calendrier accroché sur le mur en face de mon grand lit que je partage avec Snowy... mon ours en peluche. C'est d'ailleurs sûrement pour ça que la magnifique Alison Grace ne me calcule pas au lycée, quelle fille voudrait d'un petit copain de 15 ans qui a encore son affreux ours polaire en peluche? aucune. Enfin bref, pour revenir au 15 août c'est LA date mortelle pour moi cette année vu que c'est le jour de la rentrée des classes mais aussi mon anniversaire car 15 ans ça se fête mais pas avec un ours en peluche ou avec sa grand-mère moribonde mais avec des amis dans un coin reculé dans la forêt et avec et surtout avec des filles, enfin c'est ce que prétendent les gens de mon âge mais pour se faire il faut avoir DES amis ce que je n'ai pas, des filles à mes pieds ce que je n'ai naturellement pas non plus et ne pas avoir le genre de grand-mère qui pleure à tout vos anniversaires parce qu'elle pense qu'en une année on grandi d'au moins dix ans et vous vous rendez bien compte que j'en ai bien une. Seulement, une odeur malicieuse de pancakes me tire de mes rêveries et je saute sur le sol en bois de ma chambre en oubliant que des dizaines de disques y trainent depuis des siècles, me tord de douleur mais l'émanation de la bonne bouffe me relève en douceur jusqu'à mon miroir qui me fait savoir que je suis toujours en boxer et torse nu. C'est avec regret que j'ouvre mon armoire et que j'en extirpe une chemise et un jeans.

- Attention à la population, M. Nicholas Baker a 15 ans aujourd'hui et est encore puceau!

- Ta gueule Chris.

Lui, c'est Chris Martinez mon seul ami, enfin le seul qui me supporte ou... le seul qui m'aime pour ce que je suis... le seul qui ne me traite pas de tous les noms possibles et imaginables... non en faite le seul tout court. Je ne suis pas vraiment le genre de mec super extraverti qui parle à tout le monde et qui par la même occasion est à l'aise avec les filles (mais franchement je pense pas qu'il existe un mec sur terre qui soit "à l'aise" avec une fille).

- Mamie Zombie m'a dit de te dire que tu dois dire à la voisine de dire au club de tricot qu'elle ne viendra pas. Ah et au faite joyeux anniversaire mec.

Faire chier au monde comme il peut c'est son kiffe mais je l'aime bien.

- Merci Chris. Tout va bien? on dirait que tu vas pleurer mec...

- Désolé, c'est l'émotion... mon petit Nico devient un grand...

Et me voilà dans les bras d'un homosexuel, ça me dégoûte tellement que je ne prends même pas de petit déjeuner et file avec mon nouveau petit copain jusqu'à l'arrêt de bus planté devant ma maison.

7h00. C'est ce que montre l'immense horloge accrochée sur la façade terne du lycée. Dans moins d'une minute les cours recommenceront, les moqueries se mêleront aux rires incessants des brutes du lycée et les profs vieux comme le monde seront d'actualité mais tout cela n'aura aucune importance lorsqu'Alison Grace passera devant moi (sans me voir bien sûr) et que son parfum envoûtant me giflera à sa place.

La sonnerie a retenti il y a au moins 3 minutes et aucune trace d'Alison Grace. Le premier cours de la matinée débute dans 7 minutes ce qui me laisse le temps de rêver de ses cheveux blonds effleurant mes joues, mon front et mes lèvres gercées par ses baisers satinés...

- Alors Roméo, pas de Julison?

- Très drôle Chris, tu risque de faire fureur lors de tes Young man show...

En tant que bon élève je décide de m'extirper de mes rêveries impossibles et de partir en direction de la salle de chimie située dans le deuxième bâtiment, troisième couloir depuis la salle des maîtres, premier étage, huitième porte à gauche (je me fais vraiment peur des fois). J'entre dans la salle et m'assieds au dernier rang pour attirer l'attention le moins possible. Les chaises sont vides, les tables propres, et le parquet est ciré presque aussi bien que chez grand-mère. L'atmosphère est sobre mais agréable. Depuis la fenêtre je peux apercevoir l'immense cour qui se dresse devant le bâtiment centenaire, des centaines de personnes courent dans tous les sens comme des abeilles affolées dans leur ruche pendant que d'autres sont tranquillement posées dans l'herbe, en couple ou avec un bon livre dans les mains, attendant leur prochain cour. Le tableau noir a soigneusement été essuyé avec une éponge et les nouvelles craies sont déposées dans leur étui en cuir, l'affiche représentant les éléments chimique a été recollée, les béchers et les éprouvettes propres et fragiles ont été déposés sur les places de travail toujours désinfectées et en ordre avec tout le matériel dans les tiroirs laqués.

La sonnerie retenti et de longues jambes bronzées par le soleil entrent dans la salle et viennent se poser au premier rang. Ses cheveux blonds relâchés tombent sur ses épaules nues jusqu'à sa poitrine généreuse, ses ongles roses créent un paradoxe sur sa robe noire et ses yeux bleus, après avoir fait le tour de la classe, viennent se poser sur moi. Ses lèvres sucrées s'ouvrent pour laisser ses dents blanches relâcher leur brillance dans toute la salle. Alison Grace m'a souri.

- Bien, bonjour à tous. Je m'appelle Melinda Ross et je serai votre professeur de chimie durant cette année. Nous allons commencer par former des groupes de deux personnes au maximum pour les expériences à venir, je me fiche de savoir s'il y a des absents ou des morts mes leçons commenceront toujours à l'heure et si par malheur quelqu'un arrivait en retard, sachez qu'il peut directement repartir chez lui.

Je n'aurais jamais cru penser ça un jour mais j'adore les vieux profs et celle-ci a du toupet à revendre, j'adore.

- On fait équipe p'tit génie? me demanda une jeune fille au cheveux blonds légèrement ondulés.